Parmi les nouveautés annoncées pour la rentrée universitaire 2019-2020 figurent notamment 17 nouveaux établissements, principalement des écoles à accès sélectif. La tutelle veut également miser sur le système de formation continue. Cette dernière s’articulera autour de la logique du marché, seule capable d’accompagner de manière dynamique les besoins en compétences des entreprises.
Près d’un million d’étudiants ont rejoint les amphithéâtres ce 9 septembre pour la rentrée universitaire 2019-2020. Près des trois quarts des jeunes bacheliers, estimés à 254.000, choisiront le circuit classique de l’enseignement supérieur, tandis qu’une minorité s’inscrira dans les établissements de formation professionnelle.
Pour la première catégorie d’étudiants se posent essentiellement le défi de la capacité d’accueil physique dans les universités et celle d’absorption dans le marché du travail, qui reste limitée, ainsi que l’amorce de la réhabilitation de l’enseignement traditionnel. Les seconds font face à un marché a priori plein d’opportunités, mais très exigeant et concurrentiel. Il ne suffit plus d’être formé. Il faut avoir de bons diplômes dans des domaines pointus et miser sur des formations d’excellence qui s’adressent directement aux entreprises. Si l’école marocaine a réalisé des acquis sur lesquels il y a lieu de capitaliser et qu’il faut faire évoluer -notamment dans l’actualisation du cadre juridique et institutionnel, la mise en place des structures institutionnelles d’une gouvernance décentralisée qui a abouti à une autonomie relative des universités et à le développement des académies régionales, la restructuration pédagogique de l’enseignement supérieur, la réorganisation des filières et l’élargissement progressif des capacités d’accueil de la formation professionnelle- il est aujourd’hui question de redoubler d’efforts et de moyens pour permettre à l’université et aux différentes institutions de l’enseignement supérieur de continuer à s’inscrire dans une nouvelle dynamique afin de faire des écoles de formation et des universités de véritables locomotives pour le développement régional et national et de leur permettre de contribuer à l’insertion du Maroc dans la société du savoir et dans les économies des pays émergents. Il est également question de nouveaux modes de sélection et d’accès aux institutions à admission limitée avec l’élargissement de leurs capacités d’accueil en tenant compte des secteurs et des métiers représentant un besoin prioritaire pour notre pays, toujours selon la tutelle qui prône l’élaboration d’une vision claire concernant le réseau des universités marocaines à travers une carte nationale de l’enseignement supérieur ainsi que l’amélioration de l’accès des étudiants à la connaissance en mettant à leur disposition les espaces requis. Outre les différents pôles universitaires actuels, il devient nécessaire de créer dans les régions un complexe universitaire intégré géographiquement et socialement, observant les conditions de l’apprentissage, de la recherche, de la santé et de l’animation culturelle et sportive, la possibilité pour les étudiants du secteur privé de l’enseignement supérieur accrédité de se présenter aux concours d’admission aux institutions de l’enseignement supérieur public.
La feuille de route du gouvernement, qui s’inscrit sur le long terme, inclut une formation de qualité optimale et équitable non seulement pour les nouveaux bacheliers mais également pour les Marocains qui ont déjà un emploi, tentés par une reconversion ou suivant l’évolution de leur métier. Si l’on en croit la tutelle, le système de formation continue doit concerner l’ensemble des populations en cours d’emploi ou menacées de perdre leur emploi (reconversion).
Ainsi, divers modes de formation continue doivent être développés afin de toucher les salariés d’entreprises publiques et privées, les employés de l’administration et des collectivités locales, ainsi que les populations actuellement marginalisées ou insuffisamment qualifiées. La diversité des secteurs professionnels et les spécificités de chaque secteur en termes de développement des compétences liées à chaque métier exigent de mettre en place un système de formation continue contractualisé, adapté à chaque branche professionnelle, aux niveaux national et régional. Une attention particulière sera accordée aux besoins du monde rural et agricole. Un système de reconnaissance des acquis sera instauré, permettant d’impliquer progressivement les secteurs professionnels dans la gestion de leurs besoins en compétences, indique-t-on.
Le système de formation continue, qui s’appuiera sur des actions de différentes formes, basées sur des bilans de compétences, permettant à chaque individu de valider ses acquis professionnels et de déterminer ses besoins en formation, vise l’adaptation et le développement des qualifications suivant les évolutions technologiques et les nouveaux modes de production et d’organisation. Il contribue à assurer la compétitivité du tissu productif, favorisant ainsi la préservation de l’emploi et l’accès à de nouveaux métiers et améliorant, par voie de conséquence, les conditions économiques et sociales des apprenants, dira-t-on. Considérant les progrès réalisés dans ce domaine ces dernières années, il convient de renforcer la dynamique d’investissement dans les ressources humaines au sein des entreprises, et de sensibiliser les individus à leurs droits et devoirs en matière de formation continue, estime le ministère de l’Éducation nationale. Pour ce faire, des ressources stables, provenant de subventions de l’État et d’une partie de la taxe de la formation professionnelle, seront allouées à l’encouragement des actions de formation continue.
Ces ressources seront gérées par une commission tripartite (État, employeurs, employés) et constitueront un levier permettant d’accompagner les besoins des entreprises dans les secteurs considérés comme stratégiques. Les mécanismes de formation continue seront développés de manière à atteindre l’objectif de faire participer, chaque année, au moins 20% des travailleurs, employés et fonctionnaires à des actions de formation continue. Une attention particulière sera portée aux besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises.