Maroc

Rapport de la Cour des comptes 2021 : des résultats peu concluants

Le 2 mai 2023, les deux chambres du Parlement ont tenu une séance plénière conjointe consacrée à la présentation du rapport de la Cour des comptes au titre de l’exercice 2021. Détails.

Lors de la séance plénière de ce mardi, les représentants et les conseillers ont écouté la présentation du rapport par Zineb El Adaoui. La présidente de la Cour des comptes a exposé les principales conclusions de l’audit réalisé sur les finances publiques en 2021, ainsi que les recommandations de son institution pour améliorer la gestion des deniers publics.
Un programme de mise à niveau s’impose
Dans un contexte où l’économie marocaine est en pleine mutation, la question de la création d’espaces d’accueil industriels devient une préoccupation centrale. Dans ce cadre, Zineb El Adaoui a souligné la nécessité de faire connaître les différentes stratégies liées à la stimulation de la création de ces espaces, et de s’assurer de leur appropriation par la région et par les communes concernées. Elle a, dans ce sens, appelé à élaborer un programme de mise à niveau des espaces créés par les collectivités territoriales sur la base du cadre de référence du Fonds des zones industrielles durables, tout en tenant compte des lois relatives à la réduction des impacts environnementaux.
De même, le regroupement des ressources financières de la région et des communes concernées est appelé à accélérer le processus de mise en place d’une nouvelle génération d’espaces d’accueil industriels et à l’affectation d’un organe au niveau régional pour implanter, développer et gérer les complexes industriels. Cela devrait se faire en s’inspirant du modèle des complexes industriels destinés à la location. Il s’agit également d’empêcher la création de nouvelles unités industrielles non structurées et de mettre en place une stratégie régionale pour le règlement progressif et global de la situation.
L’évaluation menée par les Cours régionales des comptes a permis de constater une série de lacunes au niveau de la conception et de la mise en œuvre du programme national des pépinières d’entreprises (PNPE). Résultat, seules 27 pépinières d’entreprises sur 36 ont été achevées pour un coût de 281,85 MDH, auquel le Fonds de promotion de l’emploi des jeunes a contribué à hauteur de 158,45 MDH (soit 56%). Le budget restant a été mobilisé par le reste des partenaires.
Seulement 2.765 emplois créés sur les 40.000 prévus
Autre leçon du rapport : la création d’emplois demeure en deçà des objectifs escomptés et n’est pas à la hauteur du volume d’investissements publics qui a été mobilisé. Seulement 2.765 emplois ont été créés sur les 40.000 prévus, soit un taux qui ne dépasse pas les 7 %.
D’après Zineb El Adaoui, ce résultat peu reluisant est dû à plusieurs failles dans la planification et le suivi du programme dans sa globalité. On en cite l’absence d’études de faisabilité, l’absence d’organe de gouvernance central et local chargé de diriger le programme, sans oublier les dysfonctionnements qui entachent les accords de partenariat en termes d’indicateurs et des objectifs de chaque projet.
On relève également l’absence de mécanismes de suivi et d’accompagnement des bénéficiaires, ainsi que l’attribution des rôles de base aux communes (gestion, accompagnement, suivi) sans prendre en compte leurs capacités et moyens. Évoquant le déficit de la Caisse marocaine des retraites (CMR), Zineb Adaoui a fait savoir que celui-ci s’est élevé en 2021 à 5,12 MMDH, tandis que ses réserves ont reculé à 65,84 MMDH, soit une baisse estimée à 10,7 MMDH. En ce qui concerne le RCAR, son déficit est de 3,95 MMDH, tandis que celui de la CNSS a atteint 400 MDH.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO

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