Covid-19 au Maroc : la situation s’aggrave, les chiffres augmentent
Au Maroc, la situation épidémiologique suscite des inquiétudes suite à la recrudescence des contaminations qui dépassent la barre des 1.000 cas quotidiens depuis plusieurs semaines. Et pour ne rien arranger, le nombre de cas critiques et des décès grimpe dangereusement.
Le Maroc a enregistré 1.776 nouveaux cas de coronavirus, portant le nombre de cas à 41.017, samedi 15 août. Avec 21 nouveaux décès enregistrés, le nombre de victimes est passé à 632, a annoncé le ministère de la santé. Devant cette situation inquiétante, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus a tiré la sonnette d’alarme. «Le nombre de cas de contamination et de décès au Maroc reste faible en comparaison avec d’autres pays, mais la tendance est à la hausse. La situation deviendra plus grave si cette tendance haussière se poursuit», a-t-il déclaré en fin de semaine dernière avant d’appeler les autorités marocaines à «faire plus» et à «être plus fermes» dans les mesures prises pour ralentir, voire stopper la propagation du virus.
Le déconfinement de tous les dangers
Il faut le reconnaitre : depuis que le Maroc a décidé de déconfiner la population, la situation ne fait que s’aggraver, réduisant à néant les efforts consentis par les autorités depuis le début de la pandémie. En effet, depuis le 24 juin dernier, date marquant le début de la deuxième étape du déconfinement, la situation épidémiologique du Maroc a amorcé un virage très dangereux. Et pour preuve : l’indice de propagation du virus évolue à vitesse grand V et le gouvernement ne cesse d’interpeller la population sur la situation inquiétante. Entre le 3 et le 14 août, 13.704 nouvelles contaminations et 229 décès ont été enregistrés. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui placent le pays dans la liste des pays à «grand risque». De fait, l’Union européenne (UE) a décidé, le 7 août, de retirer le Maroc de la liste des pays exemptés de restrictions de voyage. Le Conseil de l’UE explique que le Maroc, qui était sous surveillance, ne fait désormais plus partie de la liste en question. Par ailleurs, ces restrictions ne s’appliquent pas aux citoyens de l’Union européenne, aux membres de leur famille en provenance du Maroc. Ne sont pas non plus concernés les Marocains résidents de longue durée dans un pays de l’UE et leurs familles de même que le personnel médical et les personnes devant effectuer certains voyages d’affaires. Pour rappel, l’UE a réduit la liste de ressortissants de pays étrangers pouvant voyager en Europe sans se soumettre à des restrictions de 14 à 11 pays. Il s’agit de l’Australie, du Canada, de la Géorgie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de la Corée du Sud, de la Thaïlande, de la Tunisie, d’Uruguay et de la Chine (sous réserve de réciprocité).
Les autorités musclent les mesures de prévention
Afin de reprendre le contrôle de la situation, les autorités marocaines ont mis en place un certain nombre de mesures parmi lesquelles la fermeture des frontières «jusqu’à nouvel ordre». Le ministère de la Santé a décidé, jeudi dernier, que des tests sérologiques rapides seraient réalisés dans les dispensaires des quartiers afin d’augmenter les dépistages. Deux nouvelles unités de soin pour les personnes contaminées ont également été inaugurées à Casablanca et Tanger, qui font partie des villes les plus touchées par le virus. Un projet de décret instaurant une amende de 300 dirhams en cas de non respect de la distanciation sociale et de non port du masque a été adopté. Par ailleurs, plusieurs quartiers dans de nombreuses villes (Marrakech, Tanger, Meknès etc…) ont été bouclés. À Casablanca, les autorités ont entrepris, vendredi dernier, une série de mesures de restriction au niveau d’Anfa. Les mesures prises portent sur l’interdiction de diffusion des matchs sur écrans dans les cafés et le bouclage de certains quartiers et artères (bd Taher El Alaoui, les rues El Mkhanet, Mouha Ou Said). Les zones de Bab Marrakech, Bab Jdid, Sour Jdid et Tnaker sont également fermées. Des barrages filtrants ont été placés au niveau des accès aux marchés central de Benjdia et de Chaouia. Rappelons que le Maroc occupe la 61ème place en nombre de décès au niveau international et 58ème en termes de contaminations. À l’échelle africaine, le Maroc arrive à la 6e place.
MARIAMA NDOYE / Les inspirations ECO