Éducation : la lecture pour remonter la pente
La crise de l’apprentissage, à laquelle le pays est confronté, a été davantage exacerbée par la pandémie de COVID-19. Néanmoins, un brain storming, réalisé par le ministère de l’Éducation, du préscolaire et des sports – et destiné à redonner le goût de la lecture aux élèves – commencerait à donner ses fruits.
Au-delà de l’acquisition du vocabulaire, la lecture permet de développer la compréhension et l’esprit critique. Conscient des avantages de cette pratique, le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports «se mouille» pour stimuler le goût de la lecture chez les apprenants, suite au constat préoccupant de la dégradation généralisée de l’éducation. En effet, 33% seulement des élèves du primaire seraient capables de lire un texte en arabe.
20 minutes de lecture par jour
Le département de Chakib Benmoussa s’est engagé à lever les principaux obstacles qui empêchent les étudiants d’être plus performants. Ainsi, une réforme pédagogique se dessine, basée sur une feuille de route qui donne la part belle à la lecture, et ce, à travers un projet national de lecture. Concrètement, plus de 1.500.000 livres ont été distribués dans les écoles primaires, qui devront consacrer quotidiennement 20 minutes à la lecture. Une initiative pertinente à même de mieux diffuser cette pratique à l’école.
Organisé en arabe et en amazigh, le projet de lecture n’implique pas seulement les élèves, lycéens et les étudiants, mais également les enseignants, tous cycles et niveaux confondus. Dans ce contexte de promotion de la lecture, plusieurs concours auront lieu, pour développer une émulation positive parmi les intéressés, qui devront lire et résumer des livres selon des mécanismes et des critères prédéfinis. Des prix d’un montant total d’1 MDH seront remportés par les gagnants dans les différents cycles de l’enseignement, du primaire à l’université, en passant par les établissements culturels, médiatiques et civils. Une initiative vertueuse qui s’imposait d’urgence compte tenu de l’état déplorable dégagé du bilan national.
En effet, 70% des élèves ne maîtrisent pas le programme scolaire à la fin du primaire, seuls 25% d’entre eux participent à des activités parascolaires, et environ 300.000 élèves quittent l’école chaque année depuis 2016, dont 23% en primaire, 53% en secondaire et 24% au lycée. Un constat qui a été confirmé par le rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, basé sur les données de l’Association internationale pour l’évaluation de la réussite éducative (IEA).
Pour rappel, le rapport de l’IEA a étudié le rendement des systèmes d’éducation au niveau mondial dans le domaine de la lecture. Chez les apprenants âgés de 9 à 10 ans, le Maroc occupe les 48e et 50e places derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud. Ce constat alarmant a fait réagir le ministère de l’Éducation qui a conçu une feuille de route pour tenter d’y remédier, et ce, par une réforme profonde de l’école. Plus de 100.000 personnes ont ainsi été mobilisés en vue d’élaborer une feuille de route… qui tienne la route ! Il est ressorti de ce grand «brain storming» trois objectifs stratégiques à l’horizon 2026 : la maîtrise des apprentissages fondamentaux, l’accès aux activités parascolaires et la diminution de l’abandon scolaire.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO