Maroc

Matières premières : Le pétrole à 20 dollars le baril ?

Un sondage online exclusif de Flm pour Les ÉCO sur le pétrole à 20$ le baril fait ressortir une dichotomie dans les prévisions de la communauté financière.

46% des 456 internautes ayant répondu à la question de Flm pensent que le pétrole pourra de nouveau toucher le niveau de 20 dollars par baril. 54% sont d’un avis contraire, ce qui révèle cette fois une dichotomie dans les prévisions de la communauté financière. En effet, le pétrole vit une situation difficile car globalement depuis mi-2014, les cours du pétrole ont lourdement chuté de plus de 75%, franchissant à la baisse plusieurs supports dont le dernier est celui des 30 dollars le baril.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Tout d’abord, au niveau géopolitique, le pétrole peu cher arrange les affaires des États-Unis car le niveau actuel des prix étouffe les finances publiques de la Russie et met à genou l’économie du Venezuela. Au même moment, l’Arabie saoudite, qui a lancé ce rallye baissier, fait un coup double, en fragilisant les finances de l’Iran et en freinant l’engouement vers le pétrole de schiste. Au niveau du marché pétrolier stricto sensu, les causes mécaniques sont connues avec la surabondance de l’offre, à cause d’une OPEP non unie ainsi que le comportement de certains producteurs qui tentent de compenser la baisse des prix par la hausse du volume.

Les motifs d’une poursuite de la baisse
Face à cette offre, la demande est morose au vu des craintes d’un ralentissement de l’économie mondiale, alimentées par une décélération de la croissance en Chine et un niveau du baril au plus bas depuis 25 ans, enregistré en 2015. Par ailleurs, l’appréciation du dollar face aux différentes monnaies, a concouru à la baisse du prix du pétrole, exprimé en monnaie verte. Enfin, la COP21 et la pression mondiale contre les énergies polluantes, en parallèle de l’essor des énergies vertes, ont dû aussi conditionner le marché du pétrole. Notons enfin que le pétrole à 20 dollars est un scénario évoqué notamment par Morgan Stanley, lequel n’est pas impossible vu que le prix du Brent avoisine déjà les 27 dollars le baril. De surcroît, le retour attendu de l’Iran et la poursuite de l’appréciation du dollar pourront pousser encore celui-ci à la baisse.


 

Farid Mezouar
Directeur de FL Markets

Les ÉCO : Y a-t-il une limite à cette baisse du pétrole ?
Farid Mezouar : Oui, probablement, les 20$ sont un plancher car plusieurs champs pétroliers affichent un coût de production supérieur à 20$, ce qui va les pousser à l’arrêt en cas de persistance du mouvement baissier. À titre d’exemple, l’industrie pétrolière a besoin d’un baril à 50$ pour opérer en mer du Nord. Aussi, le secteur du schiste connaîtra certainement un crash en cas de maintien du pétrole à bas prix. Une telle réduction de la production pourra stimuler les niveaux de prix.  

Qu’en est-il du prix à la pompe ?
Il est évident que les consommateurs peuvent ressentir une frustration vu la baisse contenue des prix. Toutefois, à la décharge des distributeurs, la TIC et la TVA représenteraient près de 4DH par litre, auxquels il faut rajouter le prix d’achat et la marge commerciale. Il n’en demeure pas moins que tout businessman ne répercutera jamais à l’identique sur ses prix la baisse des coûts, à moins d’escompter un effet volume important.   


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