Maroc

Pluviométrie : la campagne agricole s’emballe dans le Nord

Les dernières précipitations ont remonté le moral des agriculteurs. Les campagnes ont bénéficié de pluies abondantes, et les barrages de la région voient leur niveau s’améliorer. Il semble qu’on assiste enfin au véritable démarrage de la saison agricole. 

Les agriculteurs de Tanger-Tétouan-Al Hoceima commencent à retrouver le sourire. À l’instar de plusieurs autres régions du pays, la partie septentrionale du Royaume a été particulièrement bien arrosée ces dernières semaines. Ceci a poussé la Direction régionale de l’agriculture à faire un point plutôt rassurant sur la situation, par rapport à l’année dernière.

Globalement, on retiendra que les barrages de la région recommencent à se remplir progressivement, alors que les agriculteurs gardent l’espoir d’engranger de bonnes récoltes saisonnières et céréalières. Par rapport à l’année dernière, les cultures ont connu un arrosage pluviométrique plus conséquent en cette fin d’automne. Ce qui devrait se traduire par une nette amélioration des activité agricoles, avec, notamment, la réalisation de la superficie programmée en cultures d’automne.

Cultures d’automne
L’année dernière, celle-ci avait atteint 83%, soit un total de 365.517 ha, sur les 443.574 ha initialement programmés. Il s’agit traditionnellement de cultures portant sur les céréales, les légumineuses et les fourrages. Toujours lors de la précédente campagne agricole, la superficie emblavée en céréales d’automne avait atteint 288.531 ha, soit un taux de réalisation de 84% de la superficie programmée (342.530 ha), tandis que pour les légumineuses, les cultures fourragères et la betterave à sucre, les emblavements avaient concerné, respectivement, 11.809 ha (réalisation de 43%), 47.391 ha (85%) et 3.812 ha (85%). Pour la canne à sucre, la superficie emblavée s’est élevée à 727,5 ha (146%), tandis que la superficie réalisée en maraîchage d’automne s’est établie à 13.246 ha (101%).

Situation des barrages
Il faudra encore observer l’évolution de la situation pluviométrique afin d’avoir des indicateurs clairs sur la suite de la campagne agricole actuelle. Mais une chose est sûre, les dernières précipitations ont contribué fortement au remplissage des barrages de la région. Ainsi, le plus grand d’entre eux, à savoir le barrage Oued El Makhazine, affiche, avec 446,1 millions de mètres cubes, un taux de remplissage de 66,3% au 16 décembre. Il s’établit, de ce fait, presque au même niveau que celui de l’année dernière à la même période.

La situation est susceptible de s’améliorer davantage si les précipitations observée ces dernières semaines se poursuivent avec la même intensité. Le barrage Ibn Battouta fait beaucoup mieux, puisqu’il affiche un taux de remplissage de 46,1%, contre 33,9% à la même période de l’année écoulée. En revanche, le barrage du 9 avril stagne à 18% de taux de remplissage.

Sensibilisation
À noter que la Direction régionale de l’Agriculture et l’Office régional de mise en valeur agricole du Loukkos (ORMVAL) mènent, depuis plusieurs mois, des actions de formation en faveur des agriculteurs de la région en vue de les inciter à changer leurs méthodes d’irrigation. Face à la baisse des précipitations, le système de goutte-à-goutte est, en effet, désormais érigé en priorité. Le principal message consiste à sensibiliser les cultivateurs sur l’importance de la préservation des nappes phréatiques contre la surexploitation et la pollution ainsi que sur l’entretien du réseau d’irrigation, de manière appropriée et en temps opportun.

Région du Nord : 130.000 ha en semis-direct

Le Centre régional de la recherche agronomique (CRRA) de Tanger, relevant de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), a mis en place un programme de recherche touchant plusieurs filières et domaines transverses. Il s’agit de répondre aux différentes problématiques régionales, en créant de nouvelles variétés nationales de fraisiers, à l’instar de la filière céréalière.

En matière d’innovation agricole, l’INRA a développé la technique du semis direct, une méthode révolutionnaire qui permet d’augmenter les rendements tout en protégeant les terres de l’érosion et en conservant l’eau. Cette technique consiste à utiliser des semoirs adaptés avec zéro labour, préservant ainsi les sols et les stocks d’eau et contribuant au développement de la vie microbienne des sols. L’objectif est d’atteindre, dans la région du Nord, 130.000 ha en semis-direct, soit 35% des surfaces réservées aux céréales et légumineuses.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO


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