Maroc: ce qu’il faut savoir sur la réforme fiscale
Très attendu, le déclic de la validation de la loi-cadre relative à la réforme fiscale a enfin eu lieu. Depuis 2019, au sortir des Assises de la fiscalité notamment, nombre de recommandations ont été formulées et encore plus d’attentes ont été nourries. D’autres priorités sont venues prendre le dessus.
Et même si la Covid-19 a davantage repoussé l’échéance de cette réforme, il n’en demeure pas moins qu’elle en a accentué l’urgence. Le bouclage des orientations du Nouveau modèle de développement et la mise sur les rails du processus de déconcentration administrative ont également ajouté à l’acuité de la refonte de la politique fiscale nationale.
Maintenant, le processus législatif devant s’activer est clair : un plan législatif viendra dérouler les apports de cette réforme cruciale et répondre aux divers enjeux que sont la restauration de la confiance entre le contribuable et l’administration, mais aussi la gestion efficiente des ressources fiscales et l’instauration de l’équité fiscale. Pour autant, la première des priorités est d’activer les lois devant découler de cette loi-cadre.
En effet, in fine, les fruits de la réforme attendue devraient bénéficier au financement des grands chantiers nationaux et à la réanimation de caisses publiques malmenées par le passage de la crise sanitaire. Raison pour laquelle les lobbyings économiques et jeux de force politiques ne devraient nullement avoir le dessus sur la portée de cette réforme. Même le contexte électoral n’est pas censé en ralentir la dynamique, tant les enjeux sont grands pour le pays et son attractivité.
Il faudrait, dans la foulée, que les collectivité locales s’inscrivent rapidement dans la nouvelle logique régionalisée de la fiscalité afin d’élargir le champ de leurs ressources et d’en garantir la pérennité. Il serait aussi temps de faire le point sur les «largesses» fiscales qui privent les caisses étatiques d’une manne financière dont elles ont grandement besoin… Bref, le chantier ne sera pas de tout repos tant il s’articule en réformes dans la réforme, mais il faudra coûte que coûte le réussir, parce que notre économie le vaut bien !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco