Maroc

L’écorché vif

Faical Ben, Cinéaste

Son court métrage «Alès» a touché et c’est tout naturellement qu’il remporte la mention spécial du jury court métrage lors du Festival national du film de Tanger. Rencontre avec Faical Ben, un cinéaste au cinéma sincère et profondément humain. Attention, cœur à vif.

Avec sa dégaine d’acteur et son âme de conteur d’histoires, Faical Ben fait partie de cette jeune génération de cinéastes marocains sur lesquels on peut compter. Avec une vision claire, il a su faire une belle proposition cinématographique. Avec ses bagages, il fait des films pour raconter une histoire, nous dire quelque chose. C’est sans doute ce qui a convaincu le jury du court métrage lors de la dernière édition du Festival national du film. Avec «Alès», pour lequel il remporte une mention spéciale, il raconte l’histoire d’Alès qui revient sur son viol, un traumatisme qu’elle porte depuis ses 5 ans. Une proposition cinématographique juste et sincère avec un univers ancré qui dénonce sans juger, qui fait passer des messages. «J’ai eu l’idée de ce film en lisant un article dans le journal qui racontait l’histoire d’un pédophile ayant violé une jeune fille avant de la tuer. Cet article m’a tellement marqué que je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de raconter cette histoire, qui est l’histoire de trop d’enfants au Maroc», confie le jeune cinéaste qui rappelle que 49 enfants sont victimes d’un viol tous les jours. Et les statistiques ne font qu’augmenter. Pour raconter cette histoire, le réalisateur et scénariste use d’ellipses et de métaphores en jonglant sur des beaux moments de complicité et d’innocence avant de nous secouer avec des moments violents, rageants. «Je n’aime pas tout expliquer, j’utilise beaucoup de métaphores et de signes qui parlent d’eux-mêmes comme la tortue qui signifie la lenteur de la justice ou encore la colombe, symbole de paix et d’innocence», continue celui qui s’est donné au cinéma comme on se donne à la vie. Autodidacte, il a trouvé dans le 7e art un moyen d’expression, une soupape. Après des années dans l’armée, une maladie l’empêche de continuer ses fonctions normalement et le contraint à passer du temps chez le médecin. C’est à ce moment là qu’il se réfugie dans l’écriture, l’image. «Je me suis intéressé au montage au départ, à la 3e écriture du film. Ensuite de recherches en recherches, le métier de réalisateur m’a interpellé. J’ai beaucoup étudié, me suis renseigné et j’ai appris». Résultat,  il signe un premier court métrage avec Younes Bouab intitulé «Alter Ego». L’histoire d’un jeune dont la famille l’empêche de vivre sa passion. Une autre façon de se raconter pour le réalisateur, qui propose une partie de lui-même à chacun de ses films. D’ailleurs, pendant la semaine du Festival, Faical Ben ne se contentait pas de défendre son court métrage. Il faisait partie des privilégiés de Méditalents, coaché par le réalisateur de renom et primé à Cannes : Ismaël Ferroukhi pour réécrire leur projet de scénario long métrage. «C’est une chance inouïe. J’ai eu des conseils incroyables et je sens que je prends un autre virage. Travailler avec Ismaël a été une chance», confie le jeune cinéaste qui écrit un film sur les libertés individuelles. Un festival qui a  donné des ailes à Faical Ben, sorti grandi humainement et artistiquement. Boulimique de travail, il vient de terminer le tournage d’un troisième court métrage avant de peaufiner son projet de long métrage. Un talent à suivre de près : «Je ne cesserai jamais ce combat, de continuer à réaliser mes ambitions et d’être ce que je rêve d’être. Ce que je fais aujourd’hui, le cinéma, c’est de l’amour. Le cinéma est une véritable histoire d’amour et elle le demeurera pour toujours». 

 



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