Les Cahiers des ÉCO

Investissement en Afrique : Le Maroc monte en puissance

Avec un montant des IDE sur le continent estimé à 4 milliards de dollars en 2016, le Maroc ravit la première place à l’Afrique du Sud, même si la Nation «arc-en-ciel» a repris la place du premier investisseur africain en nombre de projets.

D’année en année, le Maroc s’affirme comme acteur majeur des investissements en Afrique. En 2016, le royaume s’est non seulement hissé à la première place des économies les plus attractives du continent, mais il a surtout été le pays africain dont le montant des investissements sur le continent s’est révélé le plus important. En effet, à en croire le dernier rapport du cabinet Ernst & Young (EY) publié en ce début mai, le Maroc a investi quelque 4 milliards de dollars sur le continent, soit près de 40 MMDH, en 2016, ce qui représente 5,1% du total des IDE en Afrique, constate le rapport d’EY. Ce volume place le Maroc à la tête des investisseurs africains sur le continent, même si, en nombre de projets lancés, l’Afrique du Sud conserve encore jalousement sa première place avec 29 projets continentaux activés en 2016. Autrement dit, en termes de montant des investissements, le Maroc est bel et bien le premier investisseur africain en Afrique, mais le critère mis en avant par le rapport annuel d’EY prend d’abord en considération le nombre de projets. Ce critère place ainsi le Maroc au rang de 13e investisseur mondial en Afrique.

3.957 emplois créés par le Maroc
Devancé par l’Afrique du Sud sur le nombre de projet, le Maroc distance tout de même tous les autres poids lourds africains. Il s’agit notamment du Nigeria, qui n’hérite que de la 4e place continentale avec 11 projets lancés en dehors de son pays, d’une valeur de 400 millions de dollars. Le géant nigérian est tout de même devancé par l’économie montante de l’Afrique de l’Est, à savoir le Kenya, qui occupe la 3e position sur le continent en 2016 avec 14 projets lancés, mais d’une valeur modeste de 100 millions de dollars. En termes de création d’emplois aussi, les projets dans lesquels les entreprises marocaines ont investi en Afrique sont les plus «généreux». Selon les chiffres d’EY, le Maroc, grâce à ses investissements sur le continent en 2016, y a créé 3.957 emplois, soit une hausse de 3,1% par rapport à l’année précédente, bien plus que les 2.925 emplois créés par les projets sud-africains. En tout, les postes créés par les investissements marocains représentent 3,1% du total des emplois créés par les IDE en Afrique.

Banques
En guise de commentaire, EY note en effet que «les investissements du Maroc sont également devenus plus importants en 2016, initiant 17 investissements sur le continent, soit le chiffre le plus élevé depuis plus d’une décennie. Cela s’inscrit dans une tentative plus large du Maroc de diversifier son économie loin d’une dépendance excessive de l’Europe. C’est dans ce contexte que le Maroc a rejoint l’Union africaine en janvier 2017, après une absence de plus de trois décennies. Les plus grandes banques du Maroc ont fait une forte poussée vers le Sud durant la dernière décennie». Il y a lieu de rappeler effectivement qu’avec l’ouverture du Maroc entamée en 2016 sur l’Afrique de l’Est et australe, les banques marocaines, comme Attijariwafa bank et la Banque Populaire, ont énormément contribué à renforcer le volume des IDE marocains sur le continent, avec le rachat de Cogebanque et Barclays en Égypte (Attijariwafa bank) et de la Banque de Kigali. Les projets immobiliers et les unités de fabrication de médicaments lancés dans la région est-africaine sont également à citer dans le cadre de cette dynamique.


La Chine, premier investisseur dans le continent

On avait l’habitude de dire que la Chine se contentait uniquement de gagner des marchés en Afrique et n’y investissait que très peu. En 2016 en tout cas, l’Empire du milieu a montré un autre visage. Selon le rapport d’EY, la Chine a investi 36,1 milliards de dollars sur le continent, soit 38,4% du total des IDE réalisés en Afrique, avec pas moins de 66 projets lancés. C’est une véritable première pour les Chinois, qui dament ainsi le pion aux puissances économiques traditionnelles qui dominent le marché africain, à l’instar des États-Unis, de la France ou encore de la Grande-Bretagne. En 2016 toujours, les emplois créés par les 66 projets lancés par les Chinois s’élèvent à 38.417, soit 29,7% du total des emplois générés par les IDE. À titre de comparaison, les États-Unis, qui détiennent la palme du nombre de projets lancés (91), n’en ont créés que 11.430, soit trois fois moins que les Chinois. La France, avec 3,6 milliards de dollars, semble davantage céder du terrain sur le continent.



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