Maroc

Audiovisuel : la HACA tire les enseignements de la crise sanitaire

Lors de la 21e assemblée plénière du Réseau des instances de régulation méditerranéennes, la HACA a appelé à l’accélération de leur transition numérique et au renouvellement des relations des médias avec leurs publics, notamment les jeunes.

Le rôle des instances de régulation audiovisuelle, en matière de suivi du contenu médiatique des opérateurs, s’est renforcé durant la période de la crise sanitaire, avec plusieurs recommandations émises lors de la 21e assemblée plénière du Réseau des instances de régulation méditerranéennes (RIRM). Durant son intervention consacrée à l’impact de la crise sanitaire sur les médias, Latifa Akharbach, présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a insisté sur le rôle crucial  des médias durant cette crise ainsi que l’adaptation des pratiques journalistiques et l’offre de contenu des opérateurs de radio et de télévision au contexte sanitaire.

«Les médias audiovisuels, notamment ceux régulés, se sont impliqués dans leur mission avec une vigilance renouvelée en matière de fiabilité et de proximité de l’information. Ils ont par ailleurs fait preuve d’une certaine créativité née de la contrainte et d’une agilité numérique sans précédent», a expliqué Akharbach durant son intervention.

«Cette crise mondiale avait mis en relief la grande prévalence des fake-news, des infox et des théories complotistes dans les contenus du web, sans oublier que les pratiques médiatiques développées par le public pendant la crise de la Covid-19 ont attiré l’attention générale sur la question de défiance envers les nouveaux médias et sur l’apport alternatif des médias classiques en matière de vérification et de fiabilité de l’information», a-t-elle indiqué à propos de l’évaluation réalisée par la Haute autorité et des enseignements qui pourraient être tirés de l’impact de la crise sanitaire sur les lignes éditoriales des médias.

Parmi les conclusions , l’impératif d’adaptation de l’offre des médias aux nouvelles habitudes de consommation des contenus induites par le contexte pandémique, ainsi que «le développement et la résilience des radios et télévisions classiques qui ne peuvent se faire qu’au prix d’un double effort : l’accélération de leur transition numérique et le renforcement et le renouvellement de leur relation avec leurs publics, notamment les jeunes», a insisté la présidente de la HACA.

États des lieux
Que ce soit pour les opérateurs publics ou privés, la lutte contre la propagation de la pandémie a dominé tous les programmes diffusés depuis la proclamation de l’état d’urgence sanitaire en mars 2020. Un état des lieux est actuellement en préparation quant aux données chiffrées des émissions qui ont été consacrées à la sensibilisation des auditeurs et des téléspectateurs. La plupart des opérateurs privés, de la radio essentiellement, ont pu, durant la crise sanitaire, instaurer une relation dynamique sur les réseaux sociaux, en vue de relayer des informations fiables. La cible formée par les jeunes a également influencé positivement le contenu des débats organisés avec des médecins, des économistes et des sociologues à propos des retombées de la crise sanitaire sur le pays. Des rubriques ont été créées pour dissiper toutes les craintes des citoyens contre plusieurs risques qui dépassent le strict cadre sanitaire.

À souligner que la HACA a insisté, lors de la dernière décision du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, sur la priorité qui doit être accordée à la lutte contre les fausses informations. Et ce, via «un effort d’information rigoureux et exhaustif et une démarche de sensibilisation rationnelle et responsable en vue d’obtenir des résultats probants en matière de consolidation de la prise de conscience collective et de lutte contre la circulation des fausses informations relatives au Coronavirus et aux moyens de s’en préserver individuellement et collectivement». La liste des émissions ciblée par la HACA englobe les programmes de débat, les émissions en studio, celles interactives avec le public via le téléphone, les messages électroniques ou les réseaux sociaux, ainsi que les émissions spéciales. Le principal souci est de renforcer l’encadrement des programmes traitant de la santé par une recommandation définissant un certain nombre de règles précisant la qualité des intervenants, les contenus des programmes et des discours publicitaires sur ce sujet.

La HACA veut davantage protéger le jeune public

Plusieurs pistes ont été préconisées pour permettre aux chefs de familles de tempérer l’exagération du temps d’écran sur le jeune public. Ainsi la HACA met en avant «la régulation parentale» qui tient compte de la nécessité de protéger l’enfant «au moyen de plannings journaliers articulant temps d’écran et temps sans écran, d’une part, et séparant, d’autre part, la consommation médiatique éducative et la consommation médiatique récréative». Outre cette mesure, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle alerte sur le fait qu’une forte augmentation de la consommation médiatique du jeune public présente des risques d’accoutumance sur le long terme. «Cette augmentation conjoncturelle pourrait en effet créer des habitudes dont il serait difficile de se départir après le retour à la vie normale», note l’argumentaire de la haute autorité.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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