Photographie. Quand la culture est une antidote à la crise
Antidot.ma est une initiative à la fois culturelle et solidaire. Un ensemble de photographes mettent en vente leurs œuvres en ligne. Les bénéfices seront versés à neuf associations participant à la lutte contre le Covid-19. Rencontre avec Rita Lahbabi, l’une des initiatrices du projet.
La culture étant un des premiers secteurs à être touché par la crise, les artistes se réinventent et les initiatives se multiplient. Tel est le cas du projet «Antidot.ma», une nouvelle plateforme qui met en lumière des artistes tout en venant en aide à des associations. Le concept est simple : des photographes mettent en ligne leurs œuvres à des prix plus que raisonnables. Des tirages numérotés, avec certificat d’authenticité, en 20×30 cm à 1.500 DH et en 40X60cm à 3.000 DH. Les fonds sont versés à des associations. D’une pierre deux coups, le projet novateur tente de sauver la culture et les gens dans le besoin. «Le secteur de la photographie a été un secteur très touché par la crise du Covid-19 avec la fermeture des galeries, l’annulation des expositions et des événements. Nous avons voulu mettre en place une chaîne de solidarité qui bénéficierait non seulement aux photographes mais également aux 9 associations de terrain que nous avons identifiées», explique l’initiatrice d’Antidot.ma qui a pour objectif de réunir 1,8 MDH qui seront reversés par les 16 photographes impliqués dans ce projet.
Des artistes visuels d’univers différents et de côtes différentes comme Déborah Benzaquen, Deniss Jai, Idries Karnachi, Khalil Nemmaoui, Hassan Hajjaj, Hamza Ben Rachad, Lamia Lahbabi, Maria Kabbaj, Lamia Naji, Mehdi Triqui, Mohamed El Baz, Saad Tazi, Stella & Claudel, Yasmine Hatimi, Youssef Boudlal et, enfin, Zineb Andress Arraki.
«Remède à ce que l’on veut combattre»
Chaque œuvre de 1.500 DH est versée à l’association que le photographe parraine. Pour l’œuvre à 3.000 DH, ce sera 1.000 DH qui seront versés à ladite association. «Nous avons fait appel en premier lieu à tous les artistes photographes qui ont l’habitude d’imprimer leurs travaux au studio et ils ont tous répondus présents pour nous proposer des photos inédites. Ensuite, nous avons été contactés par d’autres photographes qui ont voulu s’unir à cette cause et c’est ainsi que nous avons réuni ces 16 photographes de talent», continue celle qui rappelle que les artistes n’ont pas de revenu stable.
«C’est une réalité partout dans le monde et qui est de plus en plus d’actualité en ce moment. À la base, il n’y a pas d’aides spécifiques dédiées mais le ministère de la Culture est en train de se pencher sur le sujet pour pouvoir venir en aide à tous les acteurs du secteur de l’art». Et si l’art est au service de la communauté, c’est encore mieux. Les associations concernées sont la Banque alimentaire, Sos Village, Insaf, Bayti, Bab El Kheir une association de Beni Mellal qui s’occupe des enfants abandonnés et des mères célibataires, Bab Rayan pour la protection de l’enfance à Casablanca, l’association Jood qui vient en aide aux sans-abris et le collectif Dari B7al Nas pour l’accès à un logement décent de l’association Ndir Lkhir. «Cette crise nous a appris à tous à nous renouveler et à chercher des solutions pour nous adapter à cette situation exceptionnelle. Elle nous a également montré,via le projet antidot, à quel point les Marocains sont solidaires». Arrêt sur image!