Maroc

Agriculture : fédérer les filières autour d’une ambition commune

Le portefeuille de projets relevant du nouveau Plan agricole régional (PAR) a été doublé pour la période 2020-2030, passant de 109 projets, prévus par le Plan Maroc Vert, à 220 qui sont retenus dans le cadre de la stratégie Génération Green. Le constat est le même pour le produit intérieur brut agricole (PIBA) régional qui devrait s’établir à 9 MMDH contre 4,2 MMDH en 2019.

Le Plan agricole régional (PAR) de Drâa-Tafilalet changera d’échelle en doublant la capacité des projets programmés. En passant d’un portefeuille de 109 projets, ayant permis le développement de plusieurs filières agricoles régionales dans le cadre du Plan Maroc Vert durant la période 2008-2020, à 220 projets, retenus dans la stratégie Génération Green 2020-2030, le nouveau PAR permettra à 24.000 foyers d’accéder à la classe moyenne, ce chiffes devant s’étendre à 40.000 autres familles à l’horizon 2030. Ce sont, grosso modo, les contours du nouveau Plan agricole régional de Drâa-Tafilalet, qui prévoit aussi de doubler le produit intérieur brut agricole (PIBA) de la région pour se situer à 9 MMDH. Les projets prévus, dans le cadre de plan, devraient mobiliser, au total, un investissement global de 11,83 MMDH. Il faut rappeler, qu’après la mise en œuvre du 1er PAR, durant la période 2008-2019, le PIBA agricole a enregistré une croissance annuelle moyenne de 11%, atteignant 4.2 MMMDH en 2019, avec une nette amélioration des indicateurs économiques et sociaux. Parallèlement, le nombre de journées de travail, générées par l’agriculture, est passé de 9,4 M de JT à 12 M de JT. De ce fait, la Plan Maroc Vert a assuré la métamorphose de l’agriculture de la région, la faisant évoluer d’une agriculture vivrière à une agriculture performante, particulièrement en amont des filières productives, ce qui a contribué à renforcer son rôle dans la croissance économique régionale.

Le nouveau PAR s’attaque à la valorisation et à l’export
Pour renforcer l’aval des filières, le nouveau PAR s’est attaqué à la question de valorisation et de développement de l’offre exportable des produits phare de la Région Drâa-Tafilalet, dans le cadre de la stratégie Génération Green. Dans ce sens, il a prévu l’installation de 52 nouvelles unités de valorisation en vue d’améliorer le taux de valorisation de l’ensemble la production agricole régionale à plus 46%, contre 20% précédemment. Cette évolution est susceptible d’améliorer l’offre de la région en termes d’exportations. Il faut souligner que le nouveau PAR a donné une importance particulière à la consolidation des acquis du PMV en matière de développement des filières phares telles que le palmier dattier, le pommier, le safran, la rose à parfum, l’olivier, l’amandier, le gombo, la viande rouge et le miel.

Le plan compte aussi booster de nouvelles filières, notamment le pistachier, le cactus, les cultures biologiques, le quinoa et bien d’autres. En matière de valorisation, 4 filières disposent d’un potentiel énorme, en l’occurrence la datte, la pomme, le safran et la rose à parfum. Les quantités à exporter devraient passer de 135 tonnes à 75.000 tonnes et la valeur, croître de 38 MDH à 5,14 MDH. Pour rappel, cette nouvelle stratégie se base sur deux grands fondements, dont le premier est lié à la priorisation de l’élément humain. Ce fondement est décliné en quatre axes qui visent, respectivement, à faire émerger une nouvelle génération de classe moyenne agricole, de jeunes entrepreneurs et d’organisations agricoles, et à mettre en place des mécanismes d’accompagnement inédits. Et, de fait, le PAR de Drâa-Tafilalet s’inscrit bel et bien dans cette tendance.

Quid de l’accès à la classe moyenne et l’entrepreneuriat agricole ?
En matière d’élargissement de la classe moyenne, le PAR permettra l’amélioration des revenus à travers l’augmentation de la valeur ajoutée et l’extension de l’assurance agricole pour atténuer l’impact négatif des aléas climatiques sur les revenus en plus de la généralisation de la couverture sociale aux agriculteurs et aux salariés agricoles. S’agissant de l’entrepreneuriat agricole et para-agricole, il est question de mobiliser et valoriser les terres collectives en plus de la promotion de l’emploi dans les services agricoles. Pour la mobilisation et la valorisation des terrains collectifs, près de 1.742 jeunes bénéficieront de plus de 8.000 ha. De surcroît, plus de 4.500 ayants droit auront une part de 13.167 ha.

Le constat est le même pour les investisseurs de plus de 40 ans. Au nombre de 185, leur part en terrains collectifs sera de l’ordre de 1.848 ha. Pour l’emploi dans la région, les types d’emplois offerts concernent les services des techniques agricoles, la promotion des startups dans les nouveaux métiers et l’offre de services de valorisation et logistiques. En chiffres, plus de 9.400 emplois permanents seront générés à travers la création de plus de 240 sociétés/coopératives. Par ailleurs, le volet lié à l’agriculture résiliente et éco-efficiente qui vise l’adaptation au changement climatique permettra les extensions des systèmes d’irrigation localisés, la réhabilitation du réseau de la Grande hydraulique (GH) et la Petite et moyenne hydraulique (PMH) tout assurant les aménagements en aval des nouveaux barrages et l’introduction de cultures moins exigeantes et plus valorisantes du m3 d’eau. Parmi les chiffres clés de cet axe, figure l’objectif d’une superficie additionnelle de 27.000 ha en équipement localisé. À cela s’ajoutent l’amélioration des techniques d’irrigation pour 31.000 ha de PMH et l’extension de l’irrigation à plus de 12.000 ha.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO Docs


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