Casablanca Est : En attendant la conurbation !
Casablanca Est connaît une transformation lente de son littoral. Les projets dont la finalisation devrait permettre la métamorphose de cette zone ne sont pas encore finalisés.
Parmi les transformations que vit la ville de Casablanca, celles que connaît, depuis quelques années, la côte Est sont les plus discrètes et les plus lentes aussi. Cachées des regards à cause de la distance qui sépare la route côtière du littoral, cette zone est le lieu de deux grands projets structurels qui transformeront sans aucun doute le Grand Casablanca. Encore faudra-t-il attendre qu’ils soient menés jusqu’au bout. Une fois réalisés, ces projets permettront une conurbation avec la ville de Mohammédia, une des principales orientations du Schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) de 1985 qui prévoyait une extension linéaire le long de la façade maritime Est. Pour l’instant, le projet de la rocade reliant le port de Casablanca à la nouvelle plateforme logistique de Zenata est en stand-by, à l’exception de la longue digue de protection qui en est visiblement à ses derniers fignolages.
En ce qui concerne les cabanons, surtout ceux situés sur le territoire de l’Éco-cité de Zenata, les propriétaires font l’objet, depuis plus d’une décennie, d’une procédure d’expropriation qui devrait être bientôt bouclée, en attendant les jugements en référé.
De plus près
Entre ces deux grands projets, les cabanons forment une barrière longitudinale de plusieurs kilomètres qui sépare les zones résidentielles et le littoral.
La grande digue qui protège la nouvelle rocade citée est presque terminée. Il n’est pas difficile de le constater. Concernant le revêtement du sol, les travaux semblent arrêtés à la phase de soubassement. Dans la partie qui jouxte le port de Casablanca, où la route passe à proximité du quartier Sidi Abdellah Belhaj, aucune protection n’est encore construite pour séparer les habitations de la route. À partir de la plage d’Ain Sebâa, à quelques encablures de Stah Bouzroug, le fameux spot pour surfeurs, la voie s’ouvre à une plage ensablée longue d’une quinzaine de kilomètres, bordée au nord par la raffinerie Samir. Entre ces deux points, les cabanons s’érigent parallèlement au littoral mais ne cachent pas pour autant un constat morose, celui d’un grand potentiel encore inexploité. Casablanca sera sûrement autre le jour où cela changera.
Triple enjeu
Casablanca Est résume, à elle seule, l’ensemble des enjeux à relever pour une réhabilitation globale de la capitale économique. Sur le plan environnemental, depuis la construction du Système Anti-Pollution (SAP) par Lydec, il n’y a, logiquement, plus de déversement direct des eaux usées dans la mer, sauf après prétraitement à la station Eau’céan. Face à la digue construite pour protéger la rocade de la montée des eaux marines, le quartier Sidi Abdellah Belhaj est l’exemple vivant des quartiers insalubres qui pullulent à la périphérie, voire même, au centre de la ville. Au-delà de la plage Ain Sebaâ, l’étendue de sable qui sépare Casablanca et la raffinerie de Samir ne demande qu’à être exploitée. Et ce n’est pas les idées qui manquent. Les mettre en pratique est, néanmoins, une autre histoire.