Fabricants de peinture: MHE prend une décision qui va changer des choses
Les professionnels et fabricants de peinture ont été officiellement informés de la décision, lors d’une réunion tenue au siège du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique. Ils ont l’obligation de retirer, de façon définitive, du marché tous types de jetons d’ici le 30 avril prochain. Sinon, ils encourent de lourdes sanctions.
Au grand bonheur du consommateur, les professionnels et fabricants de peinture ne vont plus recourir aux jetons pour vendre leurs produits ! La pratique, qui dure depuis plus de 15 ans, vient d’être officiellement prohibée par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, qui les a réunis, lundi 22 mars au siège de son département à Rabat, pour les informer de cette mesure à laquelle il ont tous accepté de se conformer.
De quoi s’agit-il ? C’est que d’ici le 30 avril prochain, tous les professionnels et fabricants de peinture de bâtiment devront retirer du marché tous types de jetons de façon définitive. C’est-à-dire qu’aucune trace de tickets, tickets à gratter, points de fidélité, cartes de fidélité, carte à points, applications informatiques, QR code, etc., ainsi que du programme d’intéressement ou de fidélité lié à la vente de la peinture, qu’il soit destiné au peintre, au revendeur ou autres, et ce, quelle que soit la forme, ne doit subsister sur le marché au-delà de cette date. Faute de quoi, des sanctions seront appliquées aux contrevenants.
D’ailleurs, pour mettre à exécution «sa menace», le ministère a d’ores et déjà mis en place un dispositif de contrôle qui sera déployé au niveau des usines, des circuits de distribution et à l’import pour veiller au respect de l’arrêt de cette pratique. Selon le ministre, «il est inadmissible que ce genre de pratique, conduisant au renchérissement du prix au détriment du citoyen et en violation flagrante des lois en vigueur sur la protection du consommateur, de la liberté des prix et de la concurrence, continue à sévir sur le marché national au nom de la concurrence». En effet, rappelons que cette pratique, consistant à échanger un jeton ou ticket introduit dans le pot de peinture contre une somme égale au nombre de points qu’il contient et dont la valeur peut dépasser 100 dirhams, bénéficie uniquement à l’artisan peintre, puisque le prix (du pot) est supporté dans sa totalité par le consommateur.
Son interdiction s’inscrit dans le cadre des mesures édictées par la loi n°31-08 pour la protection du consommateur et de la liberté des prix et de la concurrence, mais également dans celles édictées par le Code pénal marocain dont l’article 339 stipule que «la fabrication, l’émission, la distribution, la vente ou l’introduction sur le territoire du royaume de signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies, ayant cours légal, est punie de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500 à 20.000 dirhams». À signaler que cette interdiction a fait l’objet d’un avis public émis par le ministère, lundi 22 mars 2021. Ceci, au grand bénéfice du consommateur, puisque les peintres ne vont plus acheter de pots de peinture parce qu’ils y trouvent un intéressement. Ils se tourneront désormais vers les produits de meilleure qualité pour sublimer leur travail et satisfaire au mieux leur client.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco