Visa For Music contre vents et marrées
Pour sa quatrième édition, Visa For Music met le paquet malgré les obstacles. L’évènement a réussi à faire tourner de nombreux artistes dans de nombreux festivals dans le monde. Chaque année, des centaines de professionnels viennent à la rencontre de jeunes talents à recruter pour leurs évènements, leurs festivals, leurs labels.
Parcours du combattant
Les bruits couraient que le ministère de la Communication et de la culture n’avait pas pris ses engagements auprès de l’évènement, cette année. Lors de la conférence de presse inaugurale du festival, Younès Boumehdi, directeur de la Fondation Hiba lance : «Nous soutenons l’évènement… Hélas, le ministère de la Communication et de la culture est le grand absent de cette édition». Pourtant, une convention avait été signée entre le ministère et l’évènement avec une échéance jusqu’en 2019. Quelques jours avant la date fatidique du début des festivités de cette 4e édition, Visa For Music se trouve confronté à une mauvaise surprise: le Bureau marocain des droits d’auteur (BMDA) porte plainte contre le Théâtre Mohammed V. Motif invoqué : l’organisation de Visa For Music entre les murs du théâtre sans payer les droits d’auteurs. Coup dur pour Brahim El Mazned, le directeur de Visa For Music. «Le BMDA relève du ministère de la Communication. Il assigne au tribunal administratif le Théâtre qui dépend du ministère de la Culture, alors qu’ils ont le même ministre de tutelle», commente Younès Boumehdi. D’autres raisons à cette situation? Rien n’a été officiellement explicité jusqu’à présent, mais les bruits de couloir rapportent certaines tensions entre le BMDA et l’un des partenaires de Visa for Music. Pourtant, Brahim El Mazned tient à souligner que la première volonté du festival, dès sa première édition, «était de faire du BMDA un partenaire, mais je n’ai jamais réussi à obtenir le partenariat». Pourtant, précise-t-il, «Visa For Music a été classé 1er marché musical sur les 7 en Afrique, qui invite 1.200 professionnels chaque année venant de plusieurs continents». Contactés par les Inspirations ÉCO pour plus de précisions, Ismail Mankari, directeur du BMDA et Mohamed El Aaraj, ministre de la Communication et de la culture sont hélas restés injoignables jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse.
Un marché qui vous veut du bien
Pour ses initiateurs, Visa For Music a été pensé pour combler un vide. L’évènement essaie de structurer la filière en amenant des professionnels jusqu’aux artistes. «Visa For Music se veut un espace de visibilité et a donc pour but d’améliorer le rayonnement culturel. En invitant des professionnels de l’industrie de la musique au sens large, on permet le développement de réseaux sur l’ensemble du continent africain car Visa est une plateforme permettant de les mettre en contact», explique Brahim El Mazned. Ainsi, «les artistes gagnent une visibilité médiatique, peuvent prendre des contacts avec des professionnels qui les aideront dans le développement de leur projet, un coup de pouce qui par la suite peut donner lieu à la mise en place de nouveaux modèles et nouvelles initiatives dans les pays où cela n’a pas fonctionné auparavant». C’est d’ailleurs ainsi qu’est né Visa For Music. «En collaborant dans divers événements à l’étranger, j’ai constaté qu’il n’existait pas de Salons internationaux de la musique en Afrique et cela m’a semblé intéressant d’en créer un afin que lui-même permette d’engendrer d’autres initiatives sur le continent», continue El Mazned.
Depuis trois ans, Visa For Music connaît un grand succès et s’impose comme le rendez-vous incontournable des professionnels de la musique d’Afrique et du Moyen-Orient (artistes, agents, maisons de disques, programmateurs, institutions culturelles, fondations, médias, formateurs, etc.) leur permettant un échange interculturel. Cette année, Visa For Music revient avec plusieurs évènements: Hommages, conférences, ateliers & formations, rencontres professionnelles et un salon d’exposants promettant ainsi une riche programmation dont le contenu sera révélé prochainement au grand public. Après un long processus d’évaluation, cette édition recevra 40 Artistes et 4 DJs, sélectionnés parmi 1.042 candidatures reçues des quatre coins du monde. Parmi la sélection marocaine, VFM 2017 accueillera des noms de la scène de la musique alternative comme Khansa Batma, le musicien et instrumentiste Farid Ghannam, le chanteur Fayçal Azizi, le groupe amazigh Inouraz, les rappeurs Lmoutchou alias Mobydick et Black Jaguar, le collectif de fusion sahraoui Daraa Tribes, le projet Electro pop international MAcAM et le groupe Gnawa Racines. De l’Afrique du Nord, le Maghreb sera représenté par le groupe légendaire algérien Raïna Raï, Le duo tunisien Ÿuma et Nour Harkati & Aytma deTunisie.
Du côté du Moyen-Orient, on retrouvera le musicien égyptien Hisham Kharma, de l’Iran et deux projets : Ali Asghar Rahimi & Roohafza Ensemble et Aïda & Babak Quartet, le groupe jordanien El Morabba3 et le groupe libanais The Wanton Bishops, de la Palestine, le compositeur pianiste Faraj Suleiman, Kardes Turkuler de la Turquie et le collectif palestinien TootArd. Du reste du continent africain, il y aura un des plus importants orchestres de cuivre Gangbé Brass Band du Bénin, la puissante voix Elida Almeida du Cap-Vert, du Gabon l’artiste Queen Koumb, Rocky Dawuni du Ghana, Sekou Kouyate de la Guinée, la malgache Eusébia, le groupe namibien Shishani & the Namibian Tales, Marema du Sénégal, le collectif Mokoomba venu tout droit des chutes Victoria au Zimbabwe, 3MA, groupe composé de trois artistes, Ballaké Sissoko du Mali, Driss Maloumi du Maroc et Rajery du Madagascar. Parmi la sélection européenne, le groupe catalan Doctor Prats de l’Espagne, le groupe ST Fusion, la française Siska, le groupe franco-marocain Aywa, le groupe italien Italia Migrante, le collectif hollandais Kasba et la chanteuse Ghalia Benali & Maak de Belgique. Du monde créole, le trio Lo Griyo de l’île de la Réunion et le J’ouvay Fest de la Trinité-et-tobago. Plusieurs DJs animeront les soirées VFM notamment DJ Lag de l’Afrique du Sud, SAMA’ (Aka SkyWalker) de la Palestine, Taxi Kabir du (Maroc/Allemagne) et DJ Afrotronix du (Tchad/États-Unis).
Des Marocains dans le vent
Fayçal Azizi , le rossignol Pop andalou
Originaire de Tétouan, Fayçal Azizi est auteur, compositeur et interprète, producteur et acteur. Sa musique transcende plusieurs époques et genres. Si aujourd’hui, elle est plutôt Electro-pop, avec une touche andalouse qui lui est propre et un univers dans lequel il crée un genre nouveau de musique marocaine, il a aussi connu un grand succès au sein du groupe K’lma et en solo avec Hak a Mama, titre pour lequel il a reçu plusieurs prix.
Farid Ghannam, the Voice
Issu d’une famille de musiciens, il est initié dès son jeune âge à la musique gnawa. Il est l’un des premiers à jouer avec un guembri électrique. Il intègre ensuite le groupe casablancais Gnawa Click en tant que bassiste et Gnawa Fusion en 2005. En 2006, il fonde Mayara Band. En 2012, Farid Ghannam réussit le casting de «The Voice», qui a révélé sa puissance vocale, et termine finaliste. Depuis, Ghannam s’est lancé dans une carrière solo.
Hassan Boussou & Gnawa Racines, l’appel de l’Afrique
Gnawa Racines est un projet musical qui explore les origines gnawas, une rencontre avec les mélodies et rythmes d’Afrique, le tout teinté du souffle de l’Occident. Hassan Boussou réunit autour de lui des musiciens experts ayant chacun un parcours musical riche. Gnawa Racines fait fusionner les sons d’Afrique, du Maghreb, de Cuba, du Jazz et du Manouche.
Khansa Batma, diva rock
Khansa Batma est l’héritière d’une grande famille musicale marocaine. Dès l’adolescence, elle commence avec un répertoire de reprises, passant de la musique orientale-marocaine à des reprises occidentales aux résonances marocains, et enfin résolument rock.
MacAm, l’Electro de chez nous
Initié par Camil Kanouni, ce projet est animé par une voix aérienne et des sons électroniques. Mamoun Iraqui Houssaini, aux côtés de Kanouni, donne naissance à un projet Electro-pop international exceptionnel. Mamoun Iraqi Houssaini est né en 1956 dans la vieille ville de Fès. Il a très tôt été imprégné par la musique andalouse et le Malhoun.
Mobydick, la voix de la raison
De son vrai nom Younes Taleb, Mobydick est un rappeur rbati qui s’est fait une belle place dans la sphère Hip-Hop marocaine. Il est aujourd’hui l’un des rappeurs les plus diffusés sur les ondes marocaines. Le tournant de sa carrière? Sa victoire dans la catégorie Rap/Hip-Hop du tremplin du Festival l’Boulevard en 2006.
Kali.G, créateur de sons uniques
Khalil Belamallem, plus connu sous le nom de Kali.G, est l’un des DJ qui ont su se faire une place rapidement sur la scène marocaine. Né à Rabat, sa carrière a débuté il y a 16 ans au Catedral Club Sevilla où il s’est retrouvé avec quelques-uns des meilleurs DJ du monde, notamment Michel Cleis, DJ Chus, Behrouz, Satoshie Tomiie ou encore David Penn. Leur influence l’a aidé à construire son propre style.