Espagne: le gouvernement adopte la prolongation de l’état d’alerte jusqu’au 21 juin
Le gouvernement espagnol, réuni mardi en Conseil des ministres, a adopté la demande de prolongation, pour la sixième et dernière fois, de l’état d’alerte de quinze jours supplémentaires, soit jusqu’au 21 juin, afin de poursuivre la lutte contre la pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19).
L’exécutif sollicitera de nouveau mercredi l’autorisation du Congrès des députés (Chambre basse du Parlement) pour appliquer cette mesure, qui prévoit des changements substantiels par rapport aux précédents états d’alerte, a souligné la porte-parole du gouvernement, María Jesús Montero, lors du point de presse au terme du Conseil des ministres hebdomadaire.
Mme Montero a assuré que le gouvernement a déjà le soutien nécessaire pour faire adopter cette mesure, après avoir parvenu à conclure des accords avec les partis de Ciudadanos (centre-droit), la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et le parti nationaliste basque (PNV).
Elle a, à cet égard, appelé le principal parti d’opposition, le parti populaire (PP, droite), à reconsidérer sa position et à soutenir la prolongation de l’état d’alerte pour préserver la santé des Espagnols, car il s’agit, selon elle, du « seul outil efficace » pour lutter contre le virus, notant que compte tenu de l’existence d’un parlement fragmenté, la nouvelle politique du gouvernement consiste à rechercher en permanence des accords avec les différentes formations pour faire adopter les mesures et les lois qui seront présentées à l’avenir.
La nouveauté la plus importante qui a été incluse dans cette demande de prolongation de l’état d’urgence est que lors de la 3è phase du plan de déconfinement, ce seront les présidents des communautés autonomes qui prendront en charge la gestion de la désescalade et pourront décider de son rythme, a expliqué, pour sa part, le ministre de la Santé, Salvador Illa. « L’Espagne a été soumise à l’un des confinements les plus stricts d’Europe, ce qui permet une désescalade plus sûre et plus rapide », a-t-il relevé.
Le chef de l’exécutif, Pedro Sanchez avait prévenu que, malgré les bons résultats obtenus dans la lutte contre la pandémie, il faut agir avec « prudence » et respect des règles sanitaires « pour éviter toute rechute », ce qui, selon lui, constitue un « risque réel » non seulement pour l’Espagne mais pour le monde entier.
L’Espagne est entrée le 14 mai dans son troisième mois de confinement prévu jusqu’au 7 juin.
Environ 70% des Espagnols (32 millions de personnes) entament ce lundi la 2è phase du plan de déconfinement, tandis que 15 millions autres restent en 1ère phase.