Scrutin électoral. Le PPS livre sa recette
Le PPS a présenté son programme intitulé «Dima Maak Belmaakoul». Ce dernier s’articule sur trois axes avec un objectif à court terme : réaliser un taux de croissance de 6% en éliminant aussi les écueils à l’investissement, lutter contre toutes les formes de l’économie de rente et privilégier le dialogue social…. Détails.
Comment impulser une nouvelle dynamique politique au Maroc ? Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) livre sa recette dans le cadre de son programme électoral à l’occasion du prochain scrutin électoral prévu le 8 septembre prochain.
En appelant à tirer aussi les enseignements du contexte pandémique, le PPS a présenté son programme intitulé «Dima Maak Belmaakoul».
Ce dernier s’articule sur trois axes principaux. Il s’agit de placer l’économie au service du développement et de la souveraineté, placer l’Homme au cœur des politiques publiques et renouveler les pratiques démocratiques.
Il va sans dire que le programme du PPS est le prolongement d’une réflexion continue et renouvelée en phase avec les grandes mutations actuelles, et dans le respect total des valeurs et principes du parti.
Il s’agit, selon le PPS, de l’équité sociale et de la défense de la classe ouvrière et des couches démunies.
À cela, s’ajoutent la défense de l’intégrité territoriale du Royaume, la promotion de la démocratie et des libertés ainsi que l’attachement aux valeurs de la modernité, le progrès et la parité. Pour ce faire, le parti mise sur des élections donnant lieu à la formation d’un gouvernement fort et mobilisé en faveur d’une réforme profonde.
Et aussi un gouvernement qui assume pleinement ses prérogatives, outre la nécessaire consolidation des pratiques démocratiques et l’élargissement du champ des libertés et le respect des droits de l’Homme, conformément aux dispositions de la Constitution.
Le renforcement du rôle de l’État
À ce propos, le PPS livre sa vision de la prochaine mandature du gouvernement à la base de son expérience et d’une réflexion collective autour des grandes questions.
Le programme électoral du PPS a été conçu sur la base des enseignements tirés des effets de l’épidémie de Covid-19.
Élaboré également avec les contributions des citoyens recueillies lors de nombreuses rencontres et débats dans différentes régions du Royaume. Le parti indique ainsi que l’objectif à court terme est de réaliser un taux de croissance de 6%.
Pour ce faire, le PPS relève qu’il est nécessaire d’éliminer les écueils à l’investissement, de promouvoir la compétitivité des entreprises, de lutter contre toutes les formes de l’économie de rente, de privilégier le dialogue social en associant les salariés à la prise des décisions au sein des entreprises et enfin de trouver le juste équilibre entre compétitivité, les bonnes conditions de travail et le respect des droits des salariés.
Le parti met aussi l’accent sur le renforcement du rôle de l’État et le développement de nouvelles relations avec les autres acteurs tant au niveau de l’orientation et de la régulation que sur le plan de son intervention directe en tant «qu’État développementiste» et sa responsabilité de garant de l’équité sociale et territoriale.
Le programme insiste aussi sur le rôle capital de l’État et sa responsabilité sur le plan de la mise à niveau des infrastructures, la revalorisation sociale de l’ensemble des régions, la promotion des investissements industriels structurants ainsi que la promotion de la recherche scientifique.
Donner la priorité à l’école et la santé publique
Il plaide aussi pour une priorité absolue à l’école publique et aux hôpitaux de la santé publique. Le parti prône aussi une modernisation du secteur public de manière à consolider sa résilience, permettant ainsi à l’État d’avoir le contrôle direct sur des filières à fort potentiel, notamment dans le domaine de l’exploitation des énergies.
Il plaide également en faveur de la renationalisation de la société de raffinage Samir, basée à Mohammedia et sa restructuration, le maintien du statut public de l’ONEE et d’OCP ainsi que la mise en place d’un pôle public solide à même de permettre à l’État de financer de grands projets et tisser des partenariats au niveau national et international.
Le programme du PPS souligne également l’importance de promouvoir un secteur privé productif et responsable socialement et écologiquement, d’améliorer le climat des affaires et de mener une véritable politique d’industrialisation pour une croissance inclusive et durable.
À cela s’ajoute, la promotion des petites et moyennes entreprises à travers des financements bancaires garantis par l’État. Le parti appelle aussi à la mobilisation des ressources du Fonds Hassan II pour venir en aide aux entreprises menacées de faillite.
À cela s’ajoutent, la réduction des délais dans le paiement des arriérés à l’égard des entreprises publiques et le remboursement total de la dette publique en plus de l’instauration de mesures incitatives en faveur des entreprises nationales qui réalisent un fort taux d’emploi.
Il s’agit aussi de la simplification de la procédure d’accès aux marchés publics tout en réservant aux petites et moyennes entreprises au moins 20% de parts, outre l’évaluation et la révision, le cas échéant, de certains traités de libre-échange pour mieux protéger l’économie nationale.
La révision des choix et stratégies agricoles
Autre objectif affiché dans ce programme, la révision des choix et stratégies dans le domaine agricole, préconisant de placer la sécurité alimentaire en haut des priorités, le soutien de l’agriculture familiale vivrière, la protection des petits exploitants agricoles contre la spéculation ainsi que l’amélioration des conditions de travail des ouvriers agricoles dans les grandes exploitations.
Il plaide, à ce propos, pour une revalorisation du salaire minimum agricole garanti au même niveau que celui en vigueur dans l’industrie et le secteur des services, l’égalité dans les salaires entre hommes et femmes, l’accélération de l’opération de protection sociale en milieu rural, ou encore la revalorisation des ressources locales et la promotion d’une économie sociale et solidaire basée sur un équilibre entre les ressources hydriques, les terres arables et la forêt.
En relation avec l’économie sociale et solidaire, le programme du PPS mise sur la multiplication des initiatives de la société civile et autres coopératives, tout en valorisant les expériences réussies dans le domaine de l’économie solidaire, surtout en milieu rural et aussi les entités dirigées par les jeunes et les femmes. Il appelle aussi à l’adoption d’une gestion déléguée dans le domaine de certains services publics au profit des entités opérant dans les filières de l’économie solidaire, notamment les prestations concernant la santé, l’assistance sociale, l’éducation, l’enfance ou encore la prise en charge des personnes âgées.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO