Effondrement de Sbata : Les autorités locales toujours en alerte !
Alors que les résultats de l’expertise sont toujours attendues, les autorités locales et les responsables de l’arrondissement de Sbata multiplient les réunions pour déterminer les responsabilités. En attendant, la population continue de manifester sa colère.
L’affaire de l’effondrement de l’immeuble dans le quartier Sbata est toujours au coeur de l’actualité estivale. La chute du bâtiment, qui a fait quatre morts et 24 blessés le 5 août dernier à Casablanca, a provoqué une onde de choc dans le milieu des autorités locales et des élus de l’arrondissement de Sbata. Il s’agit, en effet, de déterminer les responsabilités. Et c’est pourquoi, ils multiplient les réunions en attendant les résultats de l’expertise judiciaire, ordonnéepar le procureur du roi. «Les responsables de cette préfecture, où des milliers vivent encore dans des constructions présentant un danger, ne cessent de se réunir depuis l’incident.
Ils tentent surtout de lever un coin de voile sur un problème qui, semble-t-il, promet encore d’engendrer des catastrophes similaires dans ce même arrondissement. Car, disons-le, l’origine de ce problème, c’est surtout la corruption», souligne une source proche du dossier. Une chose est sûre, le propriétaire du bâtiment aurait avoué avoir remis 17.000 DH au fonctionnaire responsable des plans au sein de cet arrondissement. C’est ce qui lui a d’ailleurs permis d’ajouter les 3e et 4e étages, pour une habitation qui ne pouvait supporter que deux étages(cf:www.leseco.ma).
À ce stade de l’affaire, dont l’enquête judiciaire est en cours, cinq personnes ont déjà été interpellées pour responsabilité présumée. Côté expertise, des informations ont avancé que le rapport d’expertise aurait été rendu public, au début de cette semaine. Selon ces informations, ledit rapport révèle que «les raisons de l’effondrement est la construction des 3e et 4e étages. Sachant que le bâtiment ne pouvait supporter que deux étages». De plus, poursuivent les mêmes informations, ledit rapport indique que «les dispositifs de sécurité n’ont pas été mis en place selon les règles de la construction et de l’urbanisme sur le chantier». Interpellés sur la véracité de l’annonce des résultats de cette expertise, des sources proches du bureau d’expertise assermenté auprès des tribunaux, lequel a été mandaté pour effectuer l’expertise en question, ont démenti la diffusion de ce rapport. «Les résultats de cette expertise n’ont pas encore été finalisés», est-il affirmé.
Ceci dit, nos sources, bien informées, n’ont pas mâché leurs mots. Ils n’ont pas manqué de souligner que «des erreurs urbanistiques très graves ont, en effet accompagné la construction de cet immeuble de quatre étages». Dans un entretien accordé aux ÉCO, Karim Sbaï, président du Conseil régional des architectes du centre a, pour sa part, déploré que l’avis d’ouverture du chantier de l’immeuble en question n’ait pas été délivré par l’architecte chargé du chantier. «L’immeuble devait tomber un jour ou l’autre. Car les travaux de son exécution ont été effectués sans aucun suivi du chantier», conclut Sbaï.