Maroc

Majda Brabije: “Pour les entreprises, le Mind mapping est devenu un outil de management collaboratif et de management visuel”

Classée 9e championne mondiale (sur 650 participants de 20 pays) dans la Lecture rapide et le Mind mapping en section francophone, surplombant par là le classement arabe et africain, Majda Brabije capitalise sur les sciences cognitives pour former, challenger et construire une relève marocaine.

Les sports du cerveau, elle compte bien les déployer au service de l’éducation, de l’entreprise, mais aussi de l’image de marque du pays. Rencontre. 

Comment définit-on les sports du cerveau ? En quoi consistent ces activités ?
On dit souvent que le cerveau est un muscle qu’il faut bien entraîner. Bien que ce ne soit pas tout à fait correct, il y a une part de vérité dans cela.

Le cerveau humain est composé de plusieurs milliards de neurones qui sont prêtes à se connecter et à créer des circuits qui renforcent notre cerveau.

Cela se fait principalement à travers l’apprentissage (au sens large du terme), dans le sens où apprendre de nouvelles choses qui challengent notre cerveau est le meilleur moyen de le rendre plus fort, plus «musclé» et, par conséquent, développer notre concentration, notre mémoire et d’autres capacités et compétences qui sont fortement prisées par les employeurs, notamment, la créativité, la pensée critique et la résolution de problèmes qui peuvent être facilement développées avec la lecture rapide ou encore le Mind mapping.

On les appelle des sports du cerveau car l’apprentissage de ces techniques demande de l’exercice, de la régularité et surtout de la discipline.

Que peuvent-ils apporter à des domaines comme celui de l’éducation ou encore de l’entreprise ?


J’estime que le débat ne doit plus se faire sur les apports et les bienfaits de ces techniques, puisqu’il y a plusieurs études scientifiques dans ce sens. La question doit être posée sur la façon avec laquelle on va les implémenter ou plutôt les intégrer dans le système éducatif, notamment, au sein des écoles.

Aux USA, la lecture rapide s’enseigne de façon officielle, depuis 1954, et fait partie des programmes des universités les plus prestigieuses. En Asie, les enfants apprennent cela dès le primaire. Pour les entreprises, le Mind mapping est devenu un outil de management collaboratif et de management visuel.

Les entreprises de «Fortune 500» ont formé leurs équipes et ont constaté un gain de productivité d’une à sept heures par semaine ! Cela fait un gain de productivité moyen de 52 h à 364 h par an, sans oublier l’agilité mentale qu’on développe et qui nous permet de travailler sereinement.

J’ai eu l’occasion d’animer un workshop au profit du corps des experts-comptables, par exemple, et ils étaient très contents de découvrir ces techniques surtout lorsqu’on sait que la mise à jour des connaissances fait partie des facteurs de stress les plus importants chez cette catégorie professionnelle.

La première édition des Championnats des sports du cerveau se déroulera prochainement à la médiathèque de la Fondation Hassan II. Que représente la tenue d’un tel événement? Quel en est l’enjeu ?
L’organisation de cette édition fut pour moi un défi que j’ai relevé avec joie et où j’ai appris que plus on croit en son projet, plus on est assuré de le réussir.

J’ai rencontré, tout au long de cette période d’organisation, de belles âmes qui étaient également intéressées par l’idée d’introduction du concept au Maroc, et, après plus de quatre mois de dévouement pour réussir cette édition, je suis reconnaissante car cela a permis à un grand nombre de personnes d’être initiées aux techniques des sports du cerveau, notamment, le «Mind mapping» et la «Lecture rapide» qui font l’objet de ces championnats.

L’enjeu principal est de rendre le Maroc présent sur la scène internationale de cet événement qui est très réputé. J’estime que c’est aussi une occasion pour installer le Maroc comme hub vers l’Afrique et organiser une édition africaine dans le futur, puisque l’événement est le premier du genre au Maroc et en Afrique aussi. Il faut savoir qu’il s’agissait d’un cycle qui avait pour objectif de constituer la sélection marocaine et lui offrir un


Des championnats pour faire rayonner la matière grise marocaine 

A l’origine du projet de mise en place d’un championnat du monde de Lecture rapide et Mind mapping, qui soit organisé au Maroc, figure l’ambition de constituer une équipe qui portera le drapeau du Royaume dans de grandes manifestations intellectuelles tout en développant les compétences clés du 21 siècle chez les participants.

L’un des principaux objectifs poursuivis par Majda Brabije, via les différentes casquettes qu’elle porte, est de «démocratiser ces techniques et d’aligner le Maroc sur les pratiques internationales qui ont déjà fait leurs preuves, notamment dans les pays asiatiques qui sont classés dans le top 10 du test PISA”.

Notons que l’experte a également animé des ateliers dans plusieurs écoles et groupes de renom (École centrale, Université Hassan II, ENSEM, UM6P, GBA) et accompagné plus de 2.500 personnes comptant des apprenants, cadres dirigeants, enseignants, consultants, médecins, experts comptables…

accompagnement pour bien se préparer aux championnats qui se tiendront les 28 et 29 mai prochains, dans les murs de la Fondation de la Mosquée Hassan II qui est un partenaire de l’organisation de ce beau projet.

Déjà classée au Top 10 mondial de la lecture rapide, vous avez récemment décroché un statut qui consacre vos compétences en la matière. Dites-nous en plus… 

Comme je l’ai souligné, cette aventure était pour moi une réelle opportunité d’apprentissage, après avoir décroché le titre de championne d’Afrique. Aujourd’hui, je suis Coach de la sélection nationale des athlètes du cerveau et officiellement Arbitre international dans cette édition où je vais arbitrer les autres équipes car on a des réponses à vérifier et des Mind maps à corriger, le tout selon des critères bien précis.

D’ailleurs, nous sommes une équipe de plus de 50 arbitres de différentes nationalités vu que le livre sur lequel portera la compétition, qui fera sa première sortie le 29 mai, a été traduit en plusieurs langues. C’est par ailleurs une fierté, je dois l’avouer, d’être la première femme à initier un tel projet sur l’innovation en techniques d’apprentissage.

Cette mission de coaching est donc, en quelque sorte, un nouveau challenge, celui de la transmission…
C’est plutôt une occasion pour apprendre plus et consolider mes acquis. Dans la pyramide d’apprentissage, la transmission permet la consolidation de la connaissance acquise jusqu’à 90%. Pour moi, transmettre est ma mission de vie. Je suis dans le métier depuis plus de 10 ans.

Je me suis faite accompagner par des experts en pédagogie, andragogie, didactique, en éducation positive et en neurosciences cognitives pour bien accompagner mes apprenants ou mes stagiaires dans un climat bienveillant, car c’est une condition sine qua non pour apprendre, quelle que soit la catégorie d’âge ou le profil.

La casquette de chercheuse que je porte m’aide énormément car elle me permet d’apporter un regard critique, d’analyser et d’aller vers l’essentiel.

Et avec les compétences que j’ai développées grâce à l’arbitrage, je suis en mode de transmission efficiente si je me permets de dire cela. J’estime que mon vrai rôle est de les aider à prendre conscience de leur potentiel, car comme Galilée l’a bien souligné: «On a rien à enseigner, on aide l’Homme à découvrir ce qu’il a en lui». D’ailleurs, à travers l’association que je préside, l’«Association marocaine des sports du cerveau», nous essayons de sensibiliser le maximum de personnes, notamment, les étudiants des écoles publiques afin de les initier et les encourager à pratiquer ces techniques.

Au-delà de cet aspect associatif, j’ai accompagné dans le cadre de formation et ateliers des étudiants, des dirigeants, des médecins, des consultants, des chercheurs et également des enseignants car ils vont transmettre aussi à leurs apprenants ce qu’ils ont appris.

Enfin, pour élargir le champ des praticiens et couvrir d’autres régions du pays, notamment pour la prochaine édition des championnats, un cycle de formation de formateurs est prévu pour la prochaine rentrée, créant ainsi un réel effet multiplicateur.

Peut-on espérer voir le Maroc plus présent dans les podiums internationaux des sports cérébraux ?
C’est ce que nous souhaitons. Le classement se fera à l’échelle mondiale, continentale et locale. Dans tous les cas de figure, notre sélection va se distinguer soit à l’échelle mondiale, soit africaine.

L’équipe compte différents profils forts par leur diversité et expertise et j’estime que, pour cette édition, nous sommes gagnants quel que soit le résultat car nous avons gagné des milliers de personnes initiées et nous avons aussi gagné la confiance de nos partenaires et, par-dessus tout, des jeunes qui se sont appropriés des techniques qui les aideront dans leur développement aussi bien personnel que professionnel.

Majda Brabije, Championne d’Afrique et Top 10 mondial  aux Championnats des sports du cerveau, Coach de l’équipe marocaine des athlètes du cerveau.

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