Casablanca : alliance maroco-espagnole pour la plus grande station de dessalement d’Afrique

Une station de dessalement de Casablanca, financée par l’Espagne et dirigée par Acciona, promet de transformer l’accès à l’eau potable et agricole dans la région tout en renforçant la coopération économique entre le Maroc et l’Espagne. Ce projet est soutenu par un financement espagnol de 340 millions d’euros.
À Casablanca, une alliance stratégique dans le domaine de la sécurité hydrique entre l’Espagne et le Maroc prend forme. Cette nouvelle étape dans la coopération bilatérale a été franchie avec le lancement officiel du projet de la station de dessalement de Casablanca.
Cet ambitieux projet, attribué à un consortium dirigé par l’entreprise espagnole Acciona, bénéficiera d’un financement public espagnol d’environ 340 millions d’euros, consolidant ainsi les liens entre les deux nations. Lors d’un acte de soutien institutionnel tenu à Casablanca, mercredi 7 mai, la secrétaire d’État au Commerce espagnole, Amparo López Senovilla, a souligné l’importance stratégique de cette infrastructure.
«Ce projet ne répond pas seulement à un besoin vital tel que l’accès durable à l’eau, mais symbolise aussi l’excellent moment des relations économiques entre l’Espagne et le Maroc», a-t-elle déclaré.
La station de dessalement de Casablanca se distingue par sa capacité exceptionnelle de production, atteignant 838.000 mètres cubes par jour, soit 300 millions de mètres cubes par an, ce qui en fera la plus grande installation de ce type en Afrique. Conçue pour garantir un accès durable à l’eau potable et à l’eau pour l’agriculture, elle devrait améliorer la sécurité hydrique de la région tout en générant des emplois pour les deux pays.
Le projet repose sur un solide montage financier coordonné par l’Espagne, avec trois instruments principaux. Un prêt de 250 millions d’euros du Fonds pour l’internationalisation de l’entreprise (FIEM). Une assurance-crédit à l’exportation, gérée par la CESCE, couvrant jusqu’à 80% d’un financement de 70 millions d’euros. Un prêt de 31 millions d’euros du Fonds pour les investissements à l’étranger (FIEX) de COFIDES, soutenant la participation d’Acciona dans la société de projet.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de coopération croissante entre les deux pays. Plus de 350 entreprises espagnoles sont déjà implantées au Maroc, contribuant à des projets stratégiques dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’automobile et de la technologie. L’usine de dessalement de Casablanca, qui fonctionnera avec des technologies de pointe et des énergies renouvelables, symbolise cette coopération durable. Elle repose sur un modèle de concession public-privé sur 30 ans, dont trois ans de construction et 27 ans d’exploitation.
Au-delà de ce projet, les échanges économiques entre l’Espagne et le Maroc sont en plein essor. L’Espagne reste le premier partenaire commercial du Maroc, avec un volume d’échanges bilatéraux dépassant 22,5 milliards d’euros en 2024, et une balance commerciale excédentaire pour l’Espagne de plus de 3 milliards d’euros.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO