Maroc

Huiles de table : des hausses de prix inévitables

L’année 2022 a débuté dans un contexte d’incertitudes marqué par les tensions géopolitiques, en particulier la crise ukrainienne, les risques climatiques sur les produits agricoles et la poursuite de la pénurie des conteneurs. Cette situation exacerbe les cours des matières premières, notamment ceux du soja et du palme, qui ont doublé en l’espace de 18 mois. Rien que ça !

Les prix de l’huile de table vont très certainement continuer à connaître d’importantes progressions dans les jours, semaines et mois à venir. Et pour cause, la matière première, qui est importée à 98% au Maroc, et dont les cours connaissent une inflation sans précédent. En effet, les cours des matières premières (maïs, soja et palme) sont passés de 800 à 1.600 USD, variant ainsi du simple au double, en à peine 18 mois (depuis début 2021) ! Le prix de l’huile de table a, dans ce sillage, doublé sur la même période, sachant que plusieurs raisons expliquent cette flambée sans précédent.

Sécheresse dans les principaux pays producteurs
Selon le ministère de l’Agriculture américain (USDA), la sécheresse que connaît la région sud-américaine a entrainé des niveaux de récoltes plus modestes qu’à l’accoutumée. En effet, la faible pluviométrie des derniers mois a impliqué des rendements agricoles moindres. D’où une révision à la baisse, par l’USDA, dans son rapport Wasde, de ses prévisions de la production de soja du premier producteur mondial, le Brésil, laquelle n’a pas dépassé les 134 millions de tonnes en février, (soit -5 millions par rapport aux prévisions de janvier). À noter que la récolte avait déjà connu une première baisse de 5 millions, le mois dernier. Dans ce sillage, l’USDA a revu en baisse ses prévisions relatives à la production de l’Argentine (-1,5 million à 45 millions de tonnes) et du Paraguay (-2,2 millions à 6,3 millions de tonnes). De quoi suffire à faire s’envoler les cours du soja et du maïs, dans un contexte de forte demande mondiale des huiles végétales. À titre d’exemple, le prix du boisseau de soja (environ 27 kg), pour livraison en mars, a progressé de 1,64%, à 15,9475 dollars, contre 15,6900 dollars la veille.

Fortes inquiétudes sur l’approvisionnement
Les craintes relatives à l’approvisionnement mondial, depuis la Malaisie, sont à l’origine du bond, constaté en 2021, du prix de l’huile de palme qui a renchéri de plus de 30%. À cela s’ajoutent les tensions liées aux restrictions annoncées en janvier, du côté de l’Indonésie, qui ont encore renforcé les incertitudes sur le commerce mondial. Au point que le prix mondial de référence de la tonne d’huile de palme brute sur le Bursa Malaysia dérivatives exchange, a culminé à 1.347 $, lundi 31 janvier dernier. Un cours record qui est en hausse de près de 238,81 $ par rapport au cours de clôture de fin décembre. Cette envolée est, indéniablement, la résultante des différentes annonces de l’Indonésie, numéro un mondial, aussi bien sur le plan de l’offre que de la consommation, qui a imposé aux exportateurs de livrer 20% de leurs cargaisons sur le marché domestique pour lutter contre la flambée des prix de l’huile de cuisine. Il faut préciser, en effet, que le premier producteur mondial d’huile de palme a considérablement baissé ses exportations pour privilégier le marché domestique.

Problèmes d’acheminement
Il est fort probable que la crise du fret maritime se poursuivra encore un certain temps. De fait, le CyclOpe, cercle de réflexion sur les ressources naturelles, n’entrevoit pas de «signe d’amélioration». D’ailleurs, «11,5 millions de conteneurs étaient en attente dans les 13 plus importants ports de la planète, début janvier», selon le même rapport.

Les prix du carburant ne cessent de grimper
Amorphe en période de crise du Covid-19, le marché a repris des couleurs. Il est, en outre, dopé par les besoins croissants en biocarburants, du fait du cours très élevé du pétrole.

La demande mondiale explose
La consommation d’huile de table est en augmentation exponentielle. La demande mondiale, qui n’a jamais été aussi forte, est étroitement liée à la démographie des pays émergents et aux modes d’alimentation pratiqués par leurs habitants. La Chine, par exemple, a vu sa consommation tripler.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO


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