La double diplômation n’a jamais connu autant de succès. Présentée, voilà une décennie à peine, comme l’un des facteurs de succès les plus pertinents, certains exemples de réussite démontrent indéniablement que le choix qui a été fait était le bon. Pourquoi ?
Le concept de double diplômation consiste à faire suivre aux étudiants d’une école marocaine (surtout privée) les mêmes cours que ceux suivis dans des écoles ou universités étrangères, logées dans des pays partenaires du royaume tels la France, l’Espagne, l’Italie l’Allemagne ou les États-Unis, et ce sans avoir à quitter le pays. En prime, ceux qui réussissent décrocheront, à la fin de leurs cycles universitaires, soit un diplôme à double reconnaissance (reconnu à l’étranger et au Maroc) soit deux diplômes, l’un octroyé par l’école marocaine, l’autre par celle étrangère.
Dans la majeure partie des cas, ces diplômes sont proposés par des établissements privés disposant de conventions de partenariat signées avec de grandes écoles et universités étrangères. Il n’est donc pas surprenant que cette configuration pédagogique séduise les familles désireuses de voir leurs enfants bénéficier de la qualité d’enseignement fournis par de prestigieux instituts. L’argument d’origine du diplôme est aujourd’hui un argument difficilement opposable, même en absence d’équivalence. Ceux qui optent pour cette solution ont, pour la plupart, abandonné l’idée de travailler dans le secteur public, et visent quasi-exclusivement le secteur privé, beaucoup plus propice au développement des carrières et, disons-le, financièrement plus intéressant pour ceux qui réussissent à y percer. À l’évidence, la solution offerte par les écoles est simple, et peut être aisément résumée par le slogan : «Si vous n’allez pas à l’étranger, l’étranger viendra à vous». Mais que valent réellement ces diplômes ? Et pourquoi tout le monde s’y met ? Parce ce le segment de marché ciblé n’est pas dupe, et sait que la formation suivie est avant tout technique.
Les programmes en double diplômation permettent non seulement aux étudiants de renforcer leurs acquis, mais à l’école d’approfondir davantage ses liens avec ses partenaires, augmenter le taux d’intégration des matières enseignées au Maroc, profiter du tremplin pour atteindre de nouvelles écoles et universités tout aussi prestigieuses, sinon plus gratifiantes, et faire profiter ses élèves du fruit de ces alliances nouées, que cela soit au niveau purement pédagogique qu’à celui de l’expérience personnelle pour ceux qui font le déplacement pour une durée déterminée (dans le cadre de stages ou de semestres effectués à l’étranger). De toute manière, c’est un passage obligé pour celles et ceux qui ont fait le choix de poursuivre leurs études au sein d’un établissement marocain signataire d’un tel accord. Et ces derniers sont nombreux car, à l’heure de la mondialisation, un parcours international a plus de valeur dans le monde du travail. Et c’est sur cela que les écoles misent en proposant ce type d’offres, ce qui va naturellement de pair avec l’émergence des nouveaux métiers mondiaux puisque ces derniers sont internationaux par essence. Au final, la double diplômation n’est que l’application du principe de proactivité de manière débridée et décomplexée, tout à fait en accord avec les aspirations personnelles des candidats, et les visions sectorielles du pays. Pour l’étudiant, cette expérience de mobilité est une occasion importante d’enrichissement personnel et de découverte d’une autre culture. Elle permet d’acquérir maturité et ouverture d’esprit et de développer des compétences en termes d’autonomie, de créativité, d’adaptabilité, de maîtrise des langues. Autant de qualités particulièrement recherchées dans les secteurs professionnels ouverts vers l’international.
Le cycle d’études, qui peut être plus long que le cursus standard (d’environ six mois pour les ingénieurs), a pour but d’assurer une formation de dimension internationale reconnue. La double certification permet également l’exercice de professions réglementées dans les deux pays, et offre une plus-value particulièrement intéressante en termes de débouchés. Pour les établissements signataires, la convention qui les lie suppose une reconnaissance mutuelle du niveau des formations dispensées par chacun d’eux. Elle assure la qualité de l’encadrement, du contrôle et du suivi des étudiants en mobilité. Les cursus de double diplôme font l’objet de définition de parcours précis qui servent de références pour les enseignants et les étudiants. L’occasion rêvée pour les profils marocains de se familiariser avec des métiers et des technologies qui n’existent pas encore au Maroc, mais qui ne sauraient tarder, eu égard à la vitesse avec laquelle les choses évoluent.