Spécial Agadir: tout sur le projet industriel Souss-Massa (entretien)
Entretien avec Marouane Abdelati, DG du CRI de la région Souss Massa.
Quels ont été les principaux défis à relever pour accompagner le projet industriel Souss-Massa ?
Le premier était qu’elle puisse répondre, de manière assez rapide, à la mobilisation du foncier industriel. Il fallait aussi se projeter quant aux zones industrielles à mobiliser en matière de réserve foncière.
Ce défi a été relevé grâce à la création du pôle industriel de Drarga/Tagadirt et le repositionnement des autres zones déjà existantes. À cet égard, il fallait revigorer les zones en souffrance de commercialisation. On peut citer, à titre d’exemple, la zone d’Oulad Teima ou celle de Tiznit.
Pour ces dernières, une convention est en cours de signature avec le ministère de l’Industrie et du commerce. Elle vise à consentir une incentive supplémentaire pour encourager les industriels à s’y installer et à valoriser leurs projets. Avec la subvention de la région de 250 DH/m2 dans le cadre de la déclinaison du PAI, le prix de sortie sera quasiment de zéro dirham, ou même avec une plus-value de 50 DH pour l’investisseur dans le cas de la zone industrielle de Tiznit.
Les cahiers des charges sont-ils suffisamment verrouillés pour éviter les dysfonctionnements constatés dans les anciennes zones ?
Les cahiers des charges sont bien ficelés. Au sein de la Commission régionale unifiée d’investissement, nous faisons très attention même dans les changements d’affectation et de dénomination. On cherche aussi la reproductivité des actionnaires pour éviter les expériences du passé, et particulièrement la spéculation.
N’oublions pas que dans le cas du non-respect des engagements d’affectation des terrains industriels par les investisseurs, en termes de délais, et en particulier pour le dépôt des autorisations de construire, la commission peut procéder au retrait des lots.
À cet effet, nous procédons au préalable à la relance de ces industriels. Nous les assistons également avec le concours de notre architecte lors du dépôt de leurs autorisations de construire, à travers la tenue de réunions hebdomadaires de pré-instruction, et ce en collaboration avec l’Agence urbaine, la Protection civile, les services de l’urbanisme de la wilaya, l’ONEE, les services des communes concernées…
Comment qualifiez-vous la collaboration avec les différentes fédérations en fonction de chaque écosystème du PAI ?
Ce travail de synergie a été déjà engagé avec la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (l’APEBI), mais aussi avec l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA).
Des rendez-vous sont programmés avec les autres fédérations portées par le PAI, mais aussi dans le cadre d’autres écosystèmes industriels. Notre travail en commun sera davantage renforcé, dans ce contexte de pandémie, avec l’ensemble des fédérations au cours de l’année 2021.
Il s’agit essentiellement de la promotion de la région à travers l’organisation de visites de terrain pour les futurs investisseurs. De plus, avec l’appui du wali de la région et grâce à l’effort résolu et soutenu de l’ensemble des acteurs régionaux, à savoir le Conseil régional, la Chambre de commerce, d’industrie et des services, la délégation du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, l’Agence urbaine ainsi que d’autres partenaires régionaux, l’affectation des terrains industriels se fait avec beaucoup de célérité et de transparence.
Vous venez de lancer le Guide du foncier industriel avec une cartographie digitale, en plus d’une plateforme de soumission des dossiers. Comment qualifiez-vous le processus d’instruction ?
Actuellement, l’ensemble des zones industrielles sont cartographiées dans notre guide du foncier industriel et notre plateforme digitale.
Chaque manifestation d’intérêt au niveau de la plateforme digitale pour un lot industriel est aussitôt suivie d’une prise de contact par nos services au sein du CRI. Cette facilité d’accès à l’information a donné des résultats tangibles et encourageants. Depuis la mise en place de notre plateforme digitale, plusieurs affectations industrielles ont été effectuées par le biais de cet outil.
Comment compléter et renforcer le rôle de la Commission régionale unifiée de l’investissement ?
Pour accélérer l’installation de nouveaux investisseurs industriels, l’offre de la Région Souss-Massa a été partagée à l’échelle nationale et internationale, y compris avec plusieurs ambassades du royaume, à travers l’envoi du Guide du foncier industriel de la Région Souss-Massa (en version print et électronique), qui présente les projets structurants de la région et son offre industrielle.
Une autre campagne digitale de positionnement sur les réseaux professionnels est en cours de lancement pour promouvoir ces deux outils. L’objectif est d’orienter les futurs investisseurs vers ce nouveau dispositif à travers lequel nous prenons des engagements. Il s’agit, à titre d’exemple, de l’accompagnement des investisseurs par un architecte, de la célérité en termes de délai d’instruction des dossiers et des autorisations de construire.
À cela s’ajoutent la mise en place de commissions de pré-instruction, ainsi que l’accompagnement en termes de montage financier et de business plan.