Maroc

Indice de développement humain : le Royaume gagne 3 places

Bonne nouvelle. Le Maroc a grimpé de trois rangs dans le classement mondial de l’Indice de développement humain (IDH), passant du 123e rang en 2021 au 120e en 2022. C’est notamment ce que vient de révéler le dernier rapport du PNUD sur le développement humain (2023-2024) sous le thème : «Sortir de l’impasse. Repenser la coopération dans un monde polarisé».

Le dernier rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) classe le Royaume au 120e rang mondial en termes d’indice de développement humain (IDH). Un ranking qui traduit notamment une progression de 3 points comparativement au classement 2022. En d’autres termes, ce nouveau score indique que le Maroc a progressé dans les trois critères sur lesquels se base l’IDH, à savoir l’espérance de vie à la naissance, le nombre d’années de scolarité et le RNB (revenu national brut) par habitant.

Une évolution positive
Dans son analyse du rapport du PNUD, publiée récemment par Omega Center :
Economy & Geopolitics Researches, présidé par Samir Chaouki, ancien patron d’Horizon Press, l’ex-ministre de l’Emploi, Abdeslam Seddiki, indique que l’IDH Maroc a augmenté régulièrement durant la période 1990-2022, excepté en 2020 où il a connu une légère diminution. Il retrouve en 2021 son niveau de 2019 contrairement à beaucoup de pays de son groupe.

Néanmoins, Seddiki estime que cette évolution positive de l’IDH n’aboutit pas forcément à l’amélioration régulière du classement. Au contraire, cette période a notamment enregistré une évolution erratique faisant que le classement varie entre le 134e rang en 2017 et le 112e en 1994, 1998 et 1999.

D’autre part, l’ex-ministre précise que, d’après les données du rapport du PNUD, le Maroc a enregistré un taux de croissance annuel moyen de son IDH de 1,40% durant la période 1990-2022, contre un taux moyen de 0,65% au niveau mondial, 0,95% à l’échelon des pays en développement, et 0,77% au niveau des pays arabes. Toutefois, le même taux a connu une «croissance décroissante» d’une période à l’autre : 1,6% entre 1990-2000, 1,41% entre 2000-2010 et 1,21% entre 2010-2022.

Champion de l’espérance de vie
Le Maroc a enregistré un IDH de 0,698, pratiquement le même que celui des pays en voie développement qui est de 0,694. Il n’empêche qu’en termes d’indicateurs de cet indice, des différences subsistent. Ainsi, le Royaume est champion en matière d’espérance de vie, avec une moyenne de 75 ans contre 70,5 ans dans l’ensemble des PVD.

Concernant les deux autres indicateurs, la donne change. De fait, le nombre d’années de scolarité est supérieur dans les PVD à celui du Maroc, soit respectivement 7,6 et 6,1. Il en est de même pour le RNB par habitant. Ce dernier est notamment de l’ordre de 11.125 dollars dans les PVD contre seulement 7.900 dollars au Maroc.

Or, «l’un des enseignements majeurs à tirer de ces comparaisons c’est qu’à chaque fois que le Maroc investit sérieusement dans un domaine donné, tel est le cas de la généralisation du vaccin à l’ensemble des nouveau-nés, les résultats ne tarderont pas à apparaître. Par contre, le fossé se creuse avec les pays comparateurs au niveau de l’éducation et de la création de richesse», indique Abdeslam Seddiki dans son analyse.

Un monde dans l’impasse
Par ailleurs, au niveau global, le rapport du PNUD alerte sur le fait que le monde est actuellement «bloqué» dans une impasse, et ce, pour une série de raisons. En premier lieu, les inégalités croissantes en matière de développement entre les pays riches et les pays pauvres, des inégalités aggravées par la crise covid. Ensuite, le recul de la démocratie constatée dans les pays développés. Si 9 personnes sur 10 affichent toujours leur soutien indéfectible à l’idéal de démocratie, en revanche le nombre de personnes qui soutiennent des dirigeants susceptibles de saper cet idéal a dépassé la moitié de la population mondiale.

Le rapport onusien fait également état de l’évolution dangereuse, à travers la planète, d’individus présentant des niveaux élevés de tristesse, de stress et d’inquiétude. Autre raison évoquée, l’impossibilité de réaliser les ODD (Objectifs de développement durables) et les engagements de l’Accord de Paris en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Pour «sortir» de cette impasse mondiale, l’ancien ministre propose notamment trois pistes. Premièrement, la mise en place d’une architecture des biens publics mondiaux adaptée au XXIe siècle, qui serait le troisième volet de la coopération internationale, venant compléter l’aide au développement centrée sur les pays les plus pauvres et l’aide humanitaire pour les situations d’urgence. Deuxièmement, baisser les températures et lutter contre la polarisation qui empoisonne pratiquement tout ce qu’elle touche et entrave la coopération internationale. Troisièmement, combler les déficits de capacité d’agir, qui s’expliquent en partie par la divergence entre ce que les sociétés croient possible ou probable et ce qui est objectivement possible. Des déficits qui se manifestent également dans la mesure où la moitié des personnes dans le monde déclarent n’avoir pas ou peu de contrôle sur leur vie, et plus des deux tiers estiment n’avoir que peu d’influence sur les décisions prises par leur gouvernement.

Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ÉCO


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