Maroc

Maroc-Japon : fini le business sans cadre légal !

Une nouvelle fenêtre s’ouvre dans le commerce entre le Maroc et le Japon depuis l’entrée en vigueur, samedi 23 avril dernier, de deux traités majeurs réglementant le business entre  les deux pays.  

Fini les intermédiaires dans le cadre des projets d’investissement réalisés par des opérateurs économiques japonais au Maroc ou vice-versa. Depuis le samedi 23 avril dernier, deux traités majeurs, traitant du business entre les deux pays, sont entrés en vigueur. Le premier est un accord pour la promotion et la protection des investissements. Il vise à renforcer la protection et la promotion des investissements entre les parties contractantes et détaille les traitements accordés aux activités d’investissement lorsqu’une partie investit auprès de l’autre.

Les aspects en question portent, notamment, sur le traitement national, celui de la nation la plus favorisée lors de la phase de post évaluation, le traitement juste et équitable, les conditions d’expropriation et d’indemnisation, la liberté de transfert et enfin les procédures de règlement des différends. Le second est une convention relative à l’élimination de la double imposition, qui n’est rien d’autre qu’une convention fiscale.

Selon une source proche du dossier, «auparavant, il n’y avait pas un cadre qui balisait l’implantation des entreprises japonaises au Maroc. Avec l’entrée en vigueur de cet accord, les entreprises japonaises vont pouvoir s’installer plus sereinement au Maroc et investir, sachant qu’il y a un environnement prévisible, cadré, et leurs investissements protégés selon les termes et articles de l’accord».

Autrement dit, en l’absence de cadre, un investisseur qui voulait venir s’implanter au Maroc devait, soit passer par l’Europe ou par une branche dépendant de l’Europe ou par une partie qui avait déjà un accord ou une convention avec le Royaume.

Désormais, «avec l’entrée en vigueur de cette convention entre les deux pays, l’investisseur peut venir directement au Maroc pour développer son business. Idem pour l’investisseur marocain qui peut en faire de même au Japon», explique notre source.

Ce vide «juridique» n’a pas empêché le doublement du nombre d’entreprises japonaises opérant au Maroc ces 10 dernières années

Le Maroc s’est imposé, sous les Hautes orientations Royales, en tant que hub incontournable vers les continents européen et africain, non seulement grâce à sa position géographique stratégique, mais également grâce à ses infrastructures de qualité, son climat d’investissement optimal ainsi que ses différents accords de libre-échange conclus, notamment, avec l’Union Européenne et les États-Unis.

Cet aspect pèse dans l’attrait que présente le Maroc au yeux des investisseurs et acteurs du secteur privé japonais. Conséquence : au cours des 10 dernières années, le nombre d’entreprises japonaises opérant au Maroc a plus que doublé, pour atteindre 75, faisant ainsi du pays la deuxième destination des entreprises nippones en Afrique.

«Même pendant la pandémie du Covid-19, plusieurs compagnies japonaises ont décidé de s’implanter, ou de consolider leurs activités dans le Royaume», souligne Rachad Bouhlal, ambassadeur au Japon. Mais il va falloir diversifier davantage le business.

En effet, le gros des Investissements directs japonais se concentre dans l’industrie automobile et aéronautique. Selon Minoru Kiuchi, président de la Commission des affaires étrangères à la Chambre japonaise des représentants, les entreprises japonaises pourraient profiter des opportunités d’investissement offertes par le Maroc, notamment dans le domaine des énergies renouvelables, domaine où le Maroc a montré l’exemple en tant que modèle de transition énergétique.

Il faut dire que le pays attire activement les investissements étrangers en créant des zones économiques franches tout en profitant de sa proximité avec les pays européens et africains, de son abondante main-d’œuvre jeune et de ses «best costs».

Le nombre d’entreprises japonaises installées au Maroc est en constante augmentation, et l’on s’attend à ce que les investissements augmentent à l’avenir. Soulignons, par ailleurs, que le Japon est le premier employeur privé étranger au Maroc, générant plus de 50.000 emplois et contribuant ainsi au développement socio-économique du pays.

Sur le plan du commerce extérieur, le Japon est le 18e client du Royaume en termes d’exportations avec environ 299 millions de dollars, selon les chiffres de l’ambassade marocaine au Japon. Vu du Japon, ce chiffre fait du Maroc le 26e fournisseur du pays.

Une nouvelle fenêtre s’ouvre !

Lors de la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD7), qui s’est tenue en août 2019, l’ex-premier ministre Shinzō ABE annonçait que le Japon déploiera tous les efforts possibles pour que les investissements privés japonais en Afrique, qui se sont élevés à 20 milliards de dollars au cours des trois dernières années, continuent.

Le présent accord devrait concrétiser cette annonce, promouvoir l’amélioration du climat d’investissement au Maroc, renforcer les relations économiques entre les deux pays et augmenter les investissements du Japon en Afrique. Les accords commerciaux, signés le 22 janvier 2020, concernent la promotion et la protection des investissements ainsi que l’élimination de la double imposition.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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