Assises nationales de la santé : dix cliniques privées ferment chaque année
Si 30 nouvelles cliniques privées sont ouvertes annuellement, ce sont dix autres établissements qui mettent la clé sous le paillasson, d’après le professeur Redouane Samlali, président de l’Association nationale des cliniques privées (ANCP). Il s’exprimait lors de la 9e édition des Assises nationales de la santé, tenues à Taghazout.
Depuis l’adoption de la loi 131-13 relative à l’exercice de la médecine, dont la mise en application a été entamée en mars 2016, l’offre du secteur privé s’est rapidement développée. Elle a été accompagnée d’une institutionnalisation du secteur avec l’entrée sur le marché de groupes privés structurés.
Toutefois, «au moment où 30 nouvelles cliniques privées sont ouvertes annuellement au Maroc, 10 autres établissements mettent la clé sous le paillasson», a annoncé le professeur Redouane Samlali, président de l’Association nationale des cliniques privées (ANCP), lors de son intervention à la 9e édition des Assises nationales de la santé, qui se tiennent à Taghazout, du 29 novembre au 1er décembre.
D’après Pr Samlali, «une multitude de facteurs et indicateurs confirment l’ampleur des défis et des contraintes qui pèsent sur le secteur de la santé en général, notamment le vieillissement de la société. À cela s’ajoute la propagation des maladies chroniques associées à ce groupe d’âge, ce qui explique que, par exemple, pour les cancers, 130 nouveaux cas pour 100.000 personnes par an sont enregistrés chez les jeunes, tandis que chez les personnes âgées, ce pourcentage s’élève à 900 cas sur 100.000».
Le président de l’ANCP a rappelé au passage que le secteur privé assure la prise en charge d’un citoyen sur deux sur le plan sanitaire.
Des disparités inquiétantes
Outre le déficit en personnel, marqué par le départ de quelque 600 médecins par an, l’offre en soins et en ressources humaines au Maroc continue d’afficher des disparités inquiétantes. En effet, les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kenitra et Marrakech-Safi concentrent à elles seules 48% de l’offre nationale publique.
Concernant le nombre de médecins, il s’élève à 14.510 médecins généralistes et spécialistes dans le secteur public. On constate cependant que 42% d’entre eux sont concentrés au niveau des régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. Si l’on y ajoute celles de Marrakech-Safi et Fès-Meknès, on atteint 68% de l’effectif total concentrés dans quatre régions.
Priorité
Les chiffres témoignent de la volonté des autorités de poursuivre le développement du secteur. En effet, le budget alloué au financement des dépenses de santé a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 8,6% entre 2013 et 2024, passant de 12,4 MMDH (4,8% du budget global de l’État) à 30,7 MMDH, soit 7,7% du budget.
Ce dernier se répartit entre les dépenses du personnel de la santé (47%, soit 14,4 MMDH), les besoins en matériel et autres dépenses diverses (24%, soit 7,4 MMDH), en plus des besoins en investissements (29%, soit 29 MMDH).
Ces besoins concernent principalement le programme de développement régional lancé par l’État. Celui-ci porte, entre autres, sur la construction et l’équipement de plusieurs Centres hospitaliers universitaires (CHU) dont ceux prévus à Laâyoune (500 lits), Agadir (867 lits), Errachidia (500 lits), Guelmim (500 lits), et ce, en plus de l’hôpital lbn Sina à Rabat (1.044 lits).
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO