Maroc

Assises des services : un secteur toujours mal “servi”

Pilier essentiel de l’économie marocaine, le secteur des services n’a toujours pas atteint son rythme de croisière, bien qu’il soit le premier pourvoyeur d’emplois (5 millions de postes), avec une contribution de 50% au PIB. Il reste confronté à des défis majeurs, notamment la concurrence du secteur informel et le manque de formation. Lors des premières Assises des services, les acteurs publics et privés ont présenté des initiatives ambitieuses pour repositionner ce secteur comme un levier stratégique du développement socio-économique du pays.

Les services jouent un rôle crucial dans le développement économique et social. Et les chiffres l’attestent. Le secteur contribue à hauteur de 730 milliards de dirhams au PIB (50%), et fournit plus de 5 millions d’emplois, représentant 48% de la population active. Et pourtant, le secteur n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse.

Défis structurels
Pour lui donner la place qu’il mérite, la première édition des Assises des services a été organisée par la Fédération du commerce et services (FCS), avec comme objectif de mutualiser les réflexions des différentes parties prenantes afin d’accélérer la croissance de ce secteur et d’en faire un véritable levier de développement socio-économique.

Pour Chakib Alj, président de la CGEM, qui demeure engagé dans cette dynamique, «ces assises seront ainsi l’occasion de repositionner les services au cœur de nos priorités stratégiques. Bien qu’essentiel, ce secteur reste confronté à d’importants défis.

En effet, au défi de la structuration s’ajoute celui de la concurrence déloyale exercée par le secteur informel. L’autre défi est celui de la formation, qui reste un frein majeur au développement du secteur». Le chef du patronat a rappelé au passage que le taux d’adoption de la formation continue oscille entre 40% et 50% dans les pays asiatiques, tandis qu’au Maroc, il n’est que de 9%. Il s’avère ainsi crucial de multiplier les instituts en gestion déléguée dans le secteur des services.

Dans ce sens, une convention-cadre a été conclue entre le ministère de l’Emploi, le patronat et la FCS pour l’accompagnement du secteur du commerce et des services en matière de formation, d’emploi et d’employabilité.

Le ministère se chargera d’assurer le pilotage et le suivi de la mise en œuvre de la convention, de mobiliser les partenaires nationaux pour promouvoir l’entrepreneuriat et accompagner les jeunes du secteur ainsi que de mobiliser les organismes sous tutelle pour concrétiser les axes du partenariat.

Du côté du secteur privé, il est question de mobiliser les entreprises du secteur pour contribuer à la réussite du déploiement des axes de partenariat et de mettre en œuvre des programmes de sensibilisation destinés aux entreprises du secteur, notamment dans les domaines de l’inclusion économique, de l’emploi et de la formation professionnelle.

Mutualiser les ressources
Un mémorandum d’entente a également été paraphé lors de ces premières assises entre la CGEM, la FCS, la FMES et l’APEBI. Il vise à créer le «Groupe Maroc Services», une initiative du patronat pour regrouper les fédérations sectorielles des services afin de promouvoir ce secteur comme pilier stratégique de l’économie marocaine.

L’objectif est de faciliter la synergie, de mutualiser les ressources, de valoriser les compétences locales et de développer l’internationalisation. Certes, les exploits du secteur ne sont plus à démontrer, mais tout porte à croire que le secteur regorge davantage de potentialités.

Pour Younès Sekkouri, ministre de l’Emploi, l’ambition du secteur, malgré sa fragmentation, finira par aboutir à des résultats probants, notamment avec l’implication des différentes parties prenantes. Après l’introduction du texte du dialogue social dans le circuit législatif, le ministre a affirmé qu’il s’est attelé au Code du travail.

Pour Riyad Mezzour, ministre du Commerce et de l’Industrie, multiplier le nombre d’emplois par deux annuellement est une obligation, d’où la nécessité de transformer le potentiel en prestations.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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