Agriculture : le modèle marocain continue d’inspirer sur le continent

Malgré la mauvaise passe que traverse l’agriculture marocaine depuis quelques années, en raison de la sécheresse, les acquis du Plan Maroc Vert continuent de faire du Royaume un modèle de développement agricole sur le continent. Plusieurs pays africains continuent de vouloir s’inspirer du Maroc pour réussir le développement de leur agriculture.
Malgré la mauvaise passe que traverse l’agriculture marocaine depuis quelques années, en raison de la sécheresse, les acquis du Plan Maroc Vert continuent de faire du Royaume un modèle de développement agricole sur le continent. Plusieurs pays africains continuent de vouloir s’inspirer du Maroc pour réussir le développement de leur agriculture.
Le SIAM est l’occasion annuelle, pour le Maroc, de partager ses progrès dans le secteur agricole avec ses partenaires du continent. L’évènement attire une forte participation des pays africains, qui se déplacent sur place, aussi bien au niveau ministériel qu’au niveau des exposants.
D’ailleurs, au stand international, les producteurs africains ont été présents pour présenter et commercialiser le meilleur de leurs productions agricoles. Pour ces partenaires, il s’agit de s’inspirer de l’exemple marocain dans plusieurs domaines. C’est le cas, par exemple, du Sénégal, qui espère moderniser et rendre plus impactante son agriculture, à l’instar du Maroc. C’est aussi celui de la Côte d’Ivoire, également présent à la 17e édition du SIAM.
À cet égard, le ministre d’État ivoirien, Kobinan Koasi Adjojani, a souligné la nécessité d’une coopération africaine pour relever les défis de la rareté de l’eau et du changement climatique, tout en soulignant l’importance d’échanger des expériences entre les pays africains dans ce domaine.
Le choix du slogan «l’agriculture et le monde rural : l’eau au cœur du développement durable» permettra de mettre en évidence l’importance de la gestion des ressources en eau à la lumière des défis climatiques croissants, car «la question de l’eau est un axe essentiel pour atteindre le développement durable sur le continent», a-t-il ajouté.
Vitrine
Même son de cloche chez le ministre d’État à l’Agriculture de la République de l’Ouganda, Fred Bwiino Kyakulaga. Ayant fait le déplacement à Meknès, il qualifié le SIAM de «véritable leçon pour le continent» et de «source d’inspiration pour l’ensemble de l’Afrique».
Pour le responsable ougandais, en visite pour la première fois au SIAM, c’était un véritable coup de cœur pour cet événement, qu’il a salué pour la qualité des technologies, produits et services exposés.
Selon lui, ce salon constitue une démonstration de la capacité de l’Afrique à réussir et à relever les défis liés au développement. À cet égard, le ministre ougandais a souligné l’importance de la coopération entre les pays africains pour développer des solutions collectives, en particulier face aux défis liés à l’irrigation et à la résilience climatique.
Cette participation s’est également inscrite dans le cadre d’un échange de vues sur plusieurs thématiques agricoles, à l’occasion de rencontres tenues en marge de la 17e édition du SIAM, notamment autour du lien entre eau et agriculture dans un contexte de changement climatique.
Programmes
À l’instar du Plan Maroc Vert, que la FAO considère comme un bel exemple à suivre à travers le continent, plusieurs pays ont également lancé, ces dernières années, des programmes et stratégies de développement de leur secteur agricole. Mais la crise du covid et la guerre en Ukraine sont venus rappeler la fébrilité et la vulnérabilité des agricultures africaines, jusque-là incapables de répondre aux besoins vitaux en termes d’autosuffisance alimentaire. Si la question climatique vient s’y rajouter, cela veut dire que les équations à résoudre augmentent. D’où l’urgence de prendre au sérieux cette menace.
C’est dans ce cadre que l’initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine a été lancée au Maroc en 2016, à la veille de la COP22 à Marrakech. Huit ans plus tard, elle est encore en mode rodage, car cherchant à sécuriser des financements pour concrétiser des projets qui auront un fort impact sur les paysans. Aujourd’hui, quelque 35 pays adhèrent à cette initiative, communément appelée «Triple A».
Ahmed El Bouari
Ministre marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts.
«Aujourd’hui, plus que jamais, cette initiative doit devenir une force de mobilisation. Car les chiffres sont clairs : sans action forte, l’Afrique pourrait perdre jusqu’à 25% de sa production agricole d’ici 2050. La Fondation initiative AAA a lancé plusieurs projets en partenariat avec plusieurs organisations internationales, notamment la Plateforme internationale de la métrique de l’adaptation (IPAM), qui joue aujourd’hui un rôle stratégique majeur dans l’accompagnement actif du programme de travail issu de la COP de Dubaï et celui de la COP prochaine à Belém.»
Kobinan Koasi Adjojani
Ministre ivoirien de l’Agriculture et du Développement rural
«Nous avons pris contact avec un certain nombre d’opérateurs économiques dans le cadre de notre Salon et l’occasion était aussi belle de pouvoir lancer des invitations à différents pays qui participent au SIAM 2025, afin qu’il y ait une ruée vers la Côte d’Ivoire à l’occasion de la 7e édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2025).»
Fred Bwiino Kyakulaga
Ministre d’État à l’Agriculture de la République d’Ouganda
«Le SIAM est une véritable leçon pour le continent et constitue également une source d’inspiration pour l’ensemble de l’Afrique. Je salue la qualité des technologies, produits et services exposés au Salon international de l’agriculture au Maroc.»
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO