À qui la faute?
Du jamais vu. Presque 100% des pharmaciens du Maroc ont fait grève jeudi dernier. Ce sont environ 12.000 personnes qui se sont mobilisées ! 12.000 pharmaciens, des quatre coins du Royaume, qui ont trop souvent été divisés, ont réussi à s’unir pour une cause commune. Une cinquantaine de pharmacies d’officine seulement ont décidé d’ouvrir, raison pour laquelle les grévistes n’ont pas caché leur satisfecit.
Vu de l’extérieur, il est tout à fait légitime de se demander pourquoi les pharmaciens «prennent en otage» la population. Mais à y regarder de plus près, ces derniers clament haut et fort qu’ils ont tout essayé pour se faire entendre depuis plus de cinq ans. Ils estiment ne pas avoir été pris au sérieux par le ministère de tutelle depuis de nombreuses années et contestent les marges bénéficiaires fixées à environ 8%.
Après la baisse successive des prix des médicaments, ce nouveau coup dur, porté au moral et au portefeuille de la profession, ne passe pas. Nos pharmaciens souhaitent également la mise en place d’un circuit plus réglementé pour la vente des médicaments, afin de ne pas être lésés.
Pour beaucoup, il en va de leur survie. Ce qui explique une telle mobilisation. Ces professionnels de la santé, qui estiment avoir fait suffisamment de sit-in et de sacrifices semblent au bout du rouleau.
De son côté, le gouvernement assure se soucier des citoyens, mais a-t-il suffisamment pris en compte l’avis des pharmaciens ? Sans doute pas assez puisqu’au final, tout le monde se retrouve pénalisé. À qui la faute ? Aux pharmaciens ? À un article de loi ? Une chose est sûre, il s’agit d’un malaise qui ne date pas d’hier. Et il était certain que la colère allait éclater, puisqu’il s’agit de la troisième grève du genre. Et, mauvaise nouvelle, ce ne sera pas la dernière !
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO