Maroc

Primaires françaises : Poisson en campagne au Maroc

Le candidat aux primaires de droite et du centre a rencontré la communauté française de  Casablanca. Il prône une plus grande souveraineté de la France et un co-développement avec l’Afrique.

Après Alain Jupé, Nicolas Sarkozy et François Fillon, c’est le candidat du Parti démocrate chrétien Jean Frédéric Poisson, qui a foulé le sol marocain lundi 14 novembre dernier dans le cadre des   primaires de droite et du centre. S’il n’est pas le premier candidat de droite à s’adresser aux Français résidents au Maroc, l’homme a tenu à se démarquer de ses prédécesseurs par son approche de la politique nationale et internationale de la France parfois en tranchant radicalement avec la vision répandue au sein de la classe politique occidentale. Se distinguer de ses concurrents mais non sans assumer son appartenance à la même famille politique que ces derniers. «Nous sommes tous issus de la droite ou du centre, membres du même groupe parlementaire et nous partageons les valeurs relatives aux poids de la responsabilité personnelle, la préservation de l’ordre publique et le rôle régalien de l’État», rassure-t-il. Son positionnement centre/droite, celui qui est connu dans la politique française pour ne pas avoir sa langue dans sa poche le montre par ailleurs clairement à travers ses critiques sans concession à l’égard de la gauche actuellement au pouvoir. «La France a enregistré 700.000 chômeurs de plus en 5 ans de mandat, ce qui n’était jamais arrivé et plusieurs centaines de milliards de dettes supplémentaires à quoi il faut ajouter aujourd’hui au moins 8.000 Français qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Par ailleurs, la France donne aujourd’hui l’image d’un pays affaibli et qui inspire de moins en moins de respect sur la scène internationale», fustige Poisson. Une situation qui, pour lui, résulte entre autres d’un étouffement des capacités d’incitatives des entreprises par un excès de normes, et de taxes, de l’absence d’un environnement fiscal et monétaire stable. «Il faut laisser les entreprises former, recruter, exporter et licencier librement mais bien sûr dans un régime de droit, librement», martèle le candidat. Toutefois, celui qui est le seul chef d’entreprise en course à la primaire de droite, se réclame non pas du libéralisme comme concurrents. «Le but de la production de la richesse, c’est le partage et la logique du marché, qui ne doit pas dominer sur l’ensemble des relations sociales», déclare le chrétien démocrate. Et de poursuivre, «c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle nous sommes opposés au TAFTA».

Dans la même veine, Poisson insiste sur le fait que les enjeux de la prochaine élection présidentielle sont plutôt des enjeux de civilisation que de gestion. «Ce qu’attendent les français, c’est de savoir comment nous allons traiter la religion dans l’espace public, la question de la filiation de la famille et du mariage, la question de la marchandisation de l’être humain», explique-t-il. À ce sujet, le candidat annonce sa volonté de supprimer purement et simplement la loi sur «le mariage pour tous». Des positions qui en plus de trancher radicalement avec celles des candidats à la primaire ne sont pas très loin, vous l’aurez remarqué en certains points de celles tenues par un certain D.Trump. Là encore, l’homme qui se refuse à pratiquer la langue de bois déclare n’avoir aucune appréhension à l’égard du nouveau président américain, mieux, il voit à travers l’isolationnisme prôné par ce dernier, une opportunité pour la France. «La France doit certes préserver son alliance avec les États-Unis, mais elle ne peut continuer de suivre les Américains dans toutes leurs décisions et leur vision du monde en particulier en ce qui concerne le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, voire toute l’Afrique. Je plaide pour une nouvelle politique française propre dans ces régions, axée sur la lutte contre le terrorisme et le co-développement». Une nouvelle approche qui, selon lu,i suppose une plus grande souveraineté de la France par la redéfinition du cadre européen et le renforcement de l’outil de défense du pays.

Le candidat, qui, en tout cas, a déjà montré sa détermination à changer le paradigme en rendant dans le cadre de la campagne une visite à Vladimir Poutine ainsi qu’à un certain Bachar El Assad. Pour rappel, sur les 70 millions de Français, on compte 2 millions qui résident à l’étranger dont, 51.000 sont inscrits au Consulat de France au Maroc. Ce qui permet d’estimer à peu près à 100.000  le nombre de résidents français dans le royaume. De ce chiffre, 6 à 7% devraient voter à la primaire de droite. Crédité pour l’heure de 3% par les sondages, le candidat a pu réunir 200 personnes à ce meeting. Un chiffre honorable vu le scénario de l’élection américaine qui ne devrait pas être sous-estimé par les autres concurrents.



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