Maroc

Débat électoral : Les médias peuvent mieux faire !

Un nouveau rapport de la HACA montre l’insuffisance des efforts déployés par les médias régionaux dans l’animation des débats électoraux La HACA insiste sur la reprise du principe de proximité lors du scrutin du 7 octobre prochain.

Le gendarme de l’audiovisuel tient absolument à faire respecter le cahier des charges des opérateurs audiovisuels durant cette étape de démarrage de la campagne médiatique, entamée depuis le 25 août dernier. La nouvelle évaluation réalisée par la HACA se focalise sur la mise en œuvre par les services audiovisuels régionaux, de leurs obligations de «proximité», telles que définies par leurs cahiers des charges dans la couverture des débats sur la gestion des affaires publiques locales à l’occasion des élections locales et régionales de septembre 2015. Il évalue également l’importance (en volume horaire) accordée aux dimensions locale et régionale (communes ou régions) dans la couverture du débat électoral, selon la HACA qui cherche à mesurer les indicateurs de l’accès équitable aux médias publics et privés. Ce sont 21 émissions diffusées par 4 radios privées qui ont été évaluées pendant une période de 44 jours.

Au total, ce sont près de 1.400 couvertures qui ont été réalisées et un volume horaire de plus de 268 heures. Le classement final établi par la HACA indique que la SNRT occupe largement la 1re place avec un volume horaire de plus de 178 heures, suivie des chaînes MFM et Radio-Plus qui ont totalisé successivement 53 et 33 heures de débats réservés aux élections régionales de 2015. La HACA prend pourtant soin de préciser que les données recueillies ont permis de constater que, sur le volet de l’importance accordée aux dimensions locale et régionale, les médias régionaux de la SNRT lui ont consacré uniquement 11% du volume horaire de leurs couvertures électorales, contre 27% pour le Groupe MFM et 49% pour le Groupe Radio Plus. Parmi les points saillants du rapport, ressort l’opacité des débats qui ont été souvent proposés, avec un traitement qui a omis de discuter des réalisations chiffrées. «Ces médias n’ont pas accordé la même importance au débat sur le bilan de la gestion des équipes sortantes dans les communes et les régions et aux programmes électoraux des candidats.

Par voie de conséquence, la SNRT, le Groupe MFM et Cap Radio ont peu invité les candidats et représentants des partis politiques pour débattre de leurs programmes électoraux», indique le rapport de la HACA. La présence des femmes candidates a été également peu remarquable durant les couvertures médiatiques des chaînes publiques et privées, avec un taux de 14% de l’ensemble des intervenants. La question de la qualité des émissions réservées aux élections reste aussi liée à la nature de la période électorale de septembre 2015 où le grand public avait plus besoin de connaître le contenu des nouvelles lois portant sur la régionalisation avancée. «Les résultats du suivi ont montré que ces médias audiovisuels régionaux ont particulièrement mis l’accent sur l’explication pédagogique des lois électorales et relatives aux collectivités territoriales en faisant appel aux experts et universitaires spécialistes du droit public», selon le gendarme de l’audiovisuel. Il est à rappeler que le suivi des programmes d’information a porté sur les journaux et magazines qui sont dédiés aux affaires publiques locales de 21 médias audiovisuels régionaux répartis entre quatre opérateurs audiovisuels : la SNRT avec 11 stations radiophoniques régionales et TV Laâyoune, le Groupe MFM avec 4 radios, le Groupe Radio Plus qui dispose aussi de 4 radios et Cap Radio.


Les orientations pour les législatives
Le timing de la publication du nouveau rapport de la HACA veut avant tout inciter les médias publics et privés à tirer les leçons qui s’imposent en vue de rectifier les anomalies relevées par l’évaluation de la HACA. Ainsi les partis disposant d’un groupe parlementaire au sein de l’une des deux Chambres du Parlement bénéficieront des plages horaires des émissions de la période électorale, avec 50% du temps d’antenne qui sera réparti à égalité entre les composantes de cette catégorie. L’œil vigilant des observateurs de la haute autorité sera aussi braqué durant cette étape qui sépare les partis des élections sur les mesures prévues pour la répartition du temps de parole, le respect du pluralisme linguistique et surtout la participation des femmes aux débats. Les nouvelles mesures autorisent les partis politiques à produire, par leurs propres moyens, leurs spots ainsi que la totalité des émissions relatives à la campagne électorale. Pour les «petites» formations, le droit d’accès devra englober l’ensemble des formations qui participent aux élections sans pouvoir atteindre le seuil leur permettant d’avoir un siège au sein de l’une des deux Chambres. Cette catégorie se verra ainsi attribuer 20% du volume horaire global des émissions. 


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