Économie numérique: encore des défis à surmonter
Courant 2019, le Centre marocain de conjoncture (CMC) a recueilli les opinions des chefs d’entreprises marocaines sur l’importance de l’enjeu du numérique pour leurs activités. De ce fait, ils ont tous considéré que les nouvelles technologies de l’information constituent un enjeu important.
Dans le détail, un peu plus de 85% des participants au sondage du CMC considèrent que ces nouvelles technologies sont prioritaires et le reste, soit moins de 15%, les trouvent importantes mais non prioritaires. Actuellement leur intégration dans les activités des entreprises marocaines reste différenciée. En effet, 51% des industriels jugent que le numérique est entièrement incorporé dans leur modèle d’affaires et dans leurs activités principales contre presque 44% qui estiment que ces technologies n’y sont que moyennement intégrées. «Le reste des enquêtés, soit un peu moins de 5%, ont considéré que ces nouveaux outils ne sont que faiblement utilisés dans leurs modèles d’affaires et leurs activités principales», explique le CMC dans son communiqué.
Transformation digitale mitigée
Interrogés sur la stratégie «Maroc Numéric» préconisée par les pouvoirs publics, 92,7% des dirigeants d’entreprise ne la trouvent pas suffisamment en phase pour répondre aux nouvelles exigences de transformation numérique dans les années à venir contre seulement un peu moins de 5% qui ne la considèrent pas comme tel et seulement 2,4% qui estiment qu’elle est tout à fait en phase.
Pour ce qui est de l’avancement de la transformation digitale dans leurs secteurs d’activité la majorité des responsables d’entreprise (56%) pensent que leurs entreprises ne sont que moyennement outillées en technologies de l’information et que leur utilisation est évaluée entre 25% et 50%. Presque 27% des sondés déclarent que ce niveau d’utilisation dans leurs secteurs d’activité est assez avancé et le situe entre 50% et 75% et à peu près 5% seulement le trouvent très avancé et est de l’ordre de plus de 75%. La transformation digitale reste faible pour 12,2% des enquêtés : moins de 25%.
Par ailleurs et selon les patrons d’entreprises, les technologies ne sont pas encore intégrées de la même manière dans tous les domaines d’activité. Dans le détail, l’administration générale occupe dans ce domaine le premier rang pour 11,8% des participants au sondage, la même place est occupée par les chaînes de production pour 9,1%, la communication interne ne vient au premier rang que pour 10,5% alors que la relation client se positionne en premier à raison de 30,8%.
Ce même classement est attribué également aux domaines de l’automatisation de la production par 23,5% les chefs d’entreprises interrogés, au développement de nouveaux produits par 13,9%, à la gestion de la chaîne d’approvisionnement par 8,8%, à la vente de produits et au paiement par 10,8% et aux campagnes de marketing par seulement 1,1%.
Importance de la digitalisation
Le CMC explique dans son enquête que «même si les nouvelles technologies de l’information ne sont pas diffusées de la même manière dans tous les domaines de l’activité des entreprises marocaines, tous les responsables marocains reconnaissent leur importance à l’avenir. Ils déclarent tous que ce type de technologie gagne de plus en plus de terrain mais à des vitesses différentes». Les résultats du sondage le prouvent puisque plus des ¾ des enquêtés estiment que leur vitesse de propagation est rapide et le reste soit 24,4% estiment que cette vitesse est plutôt lente. De nombreux facteurs limitent cependant les investissements des entreprises dans le domaine des nouvelles technologies.
Au premier rang viennent les moyens financiers pour 27% des industriels, le manque de personnel qualifié pour 36,1%, l’insuffisance du savoir-faire pour 25%, la possibilité d’utilisations limitées pour 12,9%, les dispositions légales peu incitatives pour 17,9%.
Dans le même rang sont classés également les frais d’utilisation et de conseil (10,8%) et le retour sur investissement incertain (12%). Les domaines sur lesquels il faut agir pour faire face au défi de la transformation numérique à l’avenir et favoriser un développement plus rapide de la digitalisation sont le niveau de la connectivité pour 63,4% des sondés, le développement de l’administration pour 78%%, le développement des services pour 75%, l’amélioration de l’offre de formation pour 68,3% et le coût de la digitalisation pour 56,1%. L’accès aux services financiers n’est cité que par 43,9% des participants à l’enquête.