Journée économique Maroc-France : Essaouira, carrefour de création de valeur
Un démarrage prometteur pour la Journée économique Maroc-France d’Essaouira ! Objectif : échanger autour du climat d’affaires et des opportunités sectorielles de la ville.
Plus d’une centaine de participants étaient réunis hmercredi 27 octobre, à la Journée Économique Maroc-France d’Essaouira : dirigeants d’une quarantaine d’entreprises dont une dizaine venues de France, représentants de la ville de la Rochelle, personnalités de la ville et région, dont André Azoulay, conseiller de sa Majesté, Adil El Maliki, gouverneur de la province d’Essaouira, Tarik Ottmani, président de la commune d’Essaouira, Yassine Mseffer, directeur général du Centre régional d’investissement Marrakech-Safi et Jean-Pascal Darriet, président de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). Cette dernière a donc organisé une journée économique à Essaouira, sur le thème de la mise en relation d’entreprises. L’objectif visé étant de travailler à la poursuite des avancées majeures, déjà constatées localement, et sur des solutions pratiques répondant aux problématiques issues des nouveaux modèles, tant économiques que relevant des écosystèmes, qui s’agrègent dans la ville carrefour du Sud.
Au menu, des thèmes gravitant autour de la relance économique, ou s’inscrivant dans le cadre de spécialités ou de volontés de dynamisation sectorielle et régionale. Les ateliers du forum ont abordé un large panel de sujets, allant des industries culturelles et créatives, à l’agroalimentaire, en passant par la pêche, les produits du terroir, l’environnement et l’énergie, l’éco-tourisme, la formation et enfin l’innovation. «C’est une satisfaction et un petit orgueil que nous manifestons là parce que nous avions, avec André Azoulay et Adil El Maliki, pris l’engagement, au mois d’avril dernier, de nous retrouver ici en présentiel autour d’une dynamique économique de construction et de redynamisation de l’activité», contextualise Jean-pascal Darriet, président de la CFCIM.
Le choix d’Essaouira n’est donc pas fortuit, mais émane de la volonté des autorités locales et de certains opérateurs économiques. La ville hôte est à la confluence de plusieurs cultures et religions, d’histoires et de festivals qui expriment chacun la volonté de dynamisation de la région et qui capitalisent sur les atouts de la ville. «L’évènement d’Essaouira s’inscrit dans le cadre d’une tournée plus large, qui a démarré il y a quelques semaines à Paris. Cette tournée vise à fluidifier la relation économique entre la France et le Maroc, à travers des points d’ancrage régionaux et des villes emblématiques afin de canaliser les relations économiques et la création de valeur», soulignent les organisateurs. L’enjeu est de participer à la dynamique post-Covid. C’est une première, souligne André Azoulay. «Nous recevons beaucoup d’institutions à Essaouira, rarement autour de l’investissement et de la capacité de la ville à transformer un certain nombre d’essais, que nous avons réalisés ces dernières années, en investissements, en développement dans des secteurs qui restent ici encore marginaux et qui sont pourtant porteurs d’un potentiel exceptionnel ».
Le projet de cité des arts avance
Venus parler business, les participants ont été imprégnés du potentiel culturel de la ville. «Je sais que vous êtes venus parler business, mais la culture est souvent le premier des business. Le patrimoine immatériel est souvent le principal contributeur au PIB de beaucoup de pays développés et industrialisés. Il est lié au partage d’expérience», fait valoir Adil El Maliki, gouverneur de la province d’Essaouira. Le potentiel touristique a aussi été mis en relief. La province compte plus de 400 unités hôtelières. «Malgré la Covid-19, nous avons assisté à la création de plus de 1.000 lits supplémentaires.
Les réceptifs hôteliers de la province ont enregistré cet été plus de 40% de taux d’occupation, grâce au tourisme national», explique le gouverneur. En janvier 2020, a été signée la convention de mise en place de la cité des arts et de la culture, qui sera le navire amiral de toutes les actions à entreprendre pour mettre en valeur l’art, l’histoire et le patrimoine de la ville. «Ce navire amiral permettra de créer une industrie culturelle autour de la ville d’Essaouira, d’enclencher des leviers supérieurs, et de créer de la valeur», explique Adil El Maliki. Pour ce faire, une société de développement local est en cours de création. Cette dernière permettra à cette cité des arts de fonctionner. «Dans les prochaines semaines, se tiendra son premier conseil d’administration», annonce El Maliki. Suite à un appel à manifestation d’intérêt pour le développement de la station écotouristique de Sidi Kaouki, située à 26 km d’Essaouira, les autorités se disent surprises de la forte affluence. En effet, le site va se transformer en véritable station axée sur l’écotourisme et la mobilité douce. Le projet comprend 54 lots pour créer de l’hébergement, de la restauration et de l’animation.
«Nous avons été surpris du succès qu’à connu le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt. Nous nous attendions à voir une dizaine de promoteurs intéressés. 300 personnes se sont inscrites sur le site, une cinquantaine d’autres ont déposé leurs dossiers, et une trentaine ont été présélectionnées… Et beaucoup ont «râlé» ! De par mon expérience, quand les gens râlent, cela veut dire qu’il y a du succès », explique Adil El Maliki.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO