L’UE salue la nouvelle stratégie visant l’humanisation des conditions de détention
Le chef de la section gouvernance de la délégation de l’Union Européenne (UE) à Rabat, Jean-Pierre Sacaze, a salué, vendredi à Rabat, la nouvelle stratégie de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) (2015-2020).
Intervenant lors d’une conférence sous le thème « Le dialogue et la mobilisation pour la réforme de l’arsenal juridique des prisons au Maroc », organisée à l’initiative de l’Observatoire marocain des prisons (OMP), M. Sacaze a souligné que la réforme de la justice a connu des avancées sur le plan institutionnel, à travers la création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et le statut des magistrats, notant que le défi majeur en matière de refonte de l’arsenal juridique repose sur la réforme de la politique pénale visant à renforcer les droits des détenus et mettre en place des procédures alternatives à celles privatives de liberté.
Il a, également, ajouté qu’en vue d’accompagner ces réformes, l’UE a conclu un partenariat avec le Maroc dans le domaine de la justice, à travers un Programme d’appui à la Réforme de la Justice (2015-2020), pour un coût global de 800 millions de dirhams sur cinq ans, précisant que ce programme s’articule autour de quatre axes relatifs au renforcement de l’indépendance de la justice, à l’amélioration d’accès à la justice, au renforcement de la protection judiciaire des droits et des libertés et à la promotion de l’efficience de la justice.
De son côté, le président de l’OMP, Abdellatif Rafoua, a souligné que cette rencontre constitue une plateforme pour formuler des suggestions et des recommandations afin d’élaborer un mémorandum du plaidoyer autour des politiques pénales à même de consacrer les acquis et s’arrêter sur les dysfonctionnements pour promouvoir la justice pénale au Maroc.
Il a, également, indiqué qu’elle aura un grand impact sur l’évolution de la gestion de la chose pénitentiaire et la mise en place d’un système de droit qui répond aux revendications et aux recommandations des militants des droits de l’homme, et garantit les droits de l’ensemble des détenus, outre la promotion des conditions de travail des employés dans les établissements pénitentiaires.
Pour sa part, le directeur du travail social et culturel à la DGAPR, Hassan Hamina, a indiqué que cette rencontre constitue l’occasion de dresser un état des lieux des avancées réalisées par la délégation en la matière, d’améliorer les conditions de détention, de promouvoir l’action des personnes œuvrant dans ce domaine et d’identifier les mécanismes et modalités pour une protection accrue des droits humains et de la dignité des détenus au Maroc.
Il a, dans ce sens, mis en avant la dynamique que connaît ce domaine depuis une vingtaine d’années grâce aux efforts consentis par la délégation pour la réalisation des objectifs escomptés.
Organisée dans le cadre du projet « Pour une réforme du système juridique pénal et carcéral garante de la protection des droits humains et de la dignité des détenus », cofinancé par l’UE, cette rencontre, qui a marqué le coup d’envoi du programme qui sera mené de 2018 à 2020 par l’OMP, a pour objectif de relancer le dialogue avec les différents acteurs concernés et élargir la mobilisation pour une mise en œuvre de la réforme du Code pénal, du Code des procédures pénales et de la loi 23/98 sur les prisons, en adéquation avec le référentiel international.