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Enseignement supérieur. Les chantiers prioritaires de l’agence d’évaluation

C’est une rentrée très chargée qui s’annonce pour l’Agence nationale d’évaluation et d’assurance qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (ANEAQ).

De part ses missions qui lui sont dévolues par la loi 80-12, l’agence nationale d’évaluation devra entamer un virage décisif durant cette rentrée 2019-2020. La mise en œuvre de la vision de la réforme du système éducatif doit en effet respecter les conditions posées par l’agence, qui a la lourde responsabilité de veiller à la qualité des performances académiques et institutionnelles du système de l’enseignement supérieur. En ligne de mire durant cette rentrée figure plusieurs axes d’investigation qui seront contenus dans les audits de performance mais aussi l’évaluation des filières de formation en vue de l’obtention ou du renouvellement des accréditations. Le vaste domaine de la coopération universitaire devra également être prioritaire au même titre que le diagnostic des dossiers d’équivalence des diplômes.

De nouveaux paramètres d’évaluation
C’est le principal fait marquant durant cette rentrée pour l’ANEAQ qui devra tester de nouvelles formules d’évaluation. L’exigence pour la planification pluriannuelle devra pour sa part servir de base d’évaluation, notamment les critères retenus pour nouer des partenariats. La participation des partenaires régionaux aux instances de gouvernance de l’université reste aussi posée avec acuité malgré la présentation d’un rapport annuel devant le conseil de la région ainsi que la création de diplômes d’université qui répondent beaucoup mieux aux besoins spécifiques de chaque région. En plus de la création d’observatoires régionaux pour l’adéquation des enseignements supérieurs à l’environnement économique de chaque région, la prise de participation dans des entreprises innovantes et la création d’entreprises filiales spécialisées dans les activités de RD doivent également se multiplier durant la prochaine rentrée. Il s’agit essentiellement de l’élargissement des missions de l’université à l’expertise, à la formation continue et à la valorisation des produits de la recherche dans l’optique d’une diversification des sources de financement de l’université. Les plans de développement des universités, tracés annuellement, devront aussi s’aligner sur les objectifs tracés par la vision 2030.

Formation professionnelle, une vaste opération d’accréditation
Les établissements de la formation professionnelle privée devront être en tête de liste des préoccupations de l’agence. Il est à noter qu’une nouvelle composition des jurys d’examen a été opérée au sein des établissements en vue de veiller à la bonne gestion du système d’évaluation, qui devra faire l’objet d’une analyse de la part des experts de l’agence. La priorité sera accordée au perfectionnement du corps formateur et sa certification ainsi qu’à la poursuite du processus d’ingénierie de formation dans les secteurs stratégiques. Les objectifs tracés à l’occasion de la finalisation du nouveau programme d’accréditation concernent aussi le contenu de la formation avec des modules dédiés aux soft skills qui seront priorisés, à côté de la hausse de l’offre de formation relative à la modernisation des outils de gestion et la réorganisation des entités régionales. Il est à rappeler que l’opération d’accréditation devra accorder aux établissements concernés des reconnaissances pour les 5 prochaines années. Le nombre total des établissements concernés dépasse 400 établissements alors que l’effectif des stagiaires dans ces établissements accrédités représente plus de 50% de l’effectif de la formation professionnelle privé.


 L’employabilité en tête des indicateurs surveillés

À partir de cette rentrée, les établissements de l’enseignement supérieur seront dans l’obligation de mettre en place des observatoires qui «analysent les bassins de recrutement potentiels et qui mesurent le degré de compatibilité des formations avec l’environnement socioprofessionnel», indique la liste des références qui devront entrer en vigueur en matière d’évaluation. Le seuil d’insertion des lauréats devra quant à lui être déterminé via des sondages qui seront réalisés. Pour le suivi de l’employabilité des lauréats, les établissements doivent impérativement disposer de «cellules d’interface chargées d’assister les lauréats en matière d’intégration professionnelle et de conclure des conventions pour l’accueil des stagiaires». Le pilotage stratégique des instituts d’enseignement supérieurs sera quant à lui le prélude de l’application de l’ensemble des procédures mais des correctifs qui peuvent être apportés «dans le cas de dysfonctionnements ou de non adéquation entre les moyens et les objectifs tracés», selon la nouvelle grille d’évaluation.



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