Maroc

H1N1. Là où le discours officiel a failli

Jusqu’au moment où sont rédigées ces lignes, les statistiques officielles, recensant les victimes du virus H1N1, comptabilisent 11 décès à travers le territoire national. 

En deux semaines, alors que l’on croyait le cauchemar de la grippe porcine bien enterré, un décès, puis deux… Onze vies ont été perdues, parmi lesquelles des enfants. 

C’est que les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants sont les profils les plus vulnérables à ce virus qui défraie la chronique durant les derniers jours.  

Sur les réseaux sociaux, dans les foyers des Marocains… l’on ne parle plus que de ce sujet. 

En fin de semaine dernière, la panique était telle que nombreux ont été les parents à avoir préféré priver leurs enfants d’école pour ne pas courir le risque d’une éventuelle contamination. Dans les espaces publics et professionnelles, les regards suspicieux sont lancés à toute personne grippée ou frissonnante. 

Le chef de gouvernement et le ministre de la Santé ont souhaité apaiser les esprits. Ils s’évertuent depuis des jours à assurer que la situation épidémiologique au Maroc demeure « normale comparativement aux années précédentes».

Mais, justement, combien de cas ont été enregistrés durant les années précédentes? Plusieurs recherches mènent vers l’impasse: il n’y a aucune donnée disponible sur d’éventuels cas de H1N1 au cours de la dernière décennie. Aucune annonce officielle, non plus, sur la détection de cas de contamination durant cette même période. 

Il y a 10 ans, le virus A/H1N1 représentait un risque de pandémie mondiale et avait fait des milliers de morts de par le monde. En cette période de grande menace, le Maroc avait enregistré trois décès. Si, aujourd’hui aux yeux du gouvernement, la situation n’est guère plus préoccupante que les précédentes années, faut-il comprendre que le H1N1 a continué à sévir durant cette période, sans qu’une communication officielle ou des actions de sensibilisation portant sur ce virus ne soient déployées? 

La question de la cohérence du discours officiel se pose. Et cette lacune devient d’autant plus problématique que le gouvernement insiste, depuis les premiers cas ont été enregistrés, sur la nécessité de la vaccination. Lorsque la sensibilisation ne concerne que la grippe saisonnière, et que le risque de H1N1 n’est à aucun moment évoqué, il est compréhensible que de nombreux citoyens ne voient pas l’utilité de se ruer sur les vaccins, jusqu’à ce qu’ils apprennent que finalement, la menace a continué à peser et que le virus n’est jamais parti bien loin. 

Mais il faut reconnaitre que la communication a été efficace d’un autre côté, la sensibilisation a commencée dés l’apparition du virus, et les information au sujet de la médication et sur vaccin a été très tôt relayée. La ciommunication est présente, et efficace, mais l’effort doit encore être fait sur comment l’exprimer. 


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