PLF 2021 : des mesures fortes attendues
Le projet de loi de Finances 2021 passe entre les mains des députés, qui entament lundi l’examen des dispositions. Le gouvernement a livré le projet de Budget dans les délais constitutionnels (avant le 20 octobre), permettant ainsi aux parlementaires des deux chambres d’analyser en profondeur les mesures prévues. Parmi les points cruciaux, on note que les dotations allouées aux investissements publics seront de l’ordre de 230 MMDH, marquant ainsi le maintien du seuil de ces derniers, essentiellement dans le secteur de la santé qui verra son budget augmenté d’environ 5 MMDH.
Pour sa part, le ministre de l’Économie et des finances aura à se focaliser essentiellement sur le dispositif de relance. À ce sujet, le gouvernement devra trouver des solutions consensuelles sous la coupole en fédérant les partenaires sociaux autour de mécanismes de sauvegarde de l’emploi. Dans ce volet, le PLF 2021 prévoit une franchise fiscale de l’IR des employeurs optant pour des contrats à durée indéterminée au moment des recrutements, et ce pour une période de 2 ans. Pour ce qui est de la protection des salariés contre la précarité, elle devrait se baser sur de nouvelles mesures à même de permettre aux entreprises d’accéder au financement pour leurs besoins de trésorerie. En outre, la mise en œuvre du principe de préférence nationale maintiendra le taux de la commande publique au même seuil que celui du premier trimestre de 2020, sans oublier l’intégration des marchés des travaux et des études, ainsi que l’élargissement de l’accès aux marchés des établissements publics et des collectivités territoriales.
Les urgences des députés
Conjoncture sanitaire oblige, les partis politiques représentés au sein des deux Chambres du Parlement se mobilisent, notamment depuis que le gouvernement a annoncé son plan d’action destiné à soutenir l’économie nationale. Les groupes parlementaires tendent vers un compromis qui consiste à centraliser l’examen du projet au niveau de la Commission des finances au sein de la première Chambre afin de rationaliser le débat et de mettre en œuvre les exigences de convergence des actions des départements ministériels.
Pour les députés de la majorité, le gouvernement sera amené à prendre les mesures nécessaires, essentiellement pour les secteurs en arrêt d’activité et dont l’horizon de reprise est encore flou. En tête de liste des actions préconisées figure l’implication des collectivités territoriales en vue d’instaurer des comités de veille économique régionaux. Les élus recommandent aussi «d’augmenter les dotations allouées au fonds de gestion de la Covid-19, ainsi que le soutien des ménages travaillant dans le secteur organisé à travers l’incitation des entreprises à conserver les postes d’emploi». Les modalités afférentes aux investissements publics seront aussi en ligne de mire. Un système numérique central sera mis en place afin d’assurer le suivi de l’ensemble des départements ministériels, y compris celui des établissements publics. Malgré un fort pourcentage des investissements publics au niveau territorial, les projets demeurent marqués par une concentration au niveau de deux régions.
Par ailleurs, les députés se focalisent aussi sur les prévisions pour la période 2020-2022, essentiellement pour les projets se rapportant à l’eau, l’environnement, l’énergie et les mines, sans oublier les infrastructures de transport qui représentent près de 63%. Principal fait marquant, l’année 2021 devrait connaître un certain rééquilibrage dans la mesure où plusieurs chantiers cruciaux devraient être lancés. En tête de liste des questions qui retiennent l’attention figurent également les schémas de déconcentration et leur impact sur le rendement des projets en cours d’achèvement ou ceux qui devront être activés après le feu vert de l’autorité de tutelle.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco