Maroc

Enseignement : la prolongation de l’année scolaire inquiète les parents

Après une rentrée sous haute tension, on se dirigerait vers une prolongation de l’année scolaire en cours. De quoi inquiéter des parents d’élèves.

De nombreuses rumeurs circulent sur une possible prolongation de l’année scolaire jusqu’au mois de juillet. Un haut responsable de l’Association des parents d’élèves du Maroc tente de rassurer à ce propos et affirme que, jusqu’ici, aucune déclaration officielle, verbale ou écrite, n’a émané des autorités pour confirmer ou infirmer ces rumeurs. Ledit responsable appelle les parents à rester sereins et souligne que dans tous les cas, s’il devait y avoir du nouveau à ce sujet, les parents seraient les premiers à en être informés. Et le cas échéant, tous les élèves ne seraient pas concernés.

Cependant, selon nos informations, certains établissements du privé exigent d’ores et déjà le règlement de la mensualité de juillet, ce qui laisse supposer la poursuite des études au-delà de la période habituelle de fermeture des classes. Si certains parents sont sceptiques, c’est que l’année scolaire, qui a subi un retard cette année, a vu son processus normal chamboulé par Omicron, faisant rejaillir les craintes sur la qualité de l’enseignement et l’équilibre de l’apprentissage.

Certains parlant même de risque de dégradation de la qualité de l’enseignement et du bien-être des apprenants. Alors que, pour l’heure, la tutelle se garde de se prononcer sur le sujet, les doutes et les craintes ne manquent pas de ressurgir. D’autant plus que tout n’est pas rose dans le modèle de l’école marocaine, loin s’en faut !

La durée de la scolarité déjà réduite

Comme le soulignait la Banque mondiale (BM) dans un rapport de 2020, le Maroc peinait, déjà avant la crise sanitaire, à maintenir le cap du 4e Objectif de développement durable (ODD) visant à assurer à tous l’accès à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

En 2019, explique la BM, 66% des enfants marocains âgés de 10 ans n’étaient pas capables de lire et comprendre un texte simple, soit un pourcentage inférieur de 2,5 points à la moyenne régionale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et de 10,7 points à la moyenne des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Pire encore, lit-on dans le document, en 2018, les années de scolarité des élèves marocains, corrigées en fonction des acquis, étaient estimées à 6,2 années.

Autrement dit, en procédant à un ajustement du nombre d’années effectives de scolarisation par rapport au volume des acquis, on constate que la durée effective de la scolarité au Maroc était en moyenne inférieure de 4,4 ans au nombre d’années réelles.

Ces chiffres reflètent la crise des apprentissages que traverse le pays et l’urgence de résorber les lacunes du système éducatif, afin de doter les élèves des compétences fondamentales nécessaires pour s’insérer à l’âge adulte dans la société et l’économie.

Un système éducatif en crise

Avant même cette étude, le CESE alertait déjà sur le fait qu’à l’instar de nombreux pays en voie de développement (PVD), le système marocain d’éducation et de formation, sous sa forme classique, est en crise, et sa contribution à la croissance et au développement est faible, en dépit du volontarisme incontestable de l’État et du poids des investissements consentis. Résultat, la moindre rumeur est souvent source d’inquiétude pour de nombreux parents.

Pour rappel, après un premier report, les cours de l’année scolaire 2021-2022 ont démarré le 1er octobre dans les établissements publics et privés, selon le mode d’enseignement présentiel. La rentrée s’était faite dans le respect du protocole mis en place en collaboration avec le ministère de la Santé, afin de garantir la sécurité sanitaire des apprenants ainsi que celle des cadres pédagogiques et administratifs.

Un total de 8.736.000 élèves auraient rejoint les bancs de l’école, dont 985.428 en préscolaire. Le nombre d’élèves inscrits en première année du primaire aurait atteint 762.815, dont 351.874 en milieu rural, 107.895 dans le secteur privé et 15.021 dans l’enseignement originel. Le nombre d’établissements est estimé à 11.685 dont 139 nouvelles structures et 27 écoles communautaires.

Quant au personnel, il est composé de quelque 332.911 enseignants, parmi lesquels 15.000 nouveaux lauréats des Académies régionales d’éducation et de formation et 2.000 cadres de soutien administratif, éducatif et social.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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