Yassine Laghzioui : “L’écosystème panafricain a besoin d’échanges”

Yassine Laghzioui
Directeur de l’entrepreneuriat et du venturing à l’UM6P

En matière d’incubation et d’accélération, l’UM6P a réussi jusqu’à présent à atteindre le chiffre de 800 startups soutenues par plus de 30 programmes en co-conception. Parmi elles, 38 ont réussi à faire une levée de fonds à hauteur de 600 MDH. En 2023, les investissements de l’UM6P Ventures ont atteint près de 7 millions de dollars dans 27 jeunes pousses.

Quel sera l’apport de la plateforme sur le développement de la Deep Tech ?
Le Deep Tech Summit est considéré comme une plateforme d’échanges, une plateforme de dialogue et aussi une plateforme de préparation de la prise de décision. La théorie qui est derrière, c’est qu’aujourd’hui, l’écosystème panafricain a besoin d’échanges. Il a besoin aussi de rassembler tous les parties prenantes les plus influentes. On parle ainsi de chercheurs, d’entrepreneurs, d’investisseurs et de policy makers, pour pouvoir justement discuter comment la technologie de rupture peut résoudre les challenges du continent et contribuer au développement durable, économique du continent africain.

Au sein de l’UM6P, nous croyons fortement dans la capacité des écosystèmes établis à résoudre et à répondre à ce type de problématique. Donc, l’UM6P a pris le lead pour justement rassembler ces acteurs. Et ce, afin de lancer les réflexions et les plans d’action nécessaires pour pouvoir répondre à tous les défis que notre continent rencontre en matière de développement économique, en matière aussi de développement de la R&D, de la Deep Technology et de notre écosystème startup.

Au Maroc, la recherche scientifique en général et la R&D ne représentent que moins de 1% du PIB. Comment l’UM6P peut être une locomotive dans ce sens ?
L’université Mohammed VI Polytechnique a développé son modèle sur trois piliers, notamment la R&D, l’excellence en éducation et l’entrepreneuriat, et le capital-risque. Ce modèle est très spécifique, il répond à cette problématique de la R&D et des technologies fabriquées et conçues au Maroc au service de l’Afrique et du monde. L’UM6P s’est ouvert sur son écosystème parce que l’innovation se crée dans un espace ouvert.

L’université se positionne actuellement en tant que connecteur de l’ensemble des acteurs car la recherche seule ne sera pas capable de commercialiser les idées des laboratoires. Il est essentiel d’impliquer les investisseurs, les policy makers et la mise en place de cadres simplifiés et aussi d’impliquer les experts et mentors qui auront la capacité d’accompagner ces chercheurs à devenir des entrepreneurs et développer des projets d’entrepreneuriat.

Aujourd’hui, nous pensons que l’UM6P dispose de moyens pour répondre à ces problématiques. Ces moyens sont les laboratoires de recherche, le capital humain et la volonté de se positionner sur l’évolution technologique. Et ce, en s’ouvrant sur l’écosystème avec l’exploitation de brevets créés au sein de l’UM6P et près de 800 startups appuyés par l’UM6P. C’est pour dire qu’il est possible de relever le défi et positionner l’Afrique sur les nouvelles technologiques.

Le campus d’innovation «Stargate» sera étendu. Quels sont les grandes lignes de cette extension ?
Aujourd’hui, le projet d’extension répond à un besoin. On a beaucoup d’entrepreneurs et porteurs de projets qui souhaitent s’installer dans ce campus qui offre une opportunité de networking et un endroit idéal pour se lancer.

Actuellement, les capacités sont saturées, d’où le lancement de cette extension en doublant notre capacité sous forme de réponse de la part de l’UM6P en offrant l’accès complet à notre écosystème, notamment le laboratoire vivant et les ressources disponibles sur le campus, ainsi qu’en offrant le réseau aux investisseurs et acteurs étatiques et non étatiques.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO