Maroc

Fès : Guerre entre les médecins du privé et ceux du public

Le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL) de la ville de Fès hausse le ton contre ses confrères du secteur public. Il a désigné un «détective privé» pour confirmer les «dépassements flagrants» constatés par les médecins spécialistes dans le cadre du temps partiel aménagé (TPA).

C’est une véritable guerre que se livrent les médecins du secteur privé et ceux du public à Fès. Les premiers, qui reprochent aux seconds des «dépassements flagrants», ont désigné un «détective privé» pour constater, selon eux, le non-respect par les médecins spécialistes du public des conditions d’exercice du temps plein aménagé (TPA) autorisé par la loi 131-13. Ils ont aussi organisé un sit-in devant le bureau du Conseil régional des médecins à Fès. «Nous assistons aujourd’hui à une concurrence déloyale de la part des enseignants-chercheurs qui exercent dans le secteur public. Ces derniers dépassent largement le temps qui leur est octroyé par la loi dans le cadre du TPA et s’adonnent au noir», précise Omar Bouzghiba, secrétaire général du Syndicat régional des médecins du secteur libéral (Fès-Meknès).

Les médecins du secteur privé expliquent ce désordre par le manque de contrôle exercé par le ministère de tutelle. «Aujourd’hui, on a constaté que l’hôpital n’est plus un lieu de prestation médicale, mais un espace de recrutement de malades pour les cliniques. De plus, nous avons recensé plusieurs réclamations des RAMEDistes qui ne trouvent plus personne à l’hôpital pour les soigner», accuse le secrétaire général. En guise de réponse à ces accusations, le Syndicat national de l’enseignement supérieur au Maroc (SNESup-Maroc), représenté par des professeurs du CHU Hassan II de Fès, a organisé une rencontre de presse. «Les dépassements ne concernent pas seulement le secteur public, mais également celui privé. C’est le ministère de tutelle qui doit intervenir et non les médecins privés. En effet, la loi 131-13 relative à l’exercice de la médecine a été élaborée pour répondre au cahier revendicatif des médecins du secteur public afin de faciliter leur mission», explique Mohamed Khatouf, secrétaire général du SNESup. Et d’ajouter: «Selon cette loi, les médecins du secteur public peuvent intervenir dans les structures privées de santé, et ce, selon les mêmes règles que celles fixées par la décision conjointe N°14876 du 7 septembre 2015 signée par le ministère de la Santé et les médecins/enseignants-chercheurs. Autrement dit, il y a une extension du régime du TPA à l’ensemble des médecins du secteur public qui pourront ainsi travailler deux demi-journées par semaine dans les structures privées de santé».

Cette décision a été prise en dehors de toute concertation avec les médecins du privé, qui avancent plusieurs autres arguments pour défendre leur position. Le Syndicat national des médecins du secteur libéral estime ainsi que cette décision a engendré «des répercussions néfastes sur la pratique de la médecine en général au Maroc et sur la qualité des prestations fournies aux citoyens». «C’est une aubaine pour certaines cliniques à Fès qui n’hésitent pas à les faire travailler au noir à des tarifs inférieurs à ceux pratiqués par les médecins privés», accuse le représentant du syndicat.


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