Maroc

Azeddine Yassine : “La culture de l’entrepreneuriat n’est pas ancrée chez les jeunes diplômés”

Azeddine Yassine
Directeur général de Buildfluence

Quel a été l’apport de Buildfluence dans la mise en place du «livre blanc» ?

En toute humilité, au-delà de la force de proposition que nous avions tout au long de ce projet, les sujets traités et réalisés par Buildfluence témoignent de son apport majeur dans l’élaboration du «livre blanc» de la e-santé au Maroc. Nous avons structuré une méthodologie pragmatique, en mode projet d’intelligence stratégique, à partir de l’émergence de l’idée jusqu’à la construction du processus d’exécution.

Par la suite, nous avons déterminé le scope de l’étude. De manière générale, l’environnement d’élaboration de ce «livre blanc» disposait d’un scope d’analyse conceptuelle et complémentaire, pragmatique d’un côté, et factuel de l’autre. L’objectif final était d’analyser et décrypter en profondeur la problématique, d’établir les orientations stratégiques, de faciliter la prise de décision de manière factuelle et enfin de tracer une feuille de route de mise en œuvre.

Qu’en est-il des freins au développement de la e-santé au Maroc ?

Les principales lacunes d’une émergence accrue de la santé digitale au Maroc se résument en plusieurs points. Il faut dire que la télémédecine souffre encore de quelques freins comme le remboursement des prestations ou la prescription des médicaments à distance. La dématérialisation des échanges avec les structures de santé (devis, prises de RDV, télédéclaration, fiches de soins) n’est pas encore au point. Il y a aussi un manque d’interopérabilité entre les acteurs de l’écosystème de la santé, médecins, experts, patients, mutuelles, assurances… mais aussi un nombre très réduit de startups marocaines spécialisées dans la santé digitale. Il existe aussi une carence d’animation des startups nationales pour assurer un classement honorable dans les plateformes de Ranking ayant une notoriété internationale.

Nos startups, tous secteurs confondus, y compris celui de la Healthtech, ne créent pas de l’attractivité pour les investisseurs et ne font pas de levées de fonds assez conséquentes à l’international. Ce qui implique un faible Ranking pour le Maroc. D’où l’insuffisance notoire du développement de la santé digitale au Maroc. Le volet réglementaire et les mesures gouvernementales incitatives dans ce sens ont un rôle majeur pour attirer les investisseurs étrangers et nationaux.

Enfin la culture de l’entrepreneuriat au Maroc n’est pas complètement ancrée dans l’esprit des jeunes diplômés et même chez les salariés désireux de se reconvertir en entrepreneurs. Ceci par manque de formation et de sensibilisation.

Le Maroc aspire à devenir un acteur majeur du numérique au niveau continental, comment la Healthtech peut l’aider à concrétiser cette ambition ?

Le Maroc possède tous les ingrédients pour devenir une Digital Nation à tout point de vue et la Healthtech peut y contribuer. Des études et analyses -émanant d’organisations de notoriété internationale (UN et OMPI)- montrent que le Royaume dispose d’un environnement propice à l’émergence de la Healthtech «version Maroc», caractérisé par un capital humain qui s’approche de la moyenne mondiale (UN-EGDI), une production de connaissance et de technologie (Knowledge & technology output) accrue (OMPI-GII), ainsi qu’une performance en matière d’innovation, par rapport au PIB, bien supérieure aux attentes (OMPI-GII) pour son niveau de développement.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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