Les Cahiers des ÉCO

Crédits bancaires : La croissance des créances en souffrance ralentit

Depuis quelques années maintenant, les créances en souffrance continuent de croître mais à un rythme moins effréné. À fin février 2017, le taux de croissance sur une année n’est que de 7,5% contre 10% à fin février 2016.

Sur une année, l’encours des créances en souffrance a avancé de 7,5% pour se fixer à 62,19 MMDH. Entre janvier et février de l’année en cours, cet encours n’a avancé que de 0,1%. Il faut dire que les efforts consentis par les banques pour recouvrer les créances en souffrance sur ces dernières années commencent à donner leurs fruits. En effet, le rythme de leur croissance ralentit année après année. Celui-ci était d’ailleurs de l’ordre de 10% entre février 2015 et février 2016 et de 18,4% entre février 2014 et le même mois de 2015. Entre février 2013 et février 2014, le taux de croissance des créances en souffrance était de 24,7% !

Les créances en souffrance concentrées chez les entreprises
La ventilation de ces créances en souffrance à fin février 2017 fait ressortir une forte croissance sur une année chez les autres sociétés financières avec un taux de 47%. L’encours de cette catégorie demeure toutefois moins pesant avec seulement 955 MDH. Il faut dire que les entreprises du privé polarisent l’essentiel de l’encours des créances en souffrance (61,81%) avec un montant qui se chiffre à 38,44 MMDH en hausse de 7,4%. Il faut dire qu’aujourd’hui la politique d’un grand nombre de banques est d’atomiser le risque en optant pour le financement de petites et moyennes entreprises.

La secousse de la Samir ou encore les crises de certains grands promoteurs immobiliers avaient mis à mal la situation de certaines banques de la place, poussant même la Banque centrale à imposer un seuil au-delà duquel le financement ne peut se faire qu’à travers un consortium de banques. La seconde catégorie après cette population de débiteurs fort important à la bonne marche de l’économie du royaume est celle composée des ménages. Le consumérisme grandissant et donc le recours à des crédits pour financer les achats fait que l’encours des créances en souffrance des ménages affiche une hausse de 6,5% à 22,73 MMDH représentant ainsi 36,54% de l’encours total des créances en souffrance.

Décélération du taux de croissance du crédit
Il est évident par ailleurs que la hausse des créances en souffrance va de pair avec celle des crédits d’une manière générale. Ainsi, entre février 2016 et février 2017, les crédits bancaires ont avancé de 3,7% en décélération tout de même par rapport à janvier 2017 où le taux de croissance était de 4,4% pour se fixer à 793,57 MMDH. Par objet économique, la décélération de la croissance en glissement annuel du crédit bancaire est attribuable d’une part au ralentissement des concours à l’équipement à 6,6% après 7,3% et d’autre part à la décélération des prêts à caractère financier à 7,7% après 15,2%. Le taux de progression des crédits à la consommation est revenu de 5,6% à 5,2% et les facilités de trésorerie ont vu leur baisse s’atténuer à 3,1% après 5,1%. Pour ce qui est des crédits à l’immobilier, leur taux de progression est resté inchangé à 3,8% avec un ralentissement des prêts à l’habitat à 4,9% après 5,2% et une atténuation de la baisse de ceux à la promotion immobilière de 0,9% à 0,1%. Entre janvier et février 2017, l’encours du crédit bancaire affiche plutôt un recul de 0,7%. Par composantes du crédit bancaire, les facilités de trésorerie se sont accrues de 0,8%, les prêts à l’équipement de 0,3% et ceux à la consommation de 0,4%. Les crédits immobiliers sont restés au même niveau que le mois précédent tandis que ceux à caractère financier ont enregistré un repli de 6,6%.


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