Maroc

Zleca. La RASD n’a pas sa place !

 

C’est Accra, capitale du Ghana, qui abritera le secrétariat permanent de la zone de libre-échange africaine qui ambitionne d’accélérer le rythme de croissance du continent deux fois plus vite que les pays développés. Bourita souligne le caractère aberrant de l’adhésion de la RASD à la zone de libre-échange.

C’est le point d’orgue de ce 12e Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine qui a ouvert ses travaux, dimanche à Niamey, capitale du Niger. Un sommet auquel le Maroc participe activement et qui est exclusivement consacré au lancement de la très attendue phase opérationnelle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Après sa ratification par 22 pays africains, la ZLECA est entrée en vigueur le 30 mai dernier. Elle vise à créer un marché unique respectant le principe de libre circulation des marchandises et des personnes en respect de l’agenda 2063 de l’UA. Selon cette dernière, il s’agit de la plus grande zone de libre-échange dans le monde en termes de nombre de pays membres avec plus d’un milliard de consommateurs potentiels et un PIB cumulé de 3.400 MM$.

Durant ce sommet, d’autres questions techniques ont été au menu comme le choix du pays devant abriter le secrétariat permanent de la zone ou encore les questions liées au passeport unique et à la mise en place d’un marché aérien unique. C’est finalement la capitale ghanéenne, Accra, qui a été désignée pour abriter le siège du secrétariat permanent de la ZLECA. En se mettant enfin sur la même longueur d’onde, commercialement parlant, les pays du continent ambitionnent d’augmenter de 60% leurs échanges commerciaux d’ici 2022. Pour le Maroc, parmi les premiers pays africains à avoir plaidé pour une zone économique commune, la ZLECA peut être un vrai tremplin grâce à ses 1.000 conventions bilatérales signées avec les partenaires africains durant les 20 dernières années. En effet, les échanges entre le Maroc et les autres pays africains ont connu une croissance annuelle de plus de 12% depuis 25 ans. Le Maroc est aussi actionnaire depuis janvier 2018 de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Celle-ci avait en effet organisé son premier séminaire au Maroc en novembre de la même année à Casablanca. Ce sommet a été marqué par l’adhésion du Nigéria et du Bénin qui n’avaient pas encore ratifié l’accord. Aujourd’hui, seule l’Érythrée n’a pas encore franchi le pas.

À l’ouverture du sommet, le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’UA, a souligné qu’«avec l’entrée en vigueur officielle de la ZLECA, le continent est résolument sur la voie d’une Afrique nouvelle orientée vers le progrès, la prospérité et l’émancipation économique».

Pour sa part, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA a indiqué que la ZLECA est l’un des projets les plus emblématiques de l’agenda africain. Pour lui, cet espace économique devrait booster la croissance africaine deux fois plus vite que celle du monde développé. Toutefois, comme l’a réitéré Isoufou Mahamadou, président du Niger, la ZLECA resterait un voeu pieux si les infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, énergétiques et de télécommunications ne viennent pas l’irriguer. Cela implique des investissements colossaux pour donner corps à une intégration économique et douanière censée changer le destin du continent. L’Afrique sera aussi grâce à la ZLECA un interlocuteur fort de ses partenaires du nord de la Méditerranée et d’ailleurs.

Concernant la déclinaison de la ZLECA, ce 12e sommet a permis de lancer 5 instruments opérationnels. Il s’agit des instruments ayant trait aux règles d’origine, au portail en ligne pour les offres tarifaires, à la notification, au suivi et à l’élimination de barrières non tarifaires, au système panafricain de paiement et de règlement numérique et enfin à l’Observatoire du commerce africain. Pour le Maroc qui a été précurseur dans son plaidoyer pour une zone économique africaine, ce lancement a un arrière-goût amer. Son adhésion à la ZLECA n’est en aucun cas une reconnaissance tacite d’une entité qui menace son intégrité territoriale, comme l’a bien signalé Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale qui représente le souverain à ce sommet important. «Le Maroc a adhéré de manière forte à l’exercice d’établissement de la ZLECA mais sa signature et sa ratification ne sauraient être interprétées comme une reconnaissance d’une situation, d’un fait ou d’une entité qui ne reconnaît pas et qui menace son intégrité territoriale et son unité nationale», a-t-il tenu à expliquer.



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