Investissement privé : l’embellie est avérée
Les avancées réalisées en matière d’investissement privé suscitent le satisfecit du gouvernement. Et à en croire le département en charge de l’investissement, une embellie est annoncée pour l’année 2024. Toutefois, pour ce qui est de la réforme des CRI, le manque de compétences appropriées pose problème. Une lacune à laquelle le ministère délégué tente de remédier.
Le bilan des investissements privés suit une trajectoire ascendante. C’est ce qui a été affirmé par le ministre délégué chargé de l’Investissement, Mohcine Jazouli, lors d’une plénière au Parlement. En effet, les estimations indiquent que près de 200 milliards de dirhams ont été mobilisés au cours des années 2022 et 2023.
Pour Jazouli, ces réalisations restent en phase avec les objectifs fixés en matière d’investissement, d’autant plus que les indicateurs pour l’année 2024 et les années suivantes s’avèrent positifs.
A ce sujet, il convient de noter que les estimations reposent sur les rapports mensuels du ministère des Finances ainsi que les chiffres officiels publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), relatifs à la formation brute de capital fixe (FBCF), en attendant de disposer de l’Observatoire national de l’investissement, lequel sera à même de fournir les statistiques et les indicateurs relatifs à l’investissement et au climat des affaires.
Investissement privé
Cependant, lors des cinq réunions tenues, le Comité national des investissements a approuvé des projets d’une valeur de 173 MMDH, lesquels permettront de créer près de 100.000 emplois. Il est important de souligner que les travaux de construction ont d’ores et déjà démarré pour 82% de ces projets.
En outre, la situation des investissements directs étrangers s’est améliorée au début de l’année 2024, atteignant des niveaux record. S’agissant de l’atteinte de la complémentarité entre l’investissement public et privé, le ministre délégué a souligné que les investissements publics sont essentiels pour stimuler l’investissement privé, notamment dans les domaines des infrastructures et de l’énergie, afin d’améliorer la compétitivité et l’attractivité de toutes les régions pour les investissements.
Dans ce cadre, le ministère a élaboré une stratégie nationale pour le développement des investissements privés à l’horizon 2026, selon les dimensions régionales et sectorielles, avec une approche convergente entre tous les acteurs des secteurs public et privé, tant au niveau central qu’au niveau régional, afin de les mobiliser autour d’objectifs communs en matière d’investissement privé, et également pour garantir la cohérence avec les investissements publics programmés.
RH, le point noir
Quant à la réforme des centres régionaux d’investissement, Jazouli a rappelé qu’une nouvelle vision multidimensionnelle est en cours d’élaboration. Cette dernière permettrait aux CRI de superviser l’ensemble du processus d’investissement.
L’objectif est de faire de ces centres une référence en matière d’investissement au niveau régional, ainsi que des acteurs clés dans la promotion des atouts régionaux. Il est également question de les transformer en moteurs de développement de l’investissement et d’amélioration du climat des affaires et de les établir comme centres de solutions garantissant la mise en œuvre des projets à toutes les étapes. Pour y arriver, il s’avère nécessaire de réviser le cadre juridique de ces centres.
Dans ce sens, le ministre délégué a souligné que des progrès sont en cours. Il s’agit aussi de repenser le positionnement des centres au niveau régional, d’établir une feuille de route en harmonie avec les objectifs d’investissement et de fournir les ressources matérielles et humaines nécessaires à ces centres. Et c’est là que le bât blesse.
En termes de compétences qualifiées, le ministère évalue les besoins de chaque centre et renforcera ces ressources en termes de nombre, ainsi que leurs capacités, pour une efficacité et une productivité accrue, notamment en ce qui concerne le traitement des dossiers d’investissement. Par ailleurs, dans la perspective de faciliter et d’encourager les investissements dans les zones reculées, la stratégie gouvernementale priorise la répartition équitable des investissements afin de faire de chaque région un moteur de développement économique et social.
Pour rappel, les projets sur lesquels travaillent les secteurs gouvernementaux permettent de diriger des investissements publics importants vers toutes les régions du Royaume, stimulant ainsi l’investissement privé productif et créant des emplois.
Parallèlement à la mise en œuvre de la nouvelle charte de l’investissement qui offre des incitations significatives, le gouvernement a augmenté les investissements publics en dépit de la conjoncture difficile. Il a également lancé des projets d’infrastructure de classe mondiale, et poursuivi les stratégies sectorielles ambitieuses.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO