SIAM 2023 : le Maroc et le Royaume-Uni unissent leurs forces
Le ministre marocain de l’Agriculture et son homologue du Royaume-Uni ont présidé les travaux d’un forum sur la coopération entre les deux pays. Une occasion pour les deux parties de souligner l’importance de renforcer les accords de libre-échange et de promouvoir la coopération tripartite avec les pays africains.
Quoi de mieux pour célébrer les relations distinguées entre le Maroc et le Royaume-Uni, qu’un Forum sur la coopération entre les deux pays notamment en matière d’agriculture au Siam. L’événement tenu en marge de la 15e édition du SIAM, dont le Royaume-Uni est l’invité d’honneur, a été présidé par Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, et Lord Richard Benyon, ministre britannique de la Biosécurité, des Affaires maritimes et rurales.
L’occasion pour les deux homologues de mettre en avant la qualité des relations entre les deux pays sur les plans politique, économique et commercial, ainsi que les centres d’intérêt partagés et les pistes de coopération dans le domaine agricole. Le forum a offert un espace d’échange entre les opérateurs et les professionnels des deux parties sur les aspects de renforcement de la coopération, du partenariat et des échanges dans le secteur agricole et agroalimentaire, tant sur le plan technique que sur le plan commercial et des affaires.
Partenariats tripartites pour stimuler la croissance économique en Afrique
Mohamed Sadiki a mis en avant, lors de son allocution, les résultats positifs de la coopération agricole bilatérale entre le Maroc et le Royaume-Uni, établie sur la base de l’Accord d’Association signé en octobre 2019 et entré en vigueur en 2021.
Cependant, il a exprimé le désir de renforcer cette collaboration à tous les niveaux et a encouragé les partenaires et les opérateurs britanniques à explorer de nouvelles formes de partenariat. Il a, dans ce cadre, appelé à l’exploration de nouvelles opportunités de coopération tripartite entre le Maroc, le Royaume-Uni et les pays africains, en invitant les opérateurs britanniques à investir au Maroc dans le cadre de partenariats public-privé (PPP).
Ces derniers pourraient aider à stimuler la croissance économique et à renforcer les liens entre les pays, tout en contribuant au développement du secteur agricole en Afrique. Benyon a, de son côté, insisté sur l’importance des défis posés par la crise alimentaire mondiale, qu’il attribue en grande partie à la guerre en Ukraine et aux défis climatiques. Il a salué le soutien apporté par le Maroc aux efforts internationaux visant à atténuer cette crise, à maintenir l’ouverture des marchés internationaux et à surmonter les obstacles qui l’aggravent.
Signature de deux mémorandums d’entente
À l’issue du forum, les représentants des deux parties ont signé deux mémorandums d’entente, exprimant leur volonté de coopérer dans plusieurs domaines d’intérêt commun. Le premier mémorandum vise à renforcer la coopération en matière de recherche scientifique, de résilience au changement climatique, et d’innovation agricole.
Le second mémorandum est signé entre le Pôle digital de l’Agriculture, de la Forêt et l’Observatoire de la Sécheresse, pour la partie marocaine, et Agri-EPI,centre pour l’innovation agricole et l’agritech.
A l’issue de la signature, Mohamed Sadiki a souligné que ces mémorandums d’entente témoignent de la volonté du Maroc de coopérer avec le Royaume-Uni dans différents domaines d’intérêt commun, tels que la recherche scientifique, la promotion des filières de production, la lutte contre le changement climatique et le renforcement des compétences humaines dans le domaine agricole.
La FECAM appelle au renforcement des accords de libre-échange
Lors de cette rencontre, Lahbib Bentaleb, président de la Fédération des Chambres d’agriculture du Maroc (FECAM), a mis en avant l’importance du marché britannique dans les exportations de produits agricoles du pays. Il a souligné l’ambition de la FECAM d’augmenter les exportations de produits agricoles vers le Royaume-Uni, et a appelé le ministre de l’Agriculture britannique à faciliter les procédures administratives et les formalités liées à l’exportation.
Bentaleb a également souligné l’importance de la mise en place de normes adéquates pour se conformer aux exigences et aux contraintes actuelles. En effet, les producteurs marocains doivent être en mesure de respecter les normes sanitaires et environnementales exigées par le marché britannique, tout en maintenant leur compétitivité face à la concurrence internationale.
La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a entraîné une limitation du quota dédié à l’exportation, ce qui rend d’autant plus importante la nécessité de renforcer les accords de libre-échange entre le Maroc et le Royaume-Uni. Une telle mesure permettrait aux producteurs et exportateurs marocains d’augmenter leur part de marché au Royaume-Uni et de maintenir leur compétitivité à l’échelle internationale.
Renforcer une relation historique
Rachid Benali, en tant que président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), considère que la relation commerciale entre le Maroc et le Royaume-Uni est historique, remontant à plusieurs siècles. Il estime que l’objectif actuel est de renforcer cette relation pour en tirer mutuellement profit.
Selon lui, le renforcement des lignes maritimes directes entre les deux pays peut être un moyen de stimuler les échanges commerciaux. En outre, Benali pense que le Maroc peut jouer un rôle clé dans l’union entre le Royaume-Uni et l’Afrique, en raison de son positionnement géographique stratégique et de sa main-d’œuvre qualifiée.
«En raison de ses compétences techniques avancées et de sa connaissance des tendances du marché, le Maroc possède la capacité de s’adapter rapidement à l’évolution du marché international en matière de produits agricoles», précise Benali, considérant que le Maroc peut être un acteur important dans la promotion de l’agriculture africaine, en particulier dans les secteurs de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO