Maroc

Les attentes de la région vis-à-vis du nouveau gouvernement

Émises lors d’entretiens avec des responsables et des représentants du secteur privé de la région, la plupart des réponses sont favorables au nouveau gouvernement, et les opérateurs estiment que ce dernier accordera une plus grande importance à la région.

Le secteur privé de la région Fès-Meknès a les yeux rivés sur le nouveau gouvernement et reste confiant quant à l’importance que leur accordera celui-ci. Émises durant une série d’entretiens avec les opérateurs économiques et les responsables de la région, les différentes réponses témoignent de la nécessité d’une réelle volonté politique pour relancer l’industrie dans la région. «Notre région a été complètement oubliée par rapport à d’autres régions comme celles de Tanger et de Kénitra», précise un industriel de la région. Représentant du secteur privé dans la région, le président de la CGEM Fès-Taza, Mohamed Berrada Rkhami, nous a précisé que ses attentes par rapport à ce nouveau gouvernement sont multiples. «D’abord, il faut penser à la réindustrialisation de notre région, parce que ces dernières années, nous avons malheureusement vu que la politique menée par les gouvernements précédents a participé à la disparition de l’industrie de la ville de Fès. Nous voyonst aujourd’hui le résultat. Il va donc falloir relancer l’investissement industriel qui permettra de résorber le chômage et de créer des richesses. Cela aura des répercussions sur tous les autres secteurs, et ce, par l’augmentation de la consommation et du niveau de vie», souligne le président de la CGEM Fès-Taza. «Ce qui nous rassure aujourd’hui, c’est d’avoir à nouveau Moulay Hafid Elalamy comme ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique parce que nous avons déjà travaillé et entamé, il y a quelques semaines, une série de discussions avec lui». En effet, le ministre a assuré aux opérateurs économiques de la région que les moyens nécessaires pour la création de nouvelles zones industrielles seront mis en place, et que que les nouveaux investisseurs intéressés par le Maroc seraient orientés vers de nouvelles destinations, à l’instar de la ville de Fès.

Agriculture : l’olivier en pole position
De son côté, Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (Interprolive), a mis l’accent sur l’importance de l’olivier et sa contribution dans le développement de la région, surtout que cette dernière englobe plus de 34% de la production nationale d’olives. «D’abord, notre secteur a le privilège d’avoir toujours le même ministre, ce qui assure la continuité des actions de la stratégie nationale. En plus du PMV qui a démarré en 2008, nous avons le contrat-programme nous liant au ministère de l’Intérieur, au ministère de l’Économie et des Finances et au ministère de l’Agriculture. Ainsi, nous nous inscrivons toujours dans une certaine continuité en vue de la finalisation de notre contrat-programme», précise Rachid Benali.

Il faut noter que l’olivier constitue la principale filière fruitière cultivée au Maroc, représentant plus de 65% de la sole arboricole nationale, générant près de 47 millions de journées de travail par an, soit l’équivalent de 190.000 emplois permanents. «Le nouveau mandat des ministres des Finances et de l’Agriculture va être bénéfique, et permettra de réaliser les objectifs tracés pour notre filière», ajoute Rachid Benali.

Artis anat
En tant que professionnel et représentant des artisans de la région, Abdelemalek Al Boutayne, président de la Chambre d’artisanat de la région Fès-Meknès, a déclaré que le secteur de l’artisanat attend de ce gouvernement trois grands projets importants, à savoir une couverture médicale pour les artisans, l’organisation des métiers et la création de zones d’activités. Il a également précisé que la vision 2015 de l’artisanat a donné un réel coup de pouce aux artisans en matière de commercialisation et de création d’espaces d’exposition. Précisons que les artisans souffrent depuis longtemps de problèmes liés à la couverture médicale vu leur faible revenu. La création d’une zone d’activité pour accueillir les artisans de la région qui exercent des activités polluantes figure parmi les priorités pour développer le secteur.

Le cuir va bon train
Les représentants de la Fédération des industries du cuir (FEDIC) dans la région sont, de leur côté, très confiants. «Suite à une réunion organisée récemment par le comité national de la FEDIC, nous avons reçu une réaffirmation concernant l’engagement du ministère à s’inscrire dans la continuité des travaux des grands projets menés par la fédération, surtout celui du parc industriel de Aïn Cheggag, qui est en phase de finalisation de l’étude d’impact environnemental». Il faut préciser que le projet de Aïn Cheggag est programmé sur une superficie de 89,5 ha et devrait nécessiter un investissement global de 146,5 MDH. Ce site sera composé de trois parties. La première, d’une superficie brute de 41 ha soit 26,1 ha net, est composée à 100% de lots industriels. Quant à la deuxième partie, elle s’étale sur une superficie brute de 33 ha soit 21,2 ha net, dont 34% de lots industriels destinés aux tanneries, 40% pour la transformation des peaux et 26% de lots pour la logistique, les services et la formation. La troisième phase, elle, est d’une superficie brute de 15 ha soit 9,6 ha net, et est composée à 20% de lots de devanture et à 80% de lots industriels destinés aux tanneries.



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