Maroc

Investissement : Settat cherche un nouveau positionnement

La Fondation Attijariwafa bank a organisé, jeudi dernier, une rencontre pour mettre en avant les atouts économiques et les pôles de compétences de Settat-Berrechid.

Le 3 mars à l’ENCG Settat, la capitale de la Chaouia cherchait de nouveaux investisseurs pour rejoindre Tavex, Leoni, Roca, Scania et autres entreprises. L’ambition est aujourd’hui de relancer les investissements industriels, agricoles et touristiques. Vue la compétition au sein de la région, ce pari est loin d’être gagné.

Potentiel
Settat et Berrechid totalisent à eux deux 57% de la superficie de la région et 16,3% de la population de Casablanca-Settat (1,2 million d’habitants). Settat est un leader du secteur primaire dans la région. Elle produit à elle seule 21.000 tonnes de viandes rouges et 71 millions de litres de lait. Settat abrite plus de 380 unités de production de volailles constituant 24% de la production nationale. Dans le secteur secondaire, les deux provinces de Settat et Berrechid réalisent que 8% de la production industrielle de la région Casablanca-Settat. En termes de chiffre d’affaires (CA), les deux provinces pèsent 7% du CA industriel régional. En nombre d’emploi, les deux provinces représentent 9%. Entre 2010 et 2015, l’industrie a accaparé 50% des investissements de la région (voir graphique). Le tourisme et les services arrivent en troisième et quatrième positions, mais demeurent le parent pauvre de la région. Dans ces deux secteurs, les besoins sont importants. Le Centre régional d’investissement (CRI) de Casablanca-Settat avait mené une étude pour définir le potentiel et le positionnement territorial de deux provinces. Il ressort que les activités chimie/parachimie, agroalimentaire et automobile disposent d’atouts «forts». Idem pour l’activité logistique et commerce et service. Seul bémol pour ces deux secteurs, un «faible» positionnement territorial. En revanche, le tourisme dans la région a des atouts «moyens». Dans l’ensemble, Settat et Berrechid restent des territoires à investir pour des opérateurs économiques. Le CRI a d’ailleurs identifié des opportunités dans des divers secteurs, des propositions basées sur le potentiel de cette région.

Opportunités
Settat est une ville universitaire par excellence. L’Université Hassan 1er accueille 26.000 étudiants au sein de ses huit établissements. À cela s’ajoutent des pôles de formations professionnelles. Dernier centre en date, le pôle d’excellence dans les métiers du BTP avec un effectif à terme de 1.400 techniciens. D’un côté, ce potentiel offre un bassin de main-d’œuvre qualifiée, et de l’autre côté ces étudiants sont en attente d’une offre de services adaptée à leurs attentes. «L’investissement dans les résidences universitaires est la priorité. C’est un créneau porteur pour l’augmentation de la capacité d’hébergement estudiantine», suggère Abdellah Chater, directeur du CRI. Pour l’agriculture, le CRI a identifié une première opportunité. «La réalisation d’un agropole est prioritaire pour la mise en valeur des produits de terroir issus de l’agriculture et le développement des industries du secteur, ainsi que la mise en place d’un abattoir moderne pour les viandes rouges», précise Chater. Settat offre également, au secteur logistique, des possibilités de développement. Les deux provinces ont une excellente position géographique et une inter-connectivité avec les autres régions du royaume (dessertes autoroutières et ferroviaires). Le potentiel de foncier industriel devrait drainer des investisseurs en logistique. À court terme, 541 lots doivent voir le jour. La dernière opportunité à saisir pour les investisseurs est relative au secteur du commerce. La situation à Settat est marquée par l’absence de plateformes de distribution structurées (grandes surfaces…). À l’exception de deux enseignes de distribution, l’une à Settat et l’autre à Berrechid, les deux provinces représentent des marchés à saisir. Le CRI propose de doter ce territoire de grandes surfaces de distribution. Une proposition basée sur le ratio qu’un centre commercial est viable dans des villes de 500.000 habitants et plus. Chouaïb Halifi, romancier et enfant de Settat, a été invité en clôture de cette conférence à réagir aux différents exposés : «Settat et Chaouia en général ne sont pas que le grenier du Maroc. Ce territoire a une histoire et des spécificités. Le succès de tout projet d’investissement dans la région doit prendre en compte cette donnée», conclue l’auteur du roman Le temps de Chaouia.

Mohamed El Kettani
PDG du groupe Attijariwafa bank

La dynamique d’investissement dans des projets structurants que connaît actuellement l’axe Settat-Berrechid jette les bases d’un développement pérenne et équilibré, créateur d’emplois durables. Je pense notamment aux parcs industriels et à la zone logistique qui sont en train de voir le jour.

Mustapha Bakkoury
Président de la région Casablanca-Settat

Chaque territoire de la région ayant ses propres caractéristiques et spécificités, toutes les provinces de la nouvelle région se doivent de mobiliser leurs potentialités et leurs atouts pour une meilleure contribution au développement de la région. Ainsi, grâce à la jonction des efforts et à la synergie de tous, très peu de choses deviennent impossibles à réaliser.

 



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