Un thé avec Sanaa Kadmiri
Enfin une émission 100% live music où on se concentre sur un artiste, son univers, ses chansons. Pour son retour sur le petit écran, Sanaa Kadmiri anime le Studio Live sur 2M. Elle entre dans l’intimité artistique d’un musicien marocain le temps de six chansons.
Elle est de celles que l’on peut qualifier de «force tranquille». Elle a du talent qu’elle n’exhibe pas. Elle était dans la lumière, à switcher dans l’ombre avec beaucoup de dignité et à continuer son parcours sans osciller. Aujourd’hui, la chaîne lui propose de revenir sur le petit écran, un challenge qu’elle croyait impossible à releve. Pourtant, elle l’a fait. Sanaa Kadmiri est désormais animatrice de Studio Live, nouvelle émission de musique live en prime time, une fois par semaine. «Ce n’est pas mon idée à la base, c’est la direction des programmes qui me l’a proposée. Pour une fois que l’on pense pour moi !
Quelque part, j’ai toujours eu un pied dans la musique à 2M, même si j’ai fait Ajial et Salut les p’tits loups. J’ai toujours été dans la musique, d’une manière ou d’une autre», confie l’animatrice qui a, entre autres, été dans la programmation et la production d’Ajial, mais aussi coach des candidats de musique arabe à Studio 2M. Chanteuse, mélomane et animatrice dans l’âme, Sanaa Kadmiri a toujours été fidèle à sa chaîne et aux animateurs qu’elle a formés, dont Samed Ghailan. «Je pensais qu’on allait me proposer l’émission en tant que chargée de programmes. Quand on m’a annoncé que le poste d’animatrice était pour moi, j’étais la première étonnée. Le challenge était aussi de présenter en arabe. Il y a toujours eu un problème entre l’arabe et moi, on m’a toujours cataloguée comme étant «la francophone».
Avec le public d’aujourd’hui, on est obligé d’être Marocain tout simplement», confie celle qui a toujours été dérangée de voir des émission en playback sur les différentes chaînes marocaines, forcée d’admettre qu’il est impossible de faire autrement des fois. Mais avec Studio Live, c’est différent! On ose le vrai et la sincérité. «C’était très émouvant, on avait l’impression de reprendre à zéro et tout le monde a fait des efforts, au niveau de la technique comme au niveau de la production». Il faut dire que l’animatrice a 27 ans de métier au compteur et cela fait presque 15 ans qu’on ne l’a pas vue à la télévision. Animatrice francophone pendant 12 ans, elle avoue n’avoir jamais voulu devenir animatrice. Stagiaire à 2M, elle se voyait plus dans les coulisses qu’en tête d’affiche. «Je n’ai jamais demandé à être animatrice. J’étais en stage de formation à 2M et, lors d’un casting, on me demande de venir travailler avec la personne qui préparait le casting. À la fin, on m’a demandé de passer. Je pensais que c’était pour rigoler. Une semaine plus tard, on m’annonce que j’allais être la première animatrice pour enfants sur 2M ! Ils ont dû voir en moi ce que je ne voyais pas à l’époque».
Elle devient l’animatrice phare des enfants, crève l’écran avec son sourire constant et sa belle énergie, devient responsable de l’unité enfants et continue sa carrière dans la programmation et dans la production en oubliant cette envie qui a toujours été là : revenir sur le petit écran. «Je mets ma carrière en jeu! Les gens ont en effet une certaine image de moi, et je me suis demandée s’ils retrouveront cette image de moi après toutes ces années». Les bons retours sont au rendez-vous, l’émission est entrée dans le cœur des Marocains et elle reprend de plus belle à la rentrée! «Un bon animateur doit comprendre une chose : il n’existe pas sans le public, s’il n’est pas à l’écoute, il ne peut pas être à la hauteur. Il est impensable de ne pas avoir un bon animateur cultivé. On représente une société, on doit être à l’image de cette société. Il faut aussi avoir les pieds sur terre.
Quand on a la chance d’être connu ou reconnu, on s’oublie, et on perd du temps. Ce n’est qu’un métier que l’on a choisi, et il faut l’honorer. Il faut être responsable, faire sérieusement son travail et être honnête !», explique Sanaa Kadmiri, qui se veut aujourd’hui intermédiaire entre les musiciens qu’elle a toujours respectés et le public marocain. Cette nouvelle génération s’égare, selon elle, parfois dans le divertissement. «Ne vous oubliez pas, n’oubliez pas qui vous êtes, vous avez une culture et un patrimoine marocains en or. Amusez-vous, mais n’oubliez pas de faire quelque chose de sérieux, de faire des chansons sérieuses que vous laisserez à la postérité».