Maroc

L’ABH de Sebou lance une première expérience sur le débit écologique

L’étude relative au débit écologique de l’oued Sebou au niveau du barrage Allal El Fassi vient d’être dévoilée. La dureté de l’eau au niveau du bassin versant du Sebou varie entre 22,1 et 27,5 mg/l, ce qui démontre que cette eau est plutôt dure selon la classification universelle.

Le principal bassin hydrographique au Maroc dispose désormais d’une étude approfondie sur son débit écologique. Les résultats relatifs à cette étude pilote au Maroc viennent d’être dévoilés lors d’un atelier organisé récemment par l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS) et le programme WWF-AESVT Maroc (Partenariat entre le Fonds mondial pour la nature et l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre). Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’une étude pilote destinée à définir le débit écologique au niveau du Barrage Allal El Fassi. Elle représente une étape primordiale vers la collecte de données de base pour les gestionnaires des bassins hydrographiques aux niveaux national, régional et local. «Les rivières du monde entier subissent une transformation rapide due en partie au développement de l’énergie hydroélectrique, à l’expansion agricole, à l’exploitation minière et à l’urbanisation. Comme c’est le cas pour la rivière Sebou, il est rare que des données scientifiques soient disponibles sur les rivières soumises à ces changements», précise Samira El Houat, directrice de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS). Le débit écologique est un outil de gestion intégrée des ressources en eau nécessaire pour assurer une allocation durable de l’eau dans les bassins ainsi que pour le maintien et l’amélioration du bon état de santé des écosystèmes d’eaux douces. Pour Mohammed Fekhaoui, responsable de l’étude hydrologique, «Le Sebou est aujourd’hui le principal bassin hydrographique au Maroc pour lequel il existe une étude approfondie sur le débit écologique.

La réalisation de cette étude a permis de poursuivre le processus de renforcement des capacités autour de ce sujet au Maroc et a contribué à consolider les progrès réalisés par la région pour reconnaître l’importance des écoulements d’eau douce pour les écosystèmes et en répartissant l’eau en conséquence». Pour les sources Ain Laatrous et Ain Laksoub, l’étude a montré que les irrégularités étaient très importantes durant les dix dernières années, contrairement à Ain Skhounate où les irrégularités sont enregistrées durant les dix premières années de la saison d’observation. Par contre, la source d’Ain Al Ouali montre une certaine régularité durant la saison considérée.

Les débits enregistrés au niveau de ces trois sources sont de l’ordre de 225, 1.710, 157 et 120 l/s pour respectivement Ain Al Ouali, Ain Skhounate, Ain Laatrous et Ain Laksoub. Ain Skhounate semble la plus importante de point de vue de ses apports en eaux dans l’oued Sebou. Ces apports moyens des sources additionnés à ceux de l’oued Lihoudi (550 litres/s) donnent un volume de l’ordre de 2.7621/s. Ceci confirme le rôle des apports en eau des sources dans le maintien d’un écoulement d’étiage en aval du barrage favorable à la vie des écosystèmes, particulièrement les sources Am Skhounate et Oued Lihoudi.

La qualité de l’eau
En matière de qualité de l’eau, l’étude a enregistré une dureté de celle-ci au niveau du bassin versant du Haut Sebou qui varie entre 22,1 et 27,5mg/l, ce qui démontre que cette eau est plutôt dure selon la classification universelle. En effet, le gradient de la dureté de l’eau augmente de l’amont vers l’aval durant les deux saisons de prélèvement. Ceci ne pourrait être expliqué que par sa lithologie calcairo-dolométique qui libère les ions carbonatés le long du cours d’eau. L’analyse de l’évolution spatio-temporelle de la concentration des ions du sulfate dans les eaux de surface des trois stations montre une nette influence saisonnière due probablement à l’augmentation de la température. Son maximum (88,47mg/l) a été enregistré à la station 1 durant la saison sèche. Les fluctuations spatiales suivent généralement un ordre croissant.  Par ailleurs, l’analyse de l’évolution spatio-temporelle de la concentration des chlorures dans les eaux de surface des trois stations montre une nette influence saisonnière, soit des valeurs plus importantes lors de la saison sèche par rapport à la saison humide. En ce qui concerne la répartition spatiale, la concentration des chlorures durant la saison humide suit inversement le gradient altitudinal de l’amont à l’aval avec un minimum de 53,25mg/l au niveau de la station Azzaba (station1). Durant la saison sèche, la station de Zawyat Sidi Salem (station 2) enregistre un maximum de concentration des chlorures d’une valeur de 149,1mg/l suivie de la station 2 puis la station 1.


Le bassin en chiffres

Le bassin du Sebou abrite une population de 6,2 millions d’habitants, dont 30% vivent dans la zone de la plaine du Saïss, qui regroupe les villes impériales de Fès, Meknès et une dizaine de centres urbains. La population urbaine, qui est localisée dans 73 villes et centres du bassin, est estimée à 3,7 millions d’habitants tandis que la population rurale est localisée au niveau de plus de 6.000 douars. Le bassin du Sebou dispose d’une économie agricole et industrielle qui contribue de façon importante à l’économie nationale. Cependant, l’irrégularité des précipitations constitue un facteur limitant du développement socio-économique de ce bassin. L’activité économique dudit bassin est marquée par la prédominance de secteurs tels que l’agriculture avec environ 21,4% de la surface agricole utile totale du pays ainsi que l’industrie. Le bassin connaît une activité industrielle très développée. Les unités les plus importantes à l’échelle du bassin sont les sucreries, les papeteries, les huileries, les tanneries, les cimenteries, l’industrie du textile et la raffinerie de pétrole. 


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