Le Made in Morocco : pourquoi c’est important pour les opérateurs (VIDEO)
TABLE RONDE: Made in Morocco. Produire et consommer localement deviennent deux axes fondamentaux pour assurer la croissance économique nationale. Le groupe Horizon Press a organisé une table ronde sur la thématique «Made in Morocco, les ambassadeurs du Maroc à l’international». Les panélistes ont ainsi présenté leur vision.
C’est l’affaire de tous ! Chaque Marocain est un ambassadeur à l’international du Made in Morocco, et tout un chacun se doit de promouvoir le produit national. C’est le constat sans détour sur lequel se sont accordés les intervenants qui ont participé à la table ronde organisée par le groupe Horizon Press sur la thématique «Made in Morocco, les ambassadeurs du Maroc à l’international» et animée par Anouar Sabri, DG d’Imperium et président de l’association Les Impériales.
Étaient présents, Ali Seddiki, directeur général de l’AMDIE, Adil Douiri, directeur général principal de Mutandis, Ezzohra Samouh, directrice générale d’Afrique Câbles, et Salim Ennaji, founder managing partner d’Agilis advisory. Produire et consommer localement est une tendance internationale qui a commencé à grandir et à s’ériger en rempart contre la vague actuelle de mondialisation. Ces deux aspects sont devenus deux axes fondamentaux pour assurer la croissance économique nationale.
En effet, le Made in Morocco a démontré toute son importance dans le contexte de sortie de crise sanitaire, de relance économique, et de tensions politiques internationales. Assurer une production 100% marocaine, et surtout la consommer, représentent un vrai catalyseur à même d’assurer une dynamique majeure pour l’industrie nationale et le marché domestique. Les opérateurs ont ainsi démontré leur capacité à offrir des produits purement marocains, notamment dans des domaines tels que l’agro-alimentaire, la santé… Les citoyens, pour leur part, sont de plus en plus enclins à consommer local. L’enjeu de la territorialité de la fabrication et de la consommation d’un service ou d’un produit devient crucial, et ne peut se résumer que par un seul label, celui du «Made in Morocco» !
La relation des opérateurs avec le made in Morocco
Ezzohra Samouh, directrice générale d’Afrique Câbles, spécialisée dans la fabrication des batteries Electra et câbles pour la téléphonie, affirme d’emblée qu’il y a quelques années, le Made in Morocco était loin de faire l’unanimité, les acteurs préférant majoritairement les produits importés. «Depuis que j’ai entamé ma carrière professionnelle, j’ai contribué dans plusieurs industries, notamment la pétrochimie. J’ai découvert que mon ancienne perception du produit marocain était complètement fausse.
Au Maroc, nous sommes capables de fabriquer des produits qui répondent aux standards internationaux et nous n’avons donc rien à envier aux acteurs étrangers», assure-t-elle. Selon Ezzohra Samouh, pour faire mieux connaître les compétences industrielles nationales, il faudra surtout agir davantage en termes de communication, sachant qu’il y a «un gap important dans la relation de l’industriel avec le consommateur». Cette situation, elle la vit au quotidien. Ainsi, bien que les batteries d’Afrique Câbles soient reconnues auprès des industriel automobiles, ils ne le sont guère par le consommateur national.
Pour sa part, Adil Douiri, directeur général principal de Mutandis, explique qu’il y a deux dimensions à prendre en considération dans l’approche du Made in Morocco. La première relève de l’émotionnel et la seconde du rationnel. La dimension émotionnelle, c’est simplement le fait d’être fier de son pays et de se dire qu’il n’y a pas de raison qu’il fasse moins bien que les autres. «Émotionnellement, si nous sommes fiers de notre pays, nous sommes intrinsèquement attachés au Made in Morocco, estime-t-il.
De retour au Maroc, après ses études à l’étranger, Douiri assure qu’il a contracté l’habitude d’opter pour des produits marocains par conviction émotionnelle. Quant au côté rationnel, il porte, selon lui, sur une conviction et une responsabilité collectives, partagées entre le gouvernement et le secteur privé (entrepreneurs et consommateurs). En d’autres termes, cette responsabilité collective a pour objectif de créer de l’emploi, de développer le pays et de créer des revenus ainsi que de la protection sociale.
«C’est une sorte de pacte collectif, implicite ou explicite, clamé haut et fort par toute les parties prenantes», assure l’ancien ministre du Tourisme.
De par son parcours de businessman, l’homme a réussi à lancer des marques marocaines à travers son groupe industriel Mutandis. Il était motivé par l’accélération des marques, c’est-à-dire la volonté de développer l’industrie en amont et d’arriver jusqu’au consommateur final. Les marques représentent ainsi l’étape ultime de la possession de la marge et de la création de la valeur ajoutée maximale.
Dans les pays développés, les multinationales sont, en effet, des créateurs de marques. Si elles se séparent de la partie industrielle, elles ne se délaissent jamais de la marque. Ali Seddiki, directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, note qu’il y a effectivement une double perception du Made in Morocco. De par sa mission consistant à défendre et promouvoir le Made in Morocco, et la marque Maroc dans son ensemble, au quotidien, Seddiki parle de retours sur la perception locale de la qualité du Made in Morocco, mais aussi sur la perception extrêmement qualitative des grands groupes internationaux produisant du Made in Morocco.
«Le Royaume dispose aujourd’hui de secteurs industriels de pointe. L’aéronautique est numéro 1 sur le continent, avec des entreprises installées sur place. La notion de qualité dans ce secteur démontre pleinement le rôle que joue le Maroc dans l’échiquier mondial. C’est une fierté que des compétences marocaines œuvrent pour la croissance du pays et exportent des pièces avec zéro défaut», se réjouit-il.